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4,23

sur 5124 notes
C'est une grande fresque familiale qui nous emmène de Beyrouth à Paris puis à Saigon dans la période des trente glorieuses
La famille Pelletier, Louis et Angèle ont une savonnerie à Beyrouth. Les Pelletier ont immigré au Liban pour d'obscures raisons. Ils ont quatre enfants, Jean dit bouboule l'aîné, un incapable, qui était destiné à reprendre l'entreprise familiale mais qui a essuyé échec sur échec dans ses initiatives. Il épouse l'ignoble Geneviève et part vivoter à Paris.. Jean est un être renfermé, refoulé qui se défoule d'une drôle de façon.... Geneviève est manipulatrice, calculatrice, détestable.
Étienne, lui part en Indochine, à la recherche de son amant, un légionnaire, Raymond, qui a disparu pendant le conflit
François, le 3ème fils, part pour Paris, sous prétexte de faire normale sup où il ne mettra pas les pieds, en vérité il veut faire du journalisme.
Hélène, la petite dernière de dix huit ans, est assez désabusée de sa vie, et va fuguer pour rejoindre ses frères à Paris
Pierre Lemaitre nous promène dans le Paris de l'après guerre puis dans les rues odorantes et animées de Saigon.
Il dresse une galerie de portraits tres réussis, en particulier, celui de Geneviève et de Loan, les plus aboutis et les plus truculents.
En plus de la saga, une affaire de traffic d'argent entre l'Indochine et la France et l'assassinat d'une actrice en plein Paris vont mettre un peu de piment et de ressort dans ce récit sans temps mort.
J'ai passé un excellent moment avec ce roman. L'auteur peut être comparé à un Alexandre Dumas des temps modernes, pour sa façon de nous embarquer dans son histoire tragi comique, la virtuosité de sa plume et sa verve truculente nous enchante.
Vivement la suite.
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Ici, “On ne fait pas des phrases. On raconte des histoires”, dit Denissov, le patron du “Journal du soir” dans “Le grand monde”.
Feuilletoniste, Pierre Lemaître fait sienne cette allégation.
Il fait aussi un pied de nez au lecteur et au critiqueur de son livre.
Du coup, il me coupe l'herbe sous le pied, d'autant qu'il sait aussi faire des jolies phrases : “Chez cet homme tout était long, la taille, les mains, le nez, comme un enfant qu'on aurait étiré à la naissance et qui ne serait jamais revenu à des proportions normales.”

Après la trilogie des “Enfants du désastre” qui s'achevait en 1940, l'auteur nous en propose une autre qui débute en 1948, celle des Pelletier, entre Beyrouth, Saïgon et Paris, entre guerre d'indochine et début des Trente Glorieuses.

Il y a des livres pour lesquels on reste perplexe au moment de la chronique. Ce roman est trop. Trop réussi. Trop plein. Trop incritiquable car il coche tous les cases :
- un lien avec la trilogie précédente,
- un contexte historique fiable,
- l'originalité de rythmer le roman avec les titres du journal du soir,
- une écriture efficace,
- des images bien senties,
- des cliffhangers en fin des chapitres,
- des scènes cinématographiques d'anthologie,
- du suspens,
- un scénario tout près pour un film,
- un tueur en série,
- des personnages qui prennent de l'épaisseur au fur et à mesure,
- … et un raton-laveur !

Je ne peux que lui donner 5 étoiles et pourtant j‘ai mis 10 jours pour le lire et je vais attendre un peu pour la suite…
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J'ai la certitude que, dans le même temps où je poste sur Babelio ces petites phrases qui ne feront jamais de moi un candidat à l'édition, Pierre Lemaître est à sa table de travail pour nous concocter la suite de cet ouvrage que j'ai absorbé goulument. À sa table de travail, du côté de ce Fontvieille où ne tourne plus beaucoup les ailes de moulin mais où je suis obligé de croire que descend encore de l'azur limpide l'onde pure qui a inspiré un autre conteur. Celui-là même qui nous fit entendre la plainte d'une chèvre guettée par le loup.

Dans leur naïve croyance en une justice en ce bas monde, ceux qui ont lu le grand monde se disent qu'on ne peut en rester là. Ce n'est pas possible. On ne peut pas jeter aux oubliettes la mémoire de ceux, et surtout celles, qui l'ont été physiquement. Pierre Lemaitre ne va tout de même pas les renvoyer à une justice divine dont on ne connaît les rigueurs que de propos imaginés par des prêcheurs en mitre et chasuble. Il y aura donc une suite au Grand monde.

Car monsieur Lemaitre sait mieux que quiconque que l'humaine nature qui a fomenté tant de guerres, tant de subterfuges pour nourrir sa cupidité va lui donner du grain à moudre pour faire languir des lecteurs naïfs à quémander amour et justice. Pour qu'enfin l'honneur de la créature se glorifiant immodestement d'intelligence soit sauf, avant que de se présenter devant Celui qui l'a créée. Si l'on en croit le scénario imaginé par une croyance laquelle veut battre en brèche les tenants de la raison.

Auteur n'a jamais si bien porté son nom. Est-ce par malice de la généalogie que Lemaitre s'écrit en un seul mot et escamote l'accent circonflexe. Car il pourrait bien se dire le maître de l'intrigue, du romanesque ce monsieur. Utiliserait-il un pseudonyme qu'il pourrait reproduire la supercherie mise en oeuvre par un ancien qui avait la vie devant soi pour leurrer l'Académie. Car nous le savons tous, le Goncourt c'est à la fois une bénédiction et une malédiction. La gageure étant de vivre après. Et vivre pour un écrivain, c'est écrire. C'est être lu. C'est être à la hauteur de l'attente suscitée par la consécration.

Aussi disons-le tout net, pour nous adresser des fictions qui s'insèrent si bien dans les replis de l'histoire sans que des coïncidences assassines viennent raccrocher les faits les uns aux autres, en tirant à rebours les fils de l'écheveau pour nous ramener en ce lendemain de la grande boucherie où la valse des masques tentait de dissimuler la monstruosité de ceux qui avaient perdu figure humaine, pour nous adresser des fictions qui glissent si bien sous nos yeux écarquillés et s'insinuent dans nos esprits à leur faire oublier le quotidien morose, pour tout cela, pour nous ses lecteurs anxieux d'une suite, sans doute aussi dépourvue de vertu que la nature humaine est bouffie de suffisance, Lemaitre pourrait s'écrire le maître.

Et me voilà donc piégé à guetter la suite. Ça s'appelle le talent ou je n'y connais rien.
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De quel "Grand Monde" Pierre Lemaître parle-t-il ?
S'agit-il du monde fréquenté par la famille Pelletier, bourgeois de Beyrouth ?
S'agit-il du vaste monde découvert par les enfants Pelletier ?
S'agit-il du tripot fréquenté par Etienne, l'un des fils Pelletier, à Saïgon ?
S'agit-il , tout simplement, du monde de la vie adulte, expérimenté par les plus jeunes membres de la tribu ?
Il vous faudra lire ce livre foisonnant, palpitant, émouvant, révoltant, captivant, pour le savoir.
Un nouvel opus qu'on ne lâche pas facilement. Quel talent !
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Après l'immense succès de sa trilogie de l'entre-deux guerres Au revoir là-haut/Couleurs de l'incendie/Miroir de nos peines, je me demandais ce que Pierre Lemaitre pourrait bien inventer d'autre qui captiverait encore - et peut-être davantage - ses lecteurs et s'il n'avait pas vécu l'apogée de sa création littéraire quand on sait qu'un succès foudroyant est souvent soumis au risque que ceux qui criaient au génie, s'ennuient et soient blasés.
Et bien, reconnaissons que Pierre Lemaitre a décidément beaucoup de talent et d'imagination et qu'il a de nouveau trempé sa plume dans l'encrier du succès en poursuivant avec bonheur le genre qui lui va si bien, celui du roman feuillonnesque, social, historique et sociologique.
Toujours malicieux et cultivé, hyper documenté, il nous offre avec le Grand monde le début d'une saga familiale et historique captivante et divertissante allant de la fin de la guerre d'Indochine au début des Trente Glorieuses, de Beyrouth à Saïgon en passant par Paris.
Alors, il y a de tout, et c'est bien, des truands, des meurtres, de l'amour, du suspens, de l'exotisme, de la cruauté et de la cupidité, de l'humour et des dialogues succulents, des aphorismes savoureux, des références historiques et littéraires, des clins d'oeil à des personnages actuels, des protagonistes pas forcément tous sympathiques (Geneviève, on aime la détester !).
Vivement la suite !
Et si Pierre Lemaitre continue dans sa lancée, j'ai hâte de voir comment il va nous raconter Mai 68 et le grand Charles, Giscard et les diamants de Bokassa, Mitterrand et ses secrets, etc. !
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Pierre Lemaitre nous propose cette fois l'histoire d'une famille prospère, les Pelletier, des Français installés à Beyrouth. Nous sommes en mars 1948 et nous suivrons leurs aventures entre Beyrouth, Paris et Saïgon jusqu'en novembre de la même année. Comme la salle de jeux saïgonnaise et le café parisien éponymes du roman où seules comptent les apparences, le Grand Monde nous entraine dans un univers de faux semblants où chaque personnage joue un rôle pour la galerie, voire pour lui-même. Les parents, Louis et Angèle Pelletier se présentent au lecteur comme de tranquilles bourgeois, à l'aise financièrement, propriétaires d'une savonnerie. le fils aîné, Jean, dit Bouboule, tente au début de camoufler sa totale incompétence. On découvrira qu'il a bien d'autres choses à cacher. Sa femme Geneviève, garce accomplie et perverse en devenir, feint la bienveillance pour mieux culpabiliser et humilier son entourage. François triche pour continuer à recevoir des subsides de ses parents pour de prestigieuses études qu'il ne suit pas, car il tente de devenir journaliste. Étienne, le cadet des garçons est, sinon le plus franc, du moins le plus généreux : amoureux fou de Raymond, le légionnaire dont il n'a plus de nouvelles, il part à Saïgon dans l'espoir de le retrouver. Quant à la petite dernière, Hélène, elle ne supporte plus ses parents et rêve de poursuivre à Paris d'hypothétiques études…
***
Je me surprends à avoir été un peu déçue par ce roman. Pierre Lemaitre campe pourtant ses personnages dans l'Après-Guerre encore troublée où les séquelles du conflit restent encore bien présentes. Les profiteurs continuent à s'en mettre plein les poches, les militaires obtus se posent encore en figures d'oracles et l'incompétence de certains dirigeants ne cause toujours pas de scandale… J'ai été gênée par certains personnages qui frisent souvent la caricature (Angèle et Geneviève, surtout, mais aussi l'inquiétant Monsieur Qiào). Certains passages m'ont semblé trop longs alors que d'autres auraient, selon moi, mérité un développement. Par exemple, le général Legentilhomme m'a beaucoup intriguée, mais je ne trouve sur lui que des références soit très lisses, soit dithyrambiques. La partie qui se passe à Saïgon, à l'Agence des monnaies, est celle qui m'a le plus intéressée. Il me semble que Jeantet, le supérieur d'Étienne, se révèle très tôt parfaitement lucide sur l'issue de la guerre, pardon, de la pacification. Il en parle avec cynisme et fatalisme tout en protégeant ses arrières et en calmant les ardeurs de son jeune collaborateur. Mention spéciale à la « Dette de reconnaissance » qui m'a donné envie d'aller fouiller partout... Bref, une bonne histoire qui ne m'a pas enthousiasmée, mais assez intéressée pour que je lise la suite !
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J'ai retrouvé dans le grand monde, l'esprit et l'écriture que j'avais tant aimé dans la précédente trilogie de Pierre Lemaître, inaugurée par le prix Goncourt Au revoir là-haut. (Oh ! Mais d'ailleurs, y aurait-il un lien entre ces histoires ? )
Là,  je vous le dis tout de suite, je suis accro, et je réclame déjà la suite à tue-tête.
Tout commence à Beyrouth, à  la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La savonnerie Pelletier tourne à plein régime et fait la fierté de Louis et Angèle, un couple de Français installé dans le pays depuis une trentaine d'années.
Dans ce roman, c'est le destin de leur famille que nous allons suivre.
Celui des parents, mais surtout celui de Jean, dit Bouboule et sa charmante épouse (Je le dis avec ironie, ceux qui découvriront ce livre comprendront), François, qui a des ambitions et qui va s'exiler en France pour faire... de grandes études ? Étienne amoureux d'un beau légionnaire et qui part le rejoindre à Saïgon et enfin, la petite dernière, Hélène, qui a, elle aussi, des envies d'ailleurs.
Ce premier opus est captivant et addictif.
Il faut dire que Lemaître y met les ingrédients.
Tous ses personnages ont leur propre histoire, leur personnalité, leurs qualités et leurs défauts,  mais surtout ils ont un point commun, hormis le fait d'appartenir à la même famille, ils se mettent tous en danger.
On reconnaît bien là, le talent d'un auteur qui, à la saga familiale, mêle l'intrigue policière et, le polar, il connaît, c'est là qu'il a fait ses armes avec efficacité et maîtrise.
Le grand monde est un de ces "bons romans" qui vous font aimer la littérature, en tout cas, moi, c'est ce genre de livres qui décuplent mes envies de lectures.
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Demandez le programme !! Je cite:
"La famille Pelletier.
Trois histoires d'amour, un lanceur d'alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d'exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres."

J'ajouterais Mars 1948/ 18 Novembre 1948 . Beyrouth Paris, Saigon

Voilà vous savez tout .. ou presque Pierre Lemaitre, une fois encore, embarque son lecteur manu militari dans un rodéo d'évènements, de sentiments, de colères, de cris, de désespoir, d'amour fou ... bref dans la vie . Des personnages pour certains odieux, d'autres dangereux ou imprévisibles, ou encore attachants . Je vous laisse en juger par vous-même.
Je me suis laissée piéger par cette histoire. J'y ai retrouvé le panache d'Au-revoir là haut, l'écriture flamboyante et percutante, les scènes qui vous mettent à terre .. et en même temps les portraits lumineux d'hommes et de femmes qui vivent dans une époque. que Pierre Lemaitre évoque avec la rigueur de l'historien et le bagou du romancier.

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Pa-ssio-nnant. Les parents à Beyrouth. Deux fils et une fille à Paris, le dernier fils en Indochine pour suivre son petit ami militaire. Chaque enfant fait ses mensonges a des parents qui eux-mêmes ont un secret bien caché. Tous leurs rapports sont faussés, en plus d'être traversés de meurtres, d'escroqueries et de bassesses bourgeoises. Je ne suis pas le premier à le dire mais notre auteur réussi ici la prouesse de faire une saga digne des grands noms de la littérature française : on a l'impression de lire du Balzac ou du Zola ou celui qui a vos faveurs. Cette écriture est captivante, intelligente, pleine de rebondissements. Et le cadeau que nous fait notre auteur c'est qu'il va nous offrir une trilogie. Quelle chance !
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Beyrouth, Paris, Saigon.
Les quatre enfants Pelletier tracent leur avenir dans les zones d'influence de la France de l'après-guerre.
Trois fils et une fille quittent le giron familial, laissant derrière eux au Liban un paternel passionné de savons et une mère trop intrusive. Quatre personnalités (associées à une 5 proprement insupportable) qui façonnent ce roman populaire, sorte de saga sociale criminelle complètement addictive et maîtrisée en grand classique du genre.

Le talent narratif de Lemaitre fait encore des étincelles avec ses personnages insolites et attachants, dans une fiction bien documentée sur l'après-guerre, le crépuscule de l'Indochine et le début des Trente Glorieuses.
Un savoir-faire littéraire qu'une adaptation cinématographique de Dupontel ne renierait pas ! Avec le tour de force de réussir à boucler en clin d'oeil la belle trilogie entamée avec Au revoir là-haut.
Bravo !
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