De la trilogie des enfants du désastre de
Pierre Lemaître, je n'ai lu à ce jour que le premier opus,
Au-revoir là-haut, prix Goncourt, environ un an après sa sortie.
J'ai donc découvert cette histoire avec son adaptation en BD. D'emblée, je dois confesser que le style pictural de Christian de Metter, avec ces contours indistincts et ces visages blafards, ne m'attire pas. Je ne l'aurais donc pas acheté si on ne me l'avait offert.
Pour autant, j'ai toujours dit qu'il valait mieux un dessin déplaisant et un scénario au top que l'inverse, et cet ouvrage ne déroge pas à la règle : la narration signée
Lemaître est suffisamment puissante pour nous permettre de suivre cette histoire avec intérêt, d'autant qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur les enchaînements, ça se suit très bien de bout en bout, en dépit du fait que
De Metter a pourtant dû faire de sacrées coupes franches pour arriver à adapter en one shot un pareil pavé.
Un récit choral, donc (et non pas chorale, comme le dit la coquille dans la 4 de couv qui fait un peu désordre) où l'on suit les destins entrecroisés de la petite fille d'
Au revoir là-haut, Louise, devenue femme, de deux soldats dont l'un est le demi-frère de la précédente, d'un curé escroc au grand coeur, d'un gendarme mobile et de sa femme, au beau milieu de la débâcle de mai-juin 1940, assez bien rendue je dois le dire.
Pas grand-chose de mal à dire donc, mais difficile de s'enthousiasmer davantage quand on n'a pas particulièrement aimé le dessin qui constitue, qu'on le veuille ou non, la moitié du boulot dans une BD.