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♫ J'y reviendrai avec toi
Nous rallumerons le feu tous les deux
Nous n'aurons pas de voisins
Parfois seul un vieil indien
Entrera dans ma cabane au Canada ♫
-Line Renaud- 1947 -
----♪----♫----🏒--🥅--🏒----♫----♪----
Désintox dans une cabane dans le bush
les pas dans la neige - crunch- crunch-crunch
Pas facile d'effacer ses traces
Quand on est fils d'ivrogne, enfant de connard
Attendre que les choses se tassent
Ceux qui te cherchaient la bagarre
Tu les as toujours bien soignés
Alors ta p'tite soeur abandonnée !?
T'es obligé de rien, Man
t'as le choix, la taule ou la cabane .
Au bourrin qui doit s'attendrir
Leçon de vie, façon Jeff Lemire...
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Winter road, une glace noire traîtresse qui à tout instant peut faire perdre le contrôle

Winter road, avec la poudrerie qui aveugle, difficile de se savoir où l'on va.

Winter road, les nuits sont longues dans le nord…

Un roman graphique en teintes de gris et blanc comme les paysages d'hiver.

Et la vie de cet ex-joueur de hockey ressemble à ces routes hivernales : à tout moment il reste de perdre le contrôle de ses émotions et de devenir violent, il ne sait plus où il s'en va et il se sent bien seul dans la nuit.

Je ne connais pas beaucoup les romans graphiques, alors mon jugement sera simple : j'ai vu cette petite ville du nord de l'Ontario, j'ai senti le vent du nord et la détresse de ces gens et gardé l'espoir d'un printemps.

Une lecture intéressante en ce début d'hiver et au moment où on discute du lien entre les commotions cérébrales que subissent les joueurs et la dépression ou la démence précoce.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. L'histoire a été publiée initialement en 2017, d'un seul tenant, sans prépublication. Il s'agit de l'oeuvre de Jeff Lemire : scénariste, dessinateur et metteur en couleurs, et qui a également réalisé le lettrage.

À Pimitamon dans le nord de l'Ontario, Derek Ouelette est en train de descendre des bières au comptoir et de fumer des clopes, dans le bar The Pit Stop, tenu par Gerry. Lisa propose qu'il lui paye un coup, mais il décline, pas ce soir. Deux gugusses s'approchent de lui : ils l'ont reconnu comme étant un joueur de hockey professionnel qui avaient atteint un niveau national. Ouelette ne leur serre par la main. Son interlocuteur l'asticote un peu, et Ouelette lui flanque un violent coup de boule sur le nez et le tabasse. L'homme tombe sans connaissance sur le sol. Ouelette sort se soulager sur le mur dans la ruelle. Un chien vient lui aboyer dessus puis s'en va. La voiture de police s'arrête et le shérif Ray en descend. Il dit à Ouelette qu'il devrait l'arrêter, pas pour se soulager sur la voie publique, mais pour avoir brutalisé le conducteur de motoneige. Ouelette répond que c'est l'autre qui l'a cherché, et demande à Ray s'il n'aurait pas une bouteille. Ray finit par lui tendre une flasque. Ouelette en boit une rasade et s'en va, sans même prendre la peine de récupérer son manteau dans le bar. Il garde la flasque avec lui. Il se rend au stade hockey sur glace, et se rend compte que la clef de la loge du gardien qu'il occupe est restée dans son manteau. Il descend les tribunes et pénètre sur la glace du terrain. Il contemple la surface le regard dans le vide.

Beth Ouelette, la soeur de Derek, est en train de marcher le long de la route nationale à Pimmins, à 120 kilomètres au sud de Pimitamon. Elle rentre dans le restaurant routier de la station-service, après avoir remis à leur place deux hommes lui ayant demandé où elle va. Elle demande un café au comptoir dans l'établissement vide. La serveuse remarque que Beth est frigorifiée et qu'elle n'est pas assez habillée pour le temps. Beth répond qu'elle a dû partir à la hâte : elle a décidé de quitter son copain et de se rendre Pimitamon là où elle a de la famille. La serveuse lui demande si elle a de l'argent. La réponse étant négative, elle lui déconseille de faire du stop. Elle ajoute que Beth peut rester une nuit ou deux dans l'une des chambres à l'arrière. Attendrie par la situation de la jeune femme, la serveuse finit par lui donner quelques billets, en lui conseillant de finir son café. À peine s'est-elle retournée vers la machine à café, que Beth sort, sans un mot, sans un remerciement, sans même attendre l'heure du bus. le lendemain matin, au stade couvert de Pimitamon, Al, le responsable du stade, retrouve Derek endormi sur la glace avec la flasque vide du shérif dans la main.

Entre deux séries plus longues, majoritairement avec un dessinateur, Jeff Lemire réalise une histoire complète et indépendante de toute autre qu'il met lui-même en images avec son graphisme si particulier. Il donne l'impression de réaliser ses dessins de manière spontanée, avec un trait un peu irrégulier, un niveau de détails sommaire. Pour habiller ces cases, il applique de l'aquarelle, généralement une seule teinte (ici un bleu entre Gris de lin et gris Horizon). Il n'utilise d'autres couleurs que pour les scènes peu nombreuses et courtes se déroulant dans le passé. L'impression générée par ces pages est celle de l'essentiel : pas de fioriture, pas d'embellissement, une réalité plutôt crue, sans fard, un peu fruste en phase parfaite avec les personnages et leur condition sociale. Ça fonctionne également parfaitement pour les paysages urbains, une petite ville sans beaucoup de personnalité, avec des bâtiments surtout fonctionnels, et pour les paysages naturels, une zone enneigée et boisée, sans rien de remarquable si ce n'est de la neige terne et des bouleaux dénudés.

En deux scènes, Jeff Lemire a établi son personnage principal : Derek Ouelette, un individu costaud, très soupe-au-lait et ayant tôt fait d'atteindre sa limite et de frapper son interlocuteur, de le cogner trop fort, pour faire mal, pour blesser. Il a été un joueur de hockey, mais il a été expulsé de la Ligue National de Hockey pour avoir envoyé à l'hôpital, un membre de l'équipe adverse. Depuis, il a repris l'emploi auparavant occupé par sa mère dans le petit restaurant de Pimitamon, semblable à tant d'autres. Il n'a pas de maison ni d'appartement, et dort dans la loge du concierge du stade de hockey, en fait juste une grande pièce rectangulaire avec un lit et une ou deux étagères. le soir, il va descendre des verres au bar du coin, en regardant les matchs de hockey, un bon à rien. le retour de sa soeur n'améliore pas les choses, car elle-même se classe dans la catégorie des bons à rien. Elle a quitté Pimitamon il y a quelques années pour aller à Toronto, où elle a zoné dans la rue, avec de prendre un emploi de serveuse dans un café, puis de se mettre à la colle avec un gugusse violent, étant devenue accro à l'oxycodone. C'est pas gai tout ça. Pourtant, ce n'est pas une lecture qui donne le cafard.

Jeff Lemire raconte une tranche de vie, un peu particulière dans un coin du monde finalement particulier lui aussi, sans misérabilisme. Il est visible que Derek Ouelette ne s'aime pas et qu'il est incapable d'envisager une autre vie. Il est visible que Beth Ouelette ne s'aime pas, mais qu'elle ne peut plus supporter la vie avec Wade Daniel Lachine. Il apparaît quelques autres personnages, un peu mieux lotis dans la vie : Ray le shérif (un emploi régulier et stable), al le gérant du stade. Ce sont les deux personnages secondaires principaux. En les regardant, le lecteur constate que l'apparente simplicité des dessins est trompeuse : chaque personnage dispose d'une morphologie spécifique, d'une forme de visage spécifique, et même de postures particulières. Ray est plus filiforme que Derek, al est beaucoup plus âgé. Brenda, le médecin, a des hanches un peu larges. Wade a une chevelure tignasse plus fournie. Il ne fait pas de doute que l'artiste a réalisé des études graphiques pour définir l'apparence de chaque personnage.

Étrangement, le lecteur ne se sent pas agressé par le comportement de Derek Ouelette, ni plombé par l'addiction de Beth Ouelette. Pourtant, il ressent bien de l'empathie pour eux. Il faut un peu de temps se rendre compte que cela vient à la fois des deux personnages, à la fois de leur environnement. S'il est possible de compatir au fait que Derek ne se maîtrise pas, il n'est pas possible de cautionner de brutaliser toux ceux dont il estime qu'ils l'ont agacé. de même, si elle ne l'a pas bien cherché, Beth s'est mise toute seule dans sa situation. de plus, l'un comme l'autre ne sont que moyennement affectés par leur condition : ils n'en sont pas satisfait, mais ils font avec. Autour d'eux, Ray, al et Brenda indiquent qu'il faudrait qu'ils évoluent, mais sans non plus s'ériger en sauveur. Il y a une autre caractéristique de la narration qui reste très posée, calme sans être indolente : la longueur. En tant qu'auteur complet, Jeff Lemire maîtrise sa pagination et a décidé de se donner la place de raconter son histoire. Il peut ainsi consacrer une page muette à Derek en train de se soulager contre un mur, 3 pages muettes à montrer Beth marcher sur le bas-côté de la nationale, consacrer un dessin en pleine page à montrer Beth sortant du café en vue du ciel, une page de 3 cases de la largeur de la page montrant deux motoneiges venant vers le lecteur en plan fixe, un dessin en pleine page avec la neige qui tombe sur les bouleaux, etc. Cela donne un rythme apaisant à la narration.

Le lecteur éprouve vite la sensation que l'environnement de cette petite ville au nord de l'Ontario impose son rythme aux personnages : elle ne les englue, elle ne rend pas leurs efforts dérisoires, mais elle fait comme un tampon pour leurs émotions, ce qui les rend plus supportables pour le lecteur. Celui-ci est à la fois concerné par les personnages, à la fois il dispose d'une forme de recul. Les pages se tournent rapidement du fait du faible nombre de cases par page, généralement 4 ou 5, et des dialogues succincts. S'il connaît déjà les oeuvres indépendantes de l'auteur, le lecteur se doute bien que ce moment de crise pour Derek et pour Beth correspond à la cristallisation d'un élément de leur passé. Beth fait remarquer à son frère qu'il est devenu le même genre d'individu que son père, brutal et alcoolique, et Derek lui répond qu'elle-même s'est mise avec un individu brutal et alcoolique. Jeff Lemire révèle par petites touches le relationnel entre Mary et Pat, la mère et le père de Beth et Derek, ainsi que l'empreinte que ça a laissé sur leurs enfants, la façon dont ils reproduisent ce schéma, sans forcément en avoir conscience. L'auteur n'a rien perdu de sa sensibilité émotionnelle et psychologique et de sa capacité à mettre en scène ces mécanismes au travers d'individus complexes, avec une délicatesse épatante, comme il l'avait fait dans Royal City. Cela n'aboutit pas à un mélo larmoyant, mais à une histoire touchante et émouvante.

Jeff Lemire est passé maître dans l'art de raconter une histoire simple, avec des individus ordinaires, un peu paumés, dans un bled sans éclat. Il raconte histoire l'histoire d'un mec trop violent cuistot dans un diner d'une petite ville, sans avenir, et de ses retrouvailles avec sa soeur qui fuit un compagnon violent, et qui est dépendante à l'oxycodone. À l'opposé d'un drame social pesant, la narration raconte une prise de conscience plus ou moins explicite pour les personnages, dans une petite ville banale, en emmenant le lecteur relever des pièges à martres d'Amérique, sans que cela n'apparaisse comme le comble de l'exotisme.
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Derek est un ancien joueur de hockey professionnel exclu de la ligue après avoir violement blessé un adversaire. Reparti s'installer dans son village natal en Ontario, Derek travaille dans le restaurant où officiait sa mère avant son décès dans un accident de la route. Solitaire, dépressif, buveur invétéré, Derek est en proie à des accès de colère incontrôlables qui lui valent d'être dans le collimateur de la police locale. le jour où sa soeur, accro aux drogues dures, débarque en ville pour fuir un compagnon violent, Derek décide de partir vivre avec elle en forêt, loin du monde et de leurs démons respectifs.

Bienvenue chez les indigents, les marginaux. Jeff Lemire ne vend pas du rêve, c'est le moins que l'on puisse dire. Dans le fin fond de son Canada, le ciel est bas et triste, la neige boueuse, l'humidité suinte de chaque mur, le froid glacial mord les os sous les vêtements, le mauvais alcool échauffe les corps et les esprits. Pauvreté et désoeuvrement poussent chacun vers le repli sur soi et la solitude. Les échanges sont rares, les rapports humains tournent en permanence au rapport de force. Chez ces laissés pour compte, on se bat et on se débat. Pour éviter la noyade, éviter la chute finale et définitive.

J'ai découvert Jeff Lemire avec Jack Joseph, je retrouve ici le côté introspectif qui m'avait charmé, sans les dimensions fantastiques et oniriques. le récit intimiste est brut, sans filtre, linéaire malgré quelques flash-back. Beaucoup de silences chez ces gens de peu de mots, pas besoin de grands discours pour illustrer des vies aussi étriquées. C'est simple et direct, brutal, réaliste, sans complaisance. le trait est aussi nerveux et torturé que les personnages, il se dégage de l'ensemble à la fois de la lenteur et une certaine forme d'urgence.

Une histoire qui gratte et bouscule, avec une petite touche de lumière finale qui laisse envisager un futur où l'apaisement pourrait enfin être de mise. Une lueur d'espoir dans les ténèbres, minime mais bien présente.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Près de 270 pages pour une histoire fort simple. Encore une fois, l'auteur a tout misé sur la mise en scène assez cinématographique avec de grands cases et des plans larges. le décors sera celui d'un petit village enneigé de l'Ontario où une ancienne gloire du hockey est venu se perdre dans tous les sens du terme.

C'était sans compter la venue de sa junkie de soeur pour mettre un peu de piment à une existence bien morne entre deux cuvées dans le bar local ou une bagarre avec des gamins car notre héros est particulièrement violent. Vous aurez compris que ce n'est guère ma tasse de thé. Mais bon, les alcooliques et les junkies semblent faire recette dans le roman graphique. On n'y échappe pas.

Sinon, c'est bien dessinée et le travail est tout à fait honnête. Cela se lit assez bien. Cependant, au ressortir de cette lecture, je n'ai guère été marqué par la grâce divine. Comme dit la célèbre tirade, winter is coming ! Certes mais by the road.
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Une BD pas franchement drôle mais intéressante. J'ai surtout aimé le dessin, ce héros au visage en lame de couteau, que l'on entend presque marcher dans la neige. Des personnages à la dérive, une ambiance glauque, voilà.
Il vaut mieux ne pas être trop déprimé avant de la lire.
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À l'instar d' « Essex County », Jeff Lemire (Sweet Tooth, Jack Joseph soudeur sous-marin, Trillium)nous emmène une nouvelle fois dans son pays natal. L'action de « Roughneck » (titre original) se déroule en effet dans un bled perdu de la province de l'Ontario au Canada.

Dans cet univers hostile et enneigé qui n'est pas sans faire penser à celui de « Fargo », l'auteur invite à suivre les pas de Derek Ouelette. Cet ancien joueur de hockey, reconverti en loser qui dort dans un petit local de la patinoire, passe ses journées accoudé au bar en attendant la prochaine occasion de se bagarrer. Sa soeur Bethy n'est pas beaucoup mieux lotie : partie treize ans auparavant en direction de Toronto, elle revient dans sa ville natale sans un radis, complètement camée et poursuivie par un ex violent. Avec son frère comme seul espoir, ses chances de s'en sortir semblent bien minces… à moins qu'elle lui redonne un but dans la vie…

Jeff Lemire signe donc un one-shot basé sur les relations familiales, dans un environnement où les conflits se règlent par la violence. L'auteur nous immerge lentement dans ce huis clos au milieu de nulle part, dévoilant progressivement le poids qui pèse sur les différents personnages. Les décors dépouillés et la colorisation bleutée renforcent encore la froideur et le calme qui règnent dans cet endroit aux conditions climatiques rudes, où le silence est roi. Seul les flash-backs sont en couleurs, comme pour souligner des temps meilleurs. le trait brut et particulièrement expressif contribue également à faire ressortir la dureté des visages de ces personnages torturés par une vie difficile et marqués par ce climat hostile.

Très bon, même si l'intrigue ne déborde pas forcément d'originalité.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Derek est un gars à qui la vie n'a pas fait de cadeau : un père brutal et alcoolique, une mère morte dans un accident de voiture et une éventuelle carrière dans le hockey brisée par un de ces accès de fureur dont il est l'objet et qui a laissé un joueur adverse sur le carreau.
Quand la soeur de notre écorché vif se re-pointe dans leur bled perdu de l'Amérique profonde, en cloque et camée jusqu'aux yeux, Derek se dit qu'il va peut être faire quelque chose de bien de son existence pathétique.
Mais il va falloir compter avec l'ex-petit ami de la soeur, qui est loin d'être le gendre idéal !
Si le style graphique de Lemire est peut être un brin plus mainstream (et encore !) que de par le passé, le bonhomme ne voit toujours pas la vie en rose, et c'est un euphémisme ! Si the end est relativement happy, le chemin de croix des protagonistes pour y arriver est d'une noirceur rare.
Avec un découpage très travaillé qui fait la part belle aux inserts et aux plans de coupe, l'auteur croque ses loosers magnifiques avec tact du point de vue du fond comme de la forme et son pavé de plus de 270 pages se lit d'une traite comme on regarde un de ces films américains indépendants qui vous déprime mais que vous ne pouvez pas lâcher tant vous voulez savoir ce qu'il arrive à ces chiens perdus sans colliers.
Ambiance musicale dans l'esprit: http://bobd.over-blog.com/2016/09/l-hiver-est-bien-rude-dans-l-ontario-winter-road-vs-rampart.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Je complète ma liste de lecture des oeuvres de Jeff Lemire avec Winter Road. J'aime les ambiances singulières que cet auteur sait distiller, les histoires sombres avec leurs personnages attachants.

Derek est un ancien joueur de hockey qui a vu sa carrière s'arrêter net suite à un énième accès de violence. Il s'enferme alors dans l'alcool et la solitude n'hésitant pas à rejouer de ces points quand les provocateurs de son village viennent le titiller d'un peu trop près. Il erre dans un état second entre la cuisine du restaurant où il travaille, la loge du gymnase qui lui sert de domicile et le bar de la ville jusqu'au jour où sa soeur refait surface ayant besoin de son aide et le renvoyant à ce qu'il est devenu tout en faisant remonter les fantômes du passé.

Les paysages gris bleutés hivernals rendent bien la beauté de la nature face aux sombres agissements des hommes. Elle se fait le cadre de la rédemption et de la reconstruction de deux êtres abîmés par la vie mais pouvant trouver ensemble la force de renaître et régler une bonne fois pour toute un passé destructeur. du bon comics pour moi mais moins fort que la série des Sweet Tooth !
Lien : https://depuislecadredemafen..
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Jeff Lemire est un auteur étrange.
Il scénarise du super-héros ultra-classique, du genre illisible si vous n'avez pas lu les 3 arcs précédents. Il scénarise également aussi la très bonne série Descender de SF, illustrée par Dustin NGuyen. Et il travaille aussi en solo pour des récits plus intimistes, comme son excellente trilogie Essex County.
Winter Road (traduction approximative et incompréhensible de Roughneck - le vaurien) est un long récit qui nous emmène dans une petite ville paumée de l'Ontario. Il n'y a guère de possibilité pour s'échapper. Il y a l'usine et le hockey.
Derek Ouelette a tenté le hockey. Il a été un petit phénomène qui est passé sommairement par la NHL avant que son tempérament violent ne le fasse exclure. Depuis, il vivote, aigri et morose. Il boit trop, laisse parler ses poings un peu trop vite... un bon-à-rien. C'est alors que sa jeune soeur refait surface. Leur histoire familiale est compliquée et tragique. Si Beth a besoin de l'aide de Derek, elle lui reproche toujours de l'avoir abandonnée il y a longtemps.
Long récit contemplatif qui explore les félures de personnages brisés, Rougneck condense ce que Lemire fait de mieux et il le fait avec beaucoup de talent. Nous découvrons progressivement les drames qui ont frappés Beth et Derek.
Graphiquement, les planches sont superbes. Elles invitent à la contemplation et traduisent à merveille l'hiver canadien. Puis il y a la capacité de Lemire à animer des personnages sensibles et touchants.
Roughneck est sans surprise mais il est bougrement réussi.
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