Sans aller jusqu'à l'extrémité de la perversité narcissique, beaucoup de relations amoureuses, amicales, parentales, sont entachées par la tentation de la possession de l'autre. Et c'est d'ailleurs tout naturellement que nous accolons un article possessif en désignant ceux que nous aimons : ma femme, mon ami, etc. Or, l'amour ne consiste ni à appartenir à l'autre ni à le posséder. L'autre n'est jamais notre propriété. Ce désir de posséder pollue l'amour au lieu de le nourrir.
On ne peut vivre sans plaisir : notre vie se résumerait alors à une interminable corvée.
Ce que Spinoza appelle «passion », Jésus l'appelle « péché », mot qui, en hébreu, signifie « manquer sa cible ». Au fil des siècles et du développement de la tradition chrétienne, le péché est devenu un terme culpabilisant, portant le poids d'une morale écrasante, celle des interminables listes de péchés dressés par l'Église...
Il est impossible de vivre dans la joie si l'on est en permanence dépendant de la critique ou des jugements des autres.
Etre sage, c'est consentir à la vie et l'aimer comme elle est
Il y a plus de joie à donner qu'à recevoir.
Parce que j'aime intensément la vie, toute la vie, je la sais infiniment précieuse. Parce que j'ai souffert et surmonté cette souffrance pour la transformer en joie, je connais le prix de la vie. Dès lors, je ne cesse de vouloir son plein épanouissement, non seulement pour mes frères et soeurs humains, mais aussi pour tous les êtres vivants.
Tous les êtres qu'on a aimés, même si leur absence nous est douloureuse, continuent de vivre en nous. Non pas de manière imaginative, comme pour tenter de faire survivre désespérément leur présence physique, mais de manière réelle, à travers l'affect de joie active qui est né de l'amour.
Ce que Spinoza a théorisé en termes éthiques et philosophiques, Jésus l'a mis en pratique, des siècles auparavant, au nom de la spiritualité d'amour qu'il prône. Ce que Spinoza appelle passion, Jésus l'appelle péché, mot qui, en hébreu , signifie manquer sa cible.
Le plus ignorant des hommes est celui qui renonce à ce qu'il sait de lui-même pour adopter l'opinion d'autrui.
Ahmad Ibn Ata Allah, maître soufi du XIII° siècle.