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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est la volonté de découvrir des auteur.ice.s jeunesse encore jamais lu.e.s qui m'a poussée à emprunter ce très court roman. Je n'en avais jamais entendu parler avant mais parmi les titres de Christophe Léon disponibles à la médiathèque, c'est celui qui m'interpellait le plus. Et quel bon choix !
Encore une fois, un auteur jeunesse prouve qu'il n'est pas nécessaire de s'étaler sur plus de 100 pages pour offrir un contenu efficace, percutant et poignant. A lire, dès que possible !

Tout commence brusquement. Phil et Georges sont au centre de Paris, alors qu'apparemment ils n'en ont pas l'autorisation. Ils ont bravé les interdits pour trouver un cadeau d'anniversaire à leur fille adoptive, la jeune Gabrielle. Comble de malchance, ils ont un accident et leurs gestes “trop affectueux” commencent à attirer l'attention des passants. Ils prennent la fuite, très vite poursuivis par la brigade de surveillance.
De son côté, Gabrielle, seule à la maison, commence à s'inquiéter du retour de ses deux pères. Alors que les temps ne sont plus sûrs, elle craint le pire pour eux.

La construction du récit est intéressante et permet une montée en tension assez efficace. En effet, Christophe Léon choisit de donner la parole à la jeune Gabrielle, 13 ans, et alterne entre chapitres se déroulant dans le présent (l'accident de voiture, l'attente inquiète…) et souvenirs du passé. Ce sont d'ailleurs ces flashbacks du passé qui donnent, petit à petit, l'explication du cheminement jusqu'à la situation présente.
Car dans ce monde qu'on imagine un tout petit peu futuriste (à peine), tout allait bien. La montée de l'intolérance, l'homophobie, l'ostracisme et finalement la dictature, a été progressive. Tant et si bien que les gens n'y croyaient pas… jusqu'au jour où, les personnes homosexuelles ont eu l'obligation de porter un losange rose cousu (j'imagine que vous comprenez facilement la référence) et ont été parquées dans des ghettos à l'extérieur des villes.

J'ai été happée dès le premier chapitre. Clouée à ma chaise par les premières lignes et les messages véhiculés. Curieuse de découvrir les effets de cette montée en puissance de l'intolérance ; impatiente de lire le fin mot de l'histoire. Je ne sais d'ailleurs pas totalement quoi penser de cette dernière mais je retiens surtout les 93 pages précédentes.

C'est une lecture qui dénonce évidemment, mais qui questionne aussi sur l'installation progressive de systèmes totalitaires. C'est souvent invisible au début, c'est progressif et quand enfin on se réveille, il est trop tard.
Je salue l'intelligence du texte de Christophe Léon qui, comme je le disais en introduction, n'a pas besoin de longs discours pour toucher au but. 94 pages suffisent à révolter le lecteur et je l'espère, à lui faire prendre conscience !
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George et Phil sont deux pères qui s'aiment plus que tout. Mais lorsque l'Etat leur impose de porter un losange rose sur leurs vêtements et sur leur carte d'identité, leur vie prend un nouveau tournant et le quotidien devient totalement différent. La discrimination reprend.
Ce losange rose ne peut que faire immédiatement écho au terrible triangle de la même couleur imposé pendant la Seconde Guerre. Sauf qu'ici, il est vendu comme une protection contre l'homophobie. Évidemment, la stigmatisation est la même et les répercutions dramatiques. On retrouve alors la discrimination, les injustices, les délations. Ce roman est construit sur un formidable jeu d'allers et retours dans le temps et ce chassé-croisé d'événements crée le suspense tout en donnant une grande ampleur au récit. On voit alors les personnages, très réalistes, réagir chacun selon leur personnalité. L'adolescente que l'on suit tente de trouver sa place au sein de cette injuste société tout en tentant de se forger sa propre opinion sur ce qu'il convient de faire. Voici un roman qui, tout en faisant écho au passé, pose de grandes questions d'actualité et invite à réfléchir. Rendez-vous sur le blog pour découvrir un extrait lu du roman.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
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« Dans les premiers temps, de nombreuses personnes, quand elles parlaient du ghetto, faisaient référence à un camp de concentration, mais bientôt il fut interdit d'employer ces termes. L'appellation officielle était : « Centre de rétention administrative et prophylaxie familiale » ».

George et Phil habitent à Paris, ce sont des artistes reconnus et les heureux parents de Gabrielle, adoptée en Somalie. Ils se sont mariés, il y a quelques années et ont une vie familiale paisible à trois. Mais petit à petit, les choses changent, des petits détails viennent enrayer leur quotidien. Et puis ce qui semblait n'être rien devient plus grave. Cela commence par une obligation de déménager soi-disant pour les protéger puis ce sont les interdictions d'aller dans les parcs, les cinémas et même les hôtels car ceux-ci sont certifiés Hôtel Famille Traditionnelle. Et après le ghetto vient le losange rose a coudre sur les vêtements.

Cette histoire n'a pas lieu durant la Seconde Guerre Mondiale et il ne s'agit pas de Juifs. Christophe Léon imagine un futur pas si lointain où une régression sociale a eu lieu, les personnes visées sont les homosexuels, jugés personae non gratae.

Ce roman nous replonge dans le passé et tire la sonnette d'alarme afin de ne pas refaire les mêmes erreurs et de ne pas retomber dans la même violence et le même climat d'intolérance que durant la Seconde Guerre Mondiale où les Juifs devaient porter une étoile jaune, les Tziganes un triangle noir et les Homosexuels… le triangle rose.
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Gabrielle attend... seule...que ses papas rentrent à la maison. Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'ils sont sortis du ghetto sans autorisation et qu'ils ont eu un accident. Ses papas sont désormais des fuyards. Alors elle se rappelle : son adoption, les jours heureux avec ses papas artistes renommés, les vacances à Pornic, puis l'arrivée au pouvoir d'un parti intolérant, raciste, homophobe, qui prive petit à petit de leurs droits les "invertis", leur interdit de travailler, les regroupe dans un ghetto, les force à porter un losange rose. Comme une autre "minorité visible" en d'autres sombres jours... "Embardée" est un livre choc, jusqu'à la dernière ligne. D'autant plus que ce n'est pas une dystopie, la société décrite est bien la nôtre, actuelle, avec des références déjà insidieusement présentes ("Un papa + une maman", "manif pour tous"...). Et on a beau se dire qu'une telle intolérance, un tel ostracisme ne peuvent plus exister de nos jours, on se prend à douter à la lecture de ce livre. La montée de la discrimination y est méticuleusement dépeinte, lente et perverse, faite pour être petit à petit acceptée par la population, comme l'éviction des Juifs de la société le fut dans les années 30 en Allemagne et ailleurs, avec un appareil législatif, tampons de la République etc... Christophe Léon ne ménage pas ses lecteurs, allant jusqu'à leur donner un moment de répit avant le coup fatal. Glaçant !
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Un livre court et percutant qui fait écho à l'actualité.
Pourvu que ça n'arrive jamais ...
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La critique de Heidi ici : http://www.heidiblog.ch/gay-ttho/
Lien : http://www.heidiblog.ch/gay-..
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