Gabriel est jeune séminariste issu d'une famille puissante. Doublement protégé, il n'a jamais pris conscience des atrocités commises par la dictature qui sévit dans son pays. Dessinateur talentueux, il est envoyé dans une église de campagne pour réaliser une fresque inspirée de la Passion du Christ. Cette fresque sera pour lui l'occasion de multiple rencontres qui le forceront a prendre position face a l'oppression.
Muchacho est un album Aire Libre, qui synthétise tout ce qui peut ravir ou agacer les lecteurs. Personnellement, c'est le genre d'album qui m'agace de plus en plus. Je qualifierai "Muchacho" de joli. Jolis dessins, jolie histoire avec des jolis symboles, jolie morale parce qu'on y dit bien que la dictature, c'est po bien. Que des éléments fédérateurs.
Entendons-nous, je ne dénigre pas le travail de Lepage. Il y a quelques très belles planches. Cela dit, c'est typiquement un album de dessinateur dont les scènes les plus marquantes sont purement graphiques, comme les briquets brandis a la fin de l'album ou Gabriel perché au sommet de l'Église, observant les villageois (dans une situation qui n'est pas sans évoquer le "Sursis" de Gibrat). Mais cet esthétisme tend a adoucir le propos au lieu de le renforcer. La narration souffre de quelques lenteurs. Et par dessus tout, il y a une naïveté beaucoup trop présente. Gabriel n'est pas accepté par les villageois. Il commence a les croquer sur le vif et le pouvoir d'attraction du dessin lui permet de nouer le contact et de gagner leur respect puis leur confiance. Ben oui, c'est un joli symbole qui sert une histoire gentiment engagée.
Trop lisse, trop propre, trop léger... simplement joli. Voila tout le problème de cet album qui se lit vite et s'oublie vite. J'aurai aime plus d'engagement, plus de dureté. Mais nous sommes en plein dans les limites qu'Aire Libre semble s'être imposées.
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