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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bénédicte Masson est un relieur reconnu à Paris, poète à ses heures. Ne manquant pas d'ouvrages, il a l'habitude d'embaucher de jeunes stagiaires. Toutes, à un moment ou à un autre, ne se présentent plus à leur poste. Pour Bénédicte, c'est sa très grande laideur physique qui est la cause de ces fuites, ces jeunes femmes ne pouvant supporter sa vue.
De la fenêtre de son appartement, il observe le jardin et la chambre de la très belle Christine, la fille de l'horloger, fiancée à un grand prosecteur. Il souffre en silence, ne confiant ses sentiments, ses peines et sa souffrance qu'à son journal. A sa plus grande surprise, il surprend un jour la belle Christine se promenant dans le jardin en tenant le bras à un beau jeune homme, très élégant, et bien entendu, extrêmement beau. Dès que son père et son fiancé rentrent à la maison, elle cache son amant (car que pourrait être d'autre ce jeune homme ?) dans le placard de sa chambre.
Bénédicte n'a pas le temps de se remettre de sa surprise qu'une plus grande encore l'attend : la femme de ses pensées vient frapper à sa porte, lui proposant de travailler avec elle à la bibliothèque du manoir du Marquis de Coulteray. Officiellement, des livres sont à relier, mais Christine craint, si elle reste seule sur place, de devoir une nouvelle fois repousser les ardeurs du Marquis qui semble la trouver à son gout. Et puis ce sera l'occasion pour Bénédicte de rencontrer la marquise de Coulteray, une femme étrange, maigre et blanche, soignée par un médecin hindou. Il semble qu'elle ne soit pas très loin de la folie, puisqu'elle affirme que le marquis, son mari, serait âgé de plus de deux siècles, et qu'il doit son exceptionnelle longévité à son statut de vampire.

Ayant été assez déçue de la lecture du mystère de la chambre jaune, j'ai décidé de laisser une nouvelle chance à Gaston Leroux de me séduire par ses histoires. J'ai donc abandonné le jeune Rouletabille pour découvrir les mystères de la poupée sanglante. Et j'ai drôlement bien fait !
La poupée sanglante se situe, avec beaucoup de bonheur, au carrefour de la science-fiction, du fantastique, de l'énigme policière, et du roman d'amour. La trame principale est entrecoupée des éléments du journal intime de Bénédicte, dont on comprend peu à peu la personnalité passionnée et désespérée. le journal de Bénédicte est particulièrement touchant dans ses déclarations d'amour, la solitude et la vulnérabilité de son malheureux et hideux auteur.
La poupée sanglante nous propose plusieurs intrigues qui se mélangent et s'entrecroisent : bien sûr, il faut parler de l'histoire d'amour à sens unique de Bénédicte et de Christine que j'ai déjà évoqué ; ensuite, il y a tout le mystère qui entoure le beau jeune homme caché dans l'armoire de Christine (et qui est menacé de mort par le père de la belle !) ; les jeunes stagiaires de Bénédicte n'ont pas seulement cessé de venir travailler, elles ont purement et simplement disparu, mais que leur est-il arrivé ? ; enfin, on essaie également de démêler cet imbroglio autour du marquis et de la marquise de Coulteray, folle peut-être, mais qui a des preuves à l'appui, et dont la détresse ne prête certes pas à sourire !
La grande force de la poupée sanglante est, à mon avis, l'étrangeté et le mystère qui entourent les personnages et leurs actions ; le lecteur est invité à douter des personnages et de leur histoire, il y a de nombreux revirements de situation, et au fil du récit, le mystère est de plus en plus présent… jusqu'à la grande explication finale qui, si elle ne résout pas toutes les intrigues, a le mérite d'être extrêmement pragmatique et réaliste.
Bref, sans les écueils qui m'avaient dérangé dans le mystère de la chambre jaune, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui trouvera son dénouement ultime dans "La machine à assassiner".
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Premier livre pour moi de cet auteur. J'ai beaucoup aimé. L'histoire m'a plus j'ai été rapidement transporté mais ce n'est pas tant par le récit lui-même ni par les péripéties que par le style de l'auteur : joliment désuet, voire ampoulé par moment, mais qui permet une immersion réelle dans le livre et dans l'histoire.
J'ai apprécié certains passages teintés d'un second degré et d'une certaine ironie.

Pour finir un beau travail des éditions Okno avec un support de qualité et une belle esthétique.

Un très bon moment.

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La poupée sanglante, c'est deux des plus grands thèmes du fantastique jetés ensemble dans le chaudron, épicés des relents de la plus grande affaire criminelle de l'époque avec une petite note de voyeurisme pour en rajouter.Cela donne un livre assez étrange, qui change de narrateur en cours de route, ce qui contribue à l'impression de malaise et d'oppression qui nous poursuit tout au fil de la lecture.

Benedict Masson, relieur d'art de son état, est laid, terriblement laid et souffre de la solitude. Tentant de prendre des élèves féminines, celles ci disparaissent les unes après les autres, mais tant pis: il lui reste sa charmante voisine qu'il observe autant que possible, bien dissimulé derrière ses rideaux. Quand, coup sur coup, il entraperçoit le jeune homme beau comme un jeune dieu qu'elle cache dans son armoire et se fait recruter à ses côtés pour travailler chez le mystérieux marquis de Coulteray, que sa propre femme accuse d'avoir deux siècles!

Soyons honnête, j'ai parfois trouvé que cela avait un peu vieilli. Pas tellement l'écriture, même si c'est en partie vraie, mais les thèmes sont depuis devenus tellement à la mode que certains ressorts de l'histoire, qui devaient être une surprise à l'époque, sont aujourd'hui plutôt repérables. L'intrigue fonctionne quand même parfaitement, surtout grâce à l'ambiance que l'auteur réussit à installer.

Ce que je ne savais pas avant de l'entamer, c'est qu'il ne s'agit que de la moitié de l'intrigue. Me voici restant sur ma faim, puisque je n'ai plus qu'à attendre de mettre la main sur la fin pour avoir le fin mot de l'histoire: folle ou pas folle la victime du marquis sortant du tombeau? Coupable ou pas, Benedict ?

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L'histoire commence sur l'île Saint-Louis à Paris. Depuis son appartement, le relieur d'art Benedict Masson observe l'étrange ballet qui se déroule dans un hôtel particulier en face de chez lui, celui d'un couple formé par une femme un peu délurée et un prosecteur, de leur chaperon irascible et d'un amant qui sort de sa boite comme un automate puis disparaît.
Gaston Leroux se plaît à mélanger les genres dans ce roman : faits divers, gothique, policier, Mystères de Paris, fantastique... et à égarer son lecteur en semant des facteurs d'explication multiples. Une partie de l'histoire n'est pas sans rappeler l'épopée funeste de Landru.
On sent tout de même que près d'un siècle a (tré)passé depuis la parution de ce livre (1923) et que les recettes qui faisaient frissonner d'horreur le lecteur d'antan sont un peu surannées. L'histoire reste divertissante.
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Un roman très prenant où le fantastique plane comme la brume.

Hormis le fantôme de l'Opéra et les aventures de Rouletabille, les oeuvres de Leroux sous peu connu. J'ai donc découvert un roman où l'auteur met de scène… un vampire. Fan de ces créatures, je ne pouvais pas passer à côté.

Ce roman fut d'abord publié sous forme de feuilleton et à une suite « la machine à assassiner ». J'insiste sur ce dernier point parce que certaines parties de l'intrigue de ce livre ne seront probablement que développées dans cette suite. C'est peut-être la chose qui m'a le plus embêté à la fin de ma lecture : l'affaire avec « Gabriel » n'est pas résolue.
L'un des autres défauts, c'est que c'est un roman populaire. Pas que la chose soit péjorative, mais Leroux fait référence à des événements que le lectorat de l'époque pouvait comprendre, comparer. Pour moi, lectrice actuelle, c'est parfois un peu gênant. Mais cela ne perturbe pas spécialement la lecture.
Un autre défaut du livre vient du fait que Leroux s'est inspiré d'un fait divers et que ce fait expliqué en préface. C'est dommage parce que cela explique une partie de l'intrigue !


Le récit est construit de manière assez étrange puisqu'on a vraiment l'impression d'avoir une histoire orale : Leroux « intervint » dans sa propre narration. Ensuite, il n'est pas vraiment le seul narrateur puisqu'une partie de l'histoire est racontée par la voix de Benedict Masson via son journal.

L'histoire se présente sous plusieurs intrigues :
— celle de Masson qui veut séduite la belle Christine (non, ce n'est pas celle du fantôme de l'opéra)
— celle de Christine et sa famille avec Gabriel
— celle de Christine et Masson chez le marquis et la marquise de Courlteray.
C'est assez dur de résumer l'histoire puisque Masson vient, sur demande de Christine, travailler avec elle chez le marquis pour éviter les « situations gênantes ». de plus, si Christine n'a pas quitté son poste alors que le marquis lui faisait la cour, c'est parce que Christine s'est attachée à la marquise. Celle-ci, malade, est convaincue que son mari est un vampire et que ce dernier la tue à petit feu.
D'un autre côté, Masson découvre que son « ange Christine » cache un homme dans l'armoire de sa chambre. Ce mystérieux inconnu est « assassiné » par le père de cette dernière avant de réapparaitre de manière mystérieuse…
Et dans un autre coin encore, de nombreuses jeunes filles, venues travailler chez Masson disparaissent. Ce dernier se l'explique par le fait qu'il est d'une épouvantable laideur…

Ce roman est vraiment génial parce que tout le long de l'histoire, on navigue entre deux eaux : récit fantastique ou récit pas fantastique… Et c'est quelque chose que j'aime beaucoup ! On ne sait pas sur quel pied danser.
Leroux semble aussi bien au courant de l'actualité de son temps. D'ailleurs, si on ne sait pas si on est dans le fantastique ou non, c'est que les protagonistes rejettent tous le fantastique au profit d'explications rationnelles : la science est là.
Mais au final, est-ce que la science peut tout expliquer ?
Leroux, même s'il y a quelques défauts, est vraiment un super conteur. le début est un peu laborieux, mais on se laisse vite prendre par le récit.

Ces demoiselles devraient être ravies : Masson bave, vous n'avez pas idée, devant Christine, c'est énorme ! Leroux a dû avoir un problème avec une Christine qui a dû lui dire qu'il était laid : parce qu'on retrouve exactement la même chose dans le fantôme de l'opéra
Les personnages sont vraiment bien construits et sont profonds. Les deux femmes de l'histoire sont bien campées même si l'une est assez niaise et l'autre « folle » (?). Christine prend aussi un peu de tempérament au court de l'histoire. Bref, pas grand-chose à dire à ce niveau-là. N'oublions pas l'époque de publication. Les deux héroïnes s'en sortent bien… surtout en comparaison de certaines de leurs consoeurs actuelles…


J'ai passé un vrai bon moment de lecture !
J'ai vraiment hâte de lire la suite, La Machine à Assassiner, pour voir commente toutes les choses vont se dénouer.
Pas un coup de coeur, mais presque !



Lien : http://xian-moriarty.over-bl..
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Gaston Leroux (1868-1927) est célèbre pour avoir créé des personnages qui ont dépassé sa propre renommée : Rouletabille, Chéri-Bibi. Il est aussi l'auteur de le fantôme de l'opéra. le livre du jour, a aussi une suite, La machine à assassiner écrite la même année. Construit en deux parties, l'une révélant les mémoires de Bénédict et l'autre continuant l'histoire et la finissant. La première est un peu longue parfois, entre les exclamations du relieur amoureux transi et rejeté, c'est sans doute l'époque qui veut cela, maintenant, on va au plus court. Gaston Leroux écrit là un roman fantastique qui part dans plein de -fausses (?)- directions, qui nous entraîne, lecteurs, dans des suppositions folles et nous réserve surtout de belles et réelles surprises. Si l'on passe sur ces longueurs et ces lamentations un poil désuètes, on a la joie de lire de la belle littérature, de belles phrases, des imparfaits du subjonctif, de belles tournures avec des mots à apprendre, broucolaque par exemple : ""Broucolaque" est le mot dont se servaient les Grecs pour désigner ce que la superstition moderne désigne sous le nom de "vampires."" (p. 117). Et puis, au détour d'un paragraphe, il n'est pas rare de tomber sur une réflexion intemporelle : "Seigneur Dieu, ne jugeons personne !... Ayons peur des formes que prennent les choses en nous frôlant et ne disons point tout haut avec le triste orgueil de la créature qui ne dispose que de ses cinq sens "ceci est" ou "ceci n'est pas"... Méfions-nous ! méfions-nous ! L'Univers est autour de nous comme une immense embûche... D'autres avant moi ont prononcé le mot : Farce !" (p. 48)

Relisons donc Gaston Leroux, un peu oublié et pourtant maître du fantastique, des histoires à rebondissements et à la logique imparable, digne d'un Edgar Allan Poe. Cela fait un bien fou de se replonger dans ses histoires avec une ambiance qu'on qualifierait de gothique de nos jours, un style un peu emphatique parfois et d'autres fois plus prosaïque, avec des personnages marquants, une foultitude de détails ; tout cela fait travailler l'imaginaire de manière incroyable.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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La poupée sanglante, et sa suite ,la machine à assassiner, constituent un très bon exemple des romans-feuilletons du début du 20 ème siècle.
Travaux brillants, mais hasardeux de savants, crimes, romance, vampirisme, mystères et rebondissements, les romans de Gaston Leroux, gardent encore tout leur charme, et demeurent (heureusement) des textes lus . A noter, que ce roman a fait l'objet d'une adaptation télévisée réussie dans les années 70.
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Très agréable à lire les 2 premiers chapitres, ont vraiment réussi à me scotcher au livre avant de partir dans plusieurs sens et d'installer plusieurs mystères dont certains resteront non résolus à la fin de ce premier roman.

L'histoire de ce "pauvre" Bénédicte petit relieur de talent rejeté de par sa laideur pas les femmes a été mon personnage qui le plus interpellé lors de ma lecture et les rebondissement très intéressants ont fini par ne plus me faire lâcher mon livre

À voir donc si la suite répond à mes attentes
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Ce coup-ci ce Gaston Leroux est, avec le Mystère de la Chambre Jaune, un de ses plus célèbres romans. Imaginez un mélange de Dracula, Frankenstein et Barbe Bleue. C'est pas mal ça!

Un relieur poète et très laid tombe amoureux de sa voisine. Cela se passe dans le Vieux Paris. Sa voisine habite avec son père un horloger de génie qui travaille sur le mouvement perpétuel. Son fiancée, son cousin, est aussi un génie: il travaille dans un hôpital universitaire (genre) où il fait office de résident spécialisé dans les autopsies.

Notre relieur continue d'épier sa voisine. Il la surprend à cacher un homme dans son armoire. Un bel homme.

Cette voisine finit par aborder son voisin pour demander son assistance...comme chaperon! Chez leur propriétaire car ils habitent à loyer. Elle travaille chez ce marquis comme artiste: elle remet en état des bustes. ...mais le marquis est un peu trop entreprenant avec la dulcinée! Notre homme-laid est bien content de passer du temps avec sa belle.

Mais voilà: est-ce que le Marquis est vraiment humain???

Est-ce que l'homme dans l'armoire est vraiment vivant?

Bref de belles intrigues...

Oui il y a un peu de fantastique là-dessous! Jouissif!
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Ha Gaston Leroux ! Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas lu ! le fantôme de l'opéra remonte à 10 ans, le mystère de la chambre jeune à 20 ans !

Et je dois dire que je suis toujours enchantée de lire cet auteur. Dans ce roman, on peut diviser la narration en deux : la première retrace les pensées couchées sur papier de Bénédict Masson, et la seconde sur l'intrigue à proprement parlé où l'auteur reprends sont rôle omniscient. Il y a en vérité 2 intrigues dans le roman : la première qui trouve son dénouement dans ce « tome » et la seconde qui est mise en place et qu'on retrouvera dans « la machine à assassiner ». Donc dans ce livre, on se penche sur le mystère de la marquise de Coulteray… qui affirme que son mari est un vampire et qu'il est en train de la vider de son sang.

Leroux aborde là le thème du vampire avec beaucoup de finesse et surtout en utilisant des légendes locales françaises. Et on est dans le doute perpétuel ! vampire, pas vampire ? Complots, pas complots ? le mystère reste « entier » et c'est au lecteur à choisir ce qu'il veut voir…
Du grand mystère !
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