Un petit livre qui se lit très vite.
Trop vite peut-être pour moi car en le refermant je me suis dit bof…
Mais en y réfléchissant les 2-3 jours suivants, en me remémorant ce livre, je me suis dit qu'il y avait quand même pas mal de choses dedans.
Très bien emmené, de personnage en personnage, de petit événement en petit événement, dans un décor glauque et dans un milieu politique extrémiste, petit à petit la sève monte jusqu'à exploser.
Un terroriste est un être désenchanté vis-à-vis de son environnement. Et il n'y a pas d'âge pour être désenchanté. Et si l'environnement est extrémiste, l'explosion arrive parfois plus vite que prévu.
D'un réalisme qui fait froid dans le dos.
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Du contemporain, de l'humour, du noir certes, du rythme… le vocabulaire est bien choisi et la situation tristement réaliste.
Après une panne de lecture (deux bouquins qui ne m'ont pas plu à la suite c'est rare en principe je sélectionne assez bien) et me voilà repartie avec ce petit bouquin qui fait flipper mais m'a aussi fait sourire.
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Samedi 30 juin, le FIRN (Festival International du roman Noir) bat son plein sous le soleil de Frontignan dans l'Hérault. Une table ronde, brillamment animée par Michel Abescat de Télérama, regroupe quatre auteurs autour du sujet "Soldats de fortune et chiens de guerre", tout un programme ! Parmi ceux-ci, figure Jérôme Leroy pour son livre "La petite Gauloise". Une heure et quelques minutes plus tard plus tard, j'emporte l'ouvrage dédicacé par l'auteur.
Même si le roman noir n'est pas ce que je connais le mieux en littérature, j'aime de temps à autre aller vers ce genre. Et, autant vous prévenir tout de suite, celui-ci est noir, d'autant plus noir que je le pense réaliste. Je pourrais, comme le modérateur de la rencontre l'a fait ce fameux samedi 30 juin dernier, non pas vous lire la première phrase mais vous l'écrire. Je ne m'y résous pas, elle représente seize lignes, autant dire une éternité. Mais elle résume à elle seule le délitement du monde. Car c'est aussi un roman social qui ne craint pas d'étriller notre société et ceux qui la gèrent. Personne n'en ressort indemne, tout le monde en prend pour son grade.
Dans une grande ville de l'Ouest de la France, un capitaine de police de l'antenne régionale de la DGSI, Mokrane Méguelati, meurt sous les balles du brigadier Richard Garcia, policier municipal. On a juste le temps de comprendre qu'il va se passer quelque chose, quelque chose de grave, mais quoi ? L'indic de Méguelati, lui aussi tué par balle juste avant, n'a pas eu le temps de parler, ni le policier de prévenir…
L'intrigue est particulièrement bien menée et efficace. Les personnages, parfaitement décrits, possèdent tous leur lot de défauts, bassesses et autres dépravations. En bon observateur, Jérôme Leroy traite de sujets actuels avec beaucoup d'acuité. Mais il sait prendre du recul et l'humour qu'il manie de main de maître permet au lecteur de retrouver sa respiration et de regarder les exactions en tout genre de plus loin. Si, en vieille prude que je suis, je n'ai pas obligatoirement apprécié le vocabulaire cru utilisé pour les scènes de sexe, je dois avouer qu'il les sert à merveille et les rend parfaitement crédibles. J'ai en revanche beaucoup aimé les répétitions de nom "Le brigadier Richard Garcia essaie en vain de se rappeler la procédure à suivre… le brigadier Garcia est un peu perdu…Le brigadier Garcia… devrait être content d'avoir tué un arabe armé… le brigadier Garcia essaie d'oraliser ses angoisses…" "Le capitaine Mokrane Méguelati n'a pas trop aimé le ton d'Abdul Slimane (c'est son indic). le capitaine Mokrane Méguelati venait de rentrer dans sa maison de Sainte- Marguerite... le capitaine Mokrane Méguelati en a pour quarante ans de crédit..." qui donnent à comprendre l'effervescence dans laquelle vit chacun des protagonistes."
"La petite Gauloise" est un très bon roman noir, bien ficelé, écrit dans une langue qui n'est pas de bois mais totalement dépourvu de jugement. C'est un roman d'observation dans lequel l'auteur raconte les faits, rien que les faits et laisse à chacun le soin de se faire son idée. Quant à cette petite Gauloise, le noeud de l'affaire, l'héroïne – enfin le terme n'est peut-être pas particulièrement bien choisi – je vous laisse la découvrir. Vous ne devriez pas être déçus.
J'ajoute un bon point supplémentaire pour la superbe couverture. Un grand bravo aux Editions la manufacture des livres.
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Une succession de chapitres mettant en scènes chronologiquement une série de personnages.
On part d'un flic abattu en pleine rue jusqu'à une rencontre littéraire dans un lycée en passant par une préparation terroriste pour aboutir à un final que l'on devine mais qui n'en reste pas moins horrible et si réel.
On aborde ici des sujets importants tels que l'insécurité, les dérives quotidiennes dans certains quartiers, les lycéens qui n'en sont plus vraiment, le terrorisme.
J'aurais aisément pu me passer de ce scènes de sexe et de vulgarité, un peu trop nombreuses.
Un travail psychologique des personnages qui fait défaut.
Il y aurait eu matière ici à plus de développement et de réflexion sur un tel sujet.
Un roman noir avec quelques notes d'humour et de sarcasme dans cette analyse d'une société qui inquiète.
Une histoire explosive qui donne à réfléchir.
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Une histoire qui se lit très vite, qui fait sourire au début mais devient sérieuse pour une fin pas si étonnante que ça.
Derrière cet humour noir et ces phrases bien tournées, se cache une morale qu'il faut saisir...
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Dans ce court roman chacun trouvera son compte : islamophobe,djihadophile, « manifpourtousiste »,facho,gaucho,socialo (non je rigole ,espèce disparue). Tant y sont systématiques la noirceur et la bassesse , tous les personnages sont débiles et/ou obsédés sexuels , le seul qui échappe au carnage est un vide nihiliste …. le but de ce jeu de massacre systématique n'est pas très clair (règlement de compte perso ?) mais ce n'est pas le style , plus Kalach que Mont-blanc .Bien des phrases appuient où cela fait mal dans notre société mais à quoi sert-il d'en rajouter (il y a des Zemmour pour cela) sans proposer une autre issue que l'explosion ? Une telle désespérance n'a d'autre voie que le silence si elle est sincère ,sinon c'est du racolage mercantile sur le marché du déclinisme.
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Dans la banlieue d'une grande ville dirigée par l'extrême droite, un capitaine de la DGSI se fait tuer par un agent de police alors qu'il vient de découvrir qu'un attentat terroriste se prépare. Parallèlement, un professeur de français attend, non sans excitation, l'intervention d'une auteure jeunesse dans sa classe de première de lycée professionnel.
Un court roman noir qui laisse un goût assez amer tant il s'ancre dans une réalité sociale angoissante et peu reluisante. Il ne manque pas d'humour non plus, mais c'est aussi grinçant que peu rassurant.
Un livre qui pousse aussi à la réflexion et me donne envie de lire d'autres titres de l'auteur.
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