Autant l'avouer tout de go, je n'ai pas du tout aimé "Lou, après tout". Et pourtant, j'en ai lu des dystopies et de la littérature jeunesse.
Premièrement, je n'ai pas trouvé attachant, ni émouvant le tandem Lou-Guillaume. Lui, ado au moment du Grand effondrement, a recueilli Lou qui devait avoir 5 ans. Au début de la narration, Guillaume a 31 ans et Lou 17 ou 18 ans. Avec le temps (et les hormones), la gamine ne se met plus à regarder son sauveur comme un père ou comme un grand frère, mais comme un géniteur potentiel... Ce qui nous vaut un mémorable passage où l'héroïne fait un caca nerveux pour avoir un enfant à 17 ans dans un monde apocalyptique avec un homme de 31 ans. Personnellement, je n'ai trouvé pas cela beau ou "romantique", mais franchement limite.
Deuxièmement, les raisons de l'apparition des Bougeurs et des Cybs m'ont aussi fortement dérangées.
Pour faire simple, les consommateurs d'anti-dépresseurs sont devenus des Bougeurs (ce qui permet à Jérôme Leroy de faire un gros pamphlet sur notre consommation d'anti-dépresseur); et les Cybs sont des cyberautistes. Là, je dis non! Quand on sait combien la polémique autour de l'autisme virtuel (hypothèse non scientifique, voire de pseudo-science) a pu provoquer de dommages dans l'inclusion et le traitement des personnes porteuses de troubles du spectre autistique cela me gène. En apportant cet argument en justification à une partie de la déshumanisation, il s'agit de tirer sur des ficelles bien faciles : faire le procès des écrans et des jeux vidéos.
"Lou, après tout" aurait pu être une chouette dystopie si elle avait eu plus de profondeur et avait fourni une déchéance crédible et moyen naïve à l'humanité. En tous les cas, personne ne verra cette fin du monde garnir les étagères de mon CDI.
Niveau: 4ème et +