J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix du Meilleur Polar des éditions Points. Tout d'abord je rejoins les autres membres du jury sur le fait qu'il ne s'agit peut-être pas réellement d'un polar mais plutôt d'un témoignage sur une tragédie, un roman social, même si bien sombre. L'idée de départ est intéressante, retracer les attentats qui ont eu lieu en Norvège en 2011. Comment dans un pays où l'on ne craint ni vol, ni agression, l'horreur a germé de l'intérieur. Comment il suffit de peu pour perdre toute confiance en son prochain.
Malheureusement je n'ai pas accroché avec ce roman. Je n'ai pas bien compris pourquoi
Jérôme Leroy a pris le parti de faire de la Norvège, la
Norlande. Je trouve que cela rend le récit moins crédible. de plus, je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Clara, rescapée des attentats, qui nous partage sa souffrance. J'ai trouvé son récit long et parfois un peu rébarbatif. Je me trouvais à Oslo le jour des attentats. Même si j'étais loin d'Utoya, j'ai eu mon propre ressenti d'un pays qui s'est arrêté de vivre le temps de panser la douleur, l'incompréhension, des familles détruites. Un ressenti d'autant plus fort qu'il est vrai qu'en Norvège je ne me suis jamais inquiétée de pouvoir me faire agresser, que je trouvais ce pays formidable pour cette insouciance et cette absence totale de méfiance envers son prochain. Peut-être est-ce pour cela que je me suis sentie détachée du texte de
Jérôme Leroy, loin de mon vécu des attentats et que sa lecture fut pour ma part un peu fastidieuse. Je pense que cela reflète les différences de résonance qu'un roman peut avoir selon notre vécu et l'intérêt parfois de lire ou relire certains ouvrages à différents moments de notre vie.