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Citations sur La Furieuse : Rives et dérives (10)

J'aime les brumes et les gris du ciel, les plaintes des bateaux dans les ports et les petits cafés sombres d’où on peut les regarder en rêvant.
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J'ai souvent envie de courir vers une gare, de prendre un train au hasard, de me perdre dans une ville. Je l’ai fait quelque fois. Et aussi, j’aime que les nuits laissent rôder mes voyages. Je m’invente un paysage que je ne connais pas encore, je suis comme une vieille enfant tout entière portée par l’envie. Juste une rivière aujourd’hui. J’écris comme on s’échappe, pour un retour à un monde possible, un appel à l’enfance, ce qui reste en moi de sa lumière.
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Tu n’es plus un enfant, ai-je entendu ce matin, dit par une voix adulte et sévère. Nous avons tous entendu, peut-être même prononcé, cette phrase cruelle qui annonce une sorte de fin du monde. Soudain le temps se met en marche. Il nous pousse vers un horizon incertain. Alors il faut inventer des actes de résistance. Il s’agit d’être encore et toujours au plus près de soi, de ce commencement de tout qu’est l’enfance, cette conscience lumineuse qui confond l’éternel et l’éphémère, le rêve et la réalité. Il s’agit d’aller ainsi jusqu’au bout, même si la tentative est éprouvante et parfois désespérée
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Il avait onze ans en 1945, j’en avais six. Il vivait en Angleterre, j’étais à Poitiers en zone occupée. C’est dans ce grand fracas que tout a commencé pour lui, pour moi, pour toute une génération.
Écrire, ce n’est pas tenter de s’en libérer, c’est au contraire tenter d’atteindre une cohérence sur la durée, de porter jusqu’au bout les images qui ne s’effacent pas, les chagrins, mais aussi les éblouissements, les désirs, ce qui pour moi est la fidélité.
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Chemins est un mot magique. Il y a dans ce qu’il suggère tant de possibles. Il m’évoque, en écrivant ces pages, celui qui reliait la maison du petit étang à la route qui montait au village, tous deux tant de fois parcourus. Je peux encore me réciter les tournants qui le jalonnaient, les deux fermes devant lesquelles il fallait passer, provoquant chaque fois aboiements des chiens et cris des oies. Je sais le parfum des prés humides, les buissons noirs de mûres, l’odeur de lait caillé des vaches.
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Les êtres que l'on aime sont ceux qui gardent ce mystère qui nous attire. Je l'ai su plus tard en aimant certains hommes.
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J’entre au Jardin du Luxembourg, que j’imaginais désert. Il y règne un délicieux parfum d’herbe coupée et de fleurs mouillées. Je m’arrête quelques instants près de la pelouse qui fait face au verger, ma préférée. Des corneilles décharnées fouillent la terre et semblent faire un festin. Puis je m’engage dans une allée où, soudain, surgit un bataillon de marcheurs et de marcheuses frénétiques, avec bâtons frappant le sol et regard fixe vers un horizon vague. Etrange et presque inquiétant spectacle.
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Je cherche du secours dans les lectures dont je garde un souvenir puissant. Pas des romans, plutôt des dérives aventureuses où fleuves et rivières se déploient et m’embarqueraient de nouveau. Je pense aussi à la Furieuse, que je ne connais pas et qui m’attire depuis que j’ai entendu son nom, un rendez-vous qui vient de loin peut-être. Je crois entendre le bruit infernal de son courant à la fonte des neiges. Je laisse grandir ce désir en moi. J’irai au printemps. C’est le pays de Courbet, qui entrait peut-être dans la Loue à la façon d’un cheval, comme l’a écrit David Bosc, la loue dont la Furieuse est un affluent. Le grand corps rageur du peintre me touche, et son retour à Ornans pour échapper à la haine. J’ai besoin de ce voyage immobile qui me conduira sur ces terres où me guide le désir. J’ai souvent fait confiance au désir.
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J'ATTENDS LE PRINTEMPS ; je surveille les jardins, ils sont nombreux à Paris. Le plus petit est sans doute le jardin des Oiseaux, dans mon quartier. Pas de fleurs, herbes en liberté, quelques bancs pour les rêveurs et les dormeurs occasionnels.
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Dans le silence de ces promenades matinales, je trouve la force de résister à la pesanteur des jours, à leur vacuité parfois. Tout près de l’eau, je perçois son murmure, comme une mélodie fredonnée. Elle entraîne le paysage, elle pousse la vie ailleurs sans rien livrer de son mystère. Elle murmure des aventures possibles.
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