Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Mazarine pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
Pour être franche avec vous, amis babelionautes,
Nous, les magnifiques n'est pas le type de lecture qui m'attire habituellement. Si j'apprécie certains (mais rares) mangas « tranche-de-vie », leur pendant romanesque n'a jamais vraiment titillé mon intérêt. Avant de lire l'ouvrage de Julie de Lestrange, je me questionnais même sur l'intérêt et la mise en pratique d'un tel mode d'écriture. Comment éviter les écueils et faire en sorte que le récit ne fasse pas trop journal intime, un peu niais ? Comment faire pour qu'il ne soit pas assommant ? Pour qu'il nous fasse quitter notre quotidien tout en dépeignant celui des personnages ? Mes préjugés étaient sans doute sévères, mâtinés de mon inébranlable misanthropie.
C'est avec ces questions en tête et une attente légèrement angoissée que j'ai donc débuté cette lecture. Et force est de constater que les mots de Julie de Lestrange ont fait leur petit effet sur mon coeur de pierre !
En effet, si je n'ai été ni transcendée ni emportée par une vague émotionnelle sans précédents, j'ai apprécié ma lecture. D'autant plus, je pense, que j'y suis allée par petites doses, histoire de ne pas trop me brusquer… Suivre les turpitudes de la vie d'Alexandre, ses questionnements, ses doutes, le tout agrémenté du point de vue de certains de ses proches, font de ce roman un récit complet et finalement prenant. L'auteure m'a prise par surprise en me faisant m'attacher aux personnages, sans en avoir l'air. C'est ainsi que mes yeux m'ont un peu piquée au cours des derniers chapitres, et que je me suis sentie un peu nostalgique en quittant Alex et sa bande.
Nous, les magnifiques n'est donc pas ma meilleure lecture de ce début d'année, mais cela reste un souvenir agréable, un peu apaisant quand on y pense.
Julie de Lestrange a su développer son récit avec intelligence et sans mièvrerie, nous entraînant doucement par la main et nous tendant un miroir dans lequel il est possible de reconnaître notre propre quotidien. Voici une petite parenthèse sincère et réaliste, dont l'un des atouts est certainement de nous apprendre à accueillir la vie comme elle nous vient, sans s'arc-bouter contre elle.