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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Primo Levi s'est inspiré de faits réels pour écrire ce roman. Il s'est appuyé sur une sérieuse bibliographie et le témoignage d'un ami qui, à Milan à l'été 1945, avait travaillé au Bureau d'assistance, venant en aide aux réfugiés. Un roman qui raconte la longue marche d'un groupe de partisans essentiellement composé de juifs partis de Biélorussie jusqu'à Milan, avec l'idée de se rendre en Palestine. Un livre fort, bien écrit, mais qui m'a moins émue que les récits du même auteur. "Si c'est un homme" et "La trêve" ont un impact bien plus important, car ces deux textes ne font que raconter la vérité, mais une vérité dérangeante tant elle est horrible.
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Maintenant ou jamais raconte l'histoire d'un groupe de Juifs russes qui, pour diverses raisons, se retrouvent derrière les lignes allemandes dans l'Est de l'Europe de juillet 1943 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Certains d'entre eux vont se joindre à des groupes de partisans soutenus par l'Union soviétique et mener des opérations de lutte contre les Allemands ; d'autres essaient, autant que possible, de survivre au jour le jour, confrontés à la faim et au froid pendant les longs hivers. Si plusieurs d'entre eux se montrent capables de travailler en équipe ou en communauté, d'autres supportent difficilement les souvenirs de leurs expériences, ce qui les conduit à se replier sur eux-mêmes, voire à tout laisser tomber. Les autres se lient pour former comme une nouvelle famille qui prend la place de celle qu'ils ont perdue. L'histoire raconte le conflit mental auquel tous confrontés : sont-ils des soldats de l'Armée rouge ou bien des Juifs abandonnés contre qui le monde s'est ligué ?
Ce roman est l'une des dernières oeuvres de Primo Levi, qui s'est basé non seulement sur son expérience personnelle, mais également sur des conversations qu'il a eues avec d'autres personnes, soit dans les camps de concentration soit, plus tard, lors de son retour en Italie, et sur d'autres publications concernant les expériences de partisans juifs opérant derrière les lignes ennemies sur le front russe. Levi avait lui-même rejoint un groupe de partisans en 1943, mais c'était en Italie. Il avait rapidement été capturé et déporté à Auschwitz.
L'intrigue et les personnages sont fictifs, mais, comme l'auteur l'écrit lui-même, les événements relatés sont plausibles. Ce qui fait de ce livre plus qu'une simple histoire de guerre, c'est la richesse des personnages, dessinés avec sympathie, humour et sans aucune trace de sentimentalisme. le chef des partisans, un homme d'un grand charisme et un brillant décideur, comprend que dans la forêt, entourés d'ennemis, le moral de ses compagnons est fragile. Dans ces conditions, son violon devient presque aussi essentiel pour la survie du groupe que son arme. Primo Levi s'est efforcé de rendre son histoire aussi authentique que possible : aucun des personnages n'est un parangon de vertu ; tous sont des gens ordinaires, imparfaits, contraints de puiser au tréfonds de leur être le courage de se battre un jour de plus. La survie du groupe repose avant tout sur la loyauté absolue des uns envers les autres. Même quand la guerre se termine et que leurs vies ne sont plus en danger, les membres du groupe partagent un destin commun dans lequel le sort de l'un est le sort de tous.
C'est un récit captivant sur le courage des partisans sur le front de l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale, un livre très difficile à poser une fois qu'on l'a commencé. Ce n'est pas un ouvrage sur l'Holocauste ; c'est un livre d'espoir, et non de désespoir. Une histoire de la résistance juive aux accents universels.
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Histoire atypique que ce livre, sur une page de la seconde guerre mondiale peu médiatisée : la guerre des partisans telle que menée, derrière les lignes du front de l'Est, par l'Union Soviétique. Ce récit montre bien comment cette guerre là, anonyme, obscure et tapie dans l'ombre fut au départ une tentative désespérée de briser la machine de guerre nazie anéantissant l'Armée Rouge par corps d'amées entiers. Ce n'est que bien plus tard que ces soldats Soviétiques esseulés passère de la lutte désespérée au combat planifié. La lutte contre l'effondrement programmé avait changé de camp. A cela, Primo Levi rajoute un élément : la judaité de ses combattants qui peu à peu, de Soviétiques, deviennent apatrides et annoncent Israël.

Roman important donc ! Pour la vision positive et organisée qu'il donne du combat soviétique durant la Grande Guerre Patriotique ; mais surtout, car il démontre de manière exemplaire combien les juifs ne se sont pas laissé assassiné sans combattre, sans essayer du moins, avec les moyens du bord et l'antisémitisme ambiant, si bien ancré dans les population qu'il eut l'occasion de s'exprimer sur ce groupe de combattants juifs alors que l'Allemagne capitulait ; et qu'il suintait des pores de la peau de nombre de ceux croisés par ces partisans. Là où les nazis assassinaient, leurs ennemis Russes ou Polonais se limitaient à mépriser, mais les rouages racistes restaient là.

Une belle histoire, une épopée originale pour un livre qui permet de remettre en perspective nombre des réflexes d'exclusion ayant amené certains à commettre l'un des pire crime du XXe siècle.
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1943. 2 combattants juifs, Mendel et Léonid, des "disparus de l'Armée Rouge", traversent la Russie et rejoignent un groupe de soldats comme eux, juifs et en déshérence. Menant une guérilla à l'intérieur des lignes allemandes, cette petite tribu survit de parachutages de vivres ou de troc avec les paysans locaux, mène des actions de sabotage, réussira à libérer un lager. Bien qu'étant des partisans, il sont toujours en butte avec l'antisémitisme des autres groupes qu'ils rencontrent, russes, polonais, seront parfois arrêtés, désarmés mais réussiront toujours à reprendre la route. Alors que va se décider le sort de la Pologne après la victoire des Russes et des alliés, leur chemin doit les conduire vers la Palestine, pour bâtir un monde nouveau. Il n'y a pas d'autre solution. L'assassinat d'une des leurs, parce que juive, après la signature de la fin des conflits le leur prouvera...Par la voix de Mendel, horloger dans le civil, P. Levi raconte efficacement le parcours de ces gens. Ils les compare aux rouages cassés d'une montre pour exprimer la grande fatigue des marches incessantes, la lassitude face à l'antisémitisme endémique de l'est de l'Europe, le froid, la faim, l'envie de baisser les bras, les moments d'inaction propice au désespoir. Un livre important qui donne un témoignage méconnu de ces années de guerre.
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