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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mauvais endroit pour une rencontre.

Dixon, braqueur de banques multirécidiviste en cavale échoue chez Elias, professeur du New Hampshire qui rêve de gloire universitaire et de reconnaissance. Blessé et avec le FBI aux trousses, Dixon doit faire une pause pour se soigner et se faire oublier quelques jours.

Entre ces deux hommes que tout sépare, une forme de confiance va peu à peu s'installer, chacun voyant dans l'autre une possibilité de salut et de solution opportune à ses aspirations profondes.

Lire Levison est ma récré récurrente depuis que j'ai découvert cet auteur US aux racines écossaises. Une canaille et demie – toujours traduit par Fanchita Gonzalez Batlle – a parfaitement joué ce rôle, une fois encore.

Dans ce pseudo-polar, on retrouve tout ce que j'apprécie chez Levison : style minimaliste mais précis, ambiance intimiste, belles études de personnages servant de prétexte à décortiquer un peu plus l'âme humaine, et regard cynique mais lucide sur la société.

Une canaille et demie est presque un huis clos froid entre Dixon et Elias, tout juste perturbé par l'intrusion de quelques personnages annexes qui ne servent qu'à révéler de nouveaux pans cachés de leurs âmes tourmentées. Mais que l'argent semble pouvoir apaiser…

Bref, un régal, qui ravira les amateurs d'ambiances à la Ravey et de personnages travaillés.

« Dixon avait une mauvaise image de lui-même, mais celle qu'il avait de l'humanité en général était encore pire. Il se prenait pour une merde, et pourtant il était l'un des êtres les plus nobles qu'il ait connus ».
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Une Canaille et demi, je dirais même plus : Deux canailles et demi en comptant l'auteur.

Se laisser emporter par bouquin de Iain Levison c'est comme rentrer chez soi foutre ses charentaises et se caler dans l'endroit le plus cosy chez soi et oublier toutes les affaires courantes. There's no place like home disent nos compères anglais, bin Levison c'est pareil.

Il a cette plume limpide, économique et lucide, terriblement actuelle et criante, non, hurlante de vérité. C'est probablement ce qui fait toujours mouche chez l'habile écossais c'est qu'il parle de nous de toi de nos voisins du prof de tes gamins ou du mec de la superette du coin ou de celui qui te conduit en Uber à ton cours de Pilates.

Fin observateur de la société du fait de son parcours riche comme l'oncle Picsou. Il l'explicitera d'ailleurs en partie dans Tribulations d'un précaire, il se forge un flair d'enfer pour jauger ses compères et nous les ressortir avec une adresse certaine sur le papier.

Bon certes, on n'est pas dans la grande littérature, on n'est pas tenté de se relire des passages avec une diction à la Fabrice Lucchini, on est vraiment sur du pur divertissement mais toujours assorti de petites fulgurances seyantes, mais hé ! Ça fait le foutu taff entre deux oeuvres plus pointues je vous le certifie.

Gros plaisir que d'ouvrir un de ses bouquins, si vous ne connaissez pas encore le loustic, peut-être puis-je vous recommander Un petit boulot, si vous avez loupé l'adaptation sur petit écran de et avec Michel Blanc et Romain Duris et bien ce n'est pas plus mal car ce sabotage à la française dégueulant le placement de produit est vraiment insipide comparée à l'oeuvre originale du bonhomme.

Un opus bien réjouissant avec des hommes aux prises avec leurs envies, l'assouvissement de leurs besoins et les contingences associées aux impondérables qui font le sel de la vie. Très belle lecture psychologique de la vie d'un brigand en cavale, vous allez vous régaler. C'est à se demander comment il devine tout ça, quelle facilité déconcertante pour se mettre dans la peau de ses personnages.

Si vous bloquez devant l'embarras du choix entre deux lectures, ce court opus ou un autre du même gus pourrait vous faire découvrir un auteur amusant à la plume évidente et pragmatique.
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Une canaille et demie, brillant roman d'une des plumes les plus sarcastiques du monde littéraire, et oui, un de mes préférés aussi. Iain Levison nous entraîne cette fois-ci dans l'univers professoral américain, incarné par Elias White, prof d'histoire dans un lycée d'une petite ville du New Hampshire. Elias est avide de se faire reconnaître par ses pairs avec ses écrits subversifs sur la Seconde Guerre Mondiale, sans parvenir toutefois à atteindre son but. Entre-temps, il flirte sans vergogne ses élèves féminines et séduit, quand l'occasion se présente, sa jeune voisine adolescente. Lorsque pénètre chez lui un ex-détenu en fuite d'un braquage de banque, Elias se mesure alors à aussi canaille que lui.
C'est d'une main de maître que l'auteur mène son récit, entraînant son lecteur à la suite de ses personnages au coeur d'une affaire policière dont on ne peut deviner l'issue et dont l'intérêt ne baisse jamais. C'est cynique à souhait, pimenté de cet humour caractéristique à Levison, comme en fait foi ce dialogue hallucinant d'absurdité entre le propriétaire d'une armurerie et Elias, désireux de se procurer des balles pour une arme à feu acquise de façon douteuse. Adopter Iain Levison, c'est s'assurer une lecture jubilatoire à tous les coups!
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"Hitler avait raison. Elias White griffonna les trois mots sur un bloc en attendant l'arrivée des des étudiants pour son cours de neuf heures et demie. Non, trop provocateur.Hitler avait-il raison? Non. Cette forme d'interrogation dénotait un manque d'assurance, chose qu'il essayait de toujours éviter, autant dans son attitude que dans ses récits." Voici les premières phrases du livre. On pourrait s'interroger "Que vient faire Hitler dans cette affaire?". Il n'est même pas évoquer en 4ème de couverture. Elias White est professeur à l'université. Il a deux passions dans sa vie : le IIIème reich et les femmes.

Sa copine l'a quitté pour une jeune charmant allemand et il a écrit un article, avoir l'espoir que ce dernier lui permette de rejoindre Harvard, sur le fait que sous le IIIème reich, beaucoup d'allemands soutenaient les violences faîtes aux juifs si cela pouvaient permettre au pays d'être plus stable économiquement. Il étaie ces dires avec des journaux intimes allemands d'époque. Mais aucun journal ne veut publier son article, jugé trop engagé pour soutenir le régime nazi. Sa vie est assez morose, ces parents ont fait le choix de la mort. A 12 ans, il devait devenir un homme.

D'un autre côté, Dixon décide de cambrioler une banque avec d'autres repris de justice. Il a fait 9 ans de prison, alors qu'il était innocent. La malchance de s'appeler comme son cousin et d'avoir un air de ressemblance. Par malchance, l'évènement ne se passe pas comme il l'avait prévu. Quelqu'un a déclenché l'alarme silencieuse, il a pu s'enfuir en vitesse avec la voiture du directeur de l'agence. Une course poursuite s'ensuit. Heureusement pour lui, il avait l'argent volé même si il a prie une balle. Sa fuite l'emmène dans une petite ville des Etats-Unis, Tiburn, New Hampshire.

La rencontre des deux hommes va se faire. Dixon va prendre en otage "libre" Elias. Si ce dernier l'héberge pendant 15 jours, il lui donnera de l'argent et il disparaîtra. Et en contre-partie, il gardera son secret, qui peut lui couter de la prison. Denise Lupo, agent du FBI en bute à la misogynie et à l'incompétence de sa hiérarchie, a tout de même réussi à convaincre son chef de la laisser enquêter." Ils avaient tous les deux moins d'ancienneté que Denise qui était là depuis douze ans. de fait, la seule qualification qui leur avait valu le poste était celle de toujours : un pénis." Une expérience qui va changer Elias, qui va transformer l'homme qui l'était. Il va dépasser ces craintes et va commettre le pire qui va lui offrir des portes et un avenir plus radieux qu'il n'en aurait jamais rêver.

Un second roman que j'ai dévoré en deux jours. L'écriture fine et dynamique m'a rendu impossible de poser le livre et d'attendre pour le finir. Je n'ai pas pu. Que va t'il arriver à Dixon? Et Elias que va t'il faire? dénoncer son colocataire? lui voler son argent et partir? le tuer? Et la séduisante agent du FBI, va t'elle utiliser ces dons pour découvrir vraiment la situation? va t'elle en tirer partie? Pleins de questions, qui au fur et à mesure trouver une réponse. L'inquiétude venait lorsqu'il restait 20 pages. Je me suis demandée comment en si peu de mots il pouvait faire tout le dénouement. Il réalise des portraits de ces gens désemparés de l'Amérique moderne. Un prof qui couche avec une mineur et essaie de se faire une place universitaire avec Hitler et le nazisme, un prisonnier innocent qui braque une banque et un agent du FBI qui a tout pour réussir mais travail dans un milieu misogyne, voilà ces américains dont il peint une réalité. Un livre qui n'a pas trouvé d'éditeur aux Etats-Unis, mais qui par bonheur en a trouvé un en France. Un vrai régal de lecture. Bref, succulent moment de noirceur et d'humour cynique.
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Ma troisième immersion dans l'univers de Levison et j'ai trouvé ce roman un ton en dessous de Un petit boulot et de Arretez-moi là. Moins riche, moins cynique, moins à charge contre la société US (hormis la critique sur l'institution FBI qu'il dépeint comme misogyne), ce court roman est plus une stigmatisation de l'immoralité de ses personnages qui font montre de moeurs légères. Il n'en demeure pas moins un roman plaisant, à défaut d'être passionnant, dont j'ai particulièrement apprécié la fin (que j'ai trouvé plutôt bien trouvé et intelligente).
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Un petit boulot, Tribulations d'un précaire, Arrêtez-moi là, Trois hommes, deux chiens et une langouste… qu'il parle de ses expériences de travailleur intérimaire ou qu'il imagine les exploits de loosers dans l'Amérique rurale, j'aime toujours l'humour et le mordant de Iain Levison. Il me restait ce roman à lire. C'est la rencontre entre un braqueur de banque philosophe et rêveur, (qui se présente ainsi : « Je fais carrière dans la rétribution financière fondée sur l'armement. ») et un prof d'université opportuniste. Leur confrontation est percutante et se dévore avec plaisir. Tous les personnages ont de l'épaisseur, de la crédibilité… une lecture vraiment plaisante !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Revenons à ce livre conseillé par Ys.
C'est un roman inclassable, à moins que le genre « thriller psychologique » existe !

Tous les personnages sont des ratés , mais pas le raté ordinaire des romans américains, c'est moins chargé et plus subtil . On peut se retrouver dans ce prof de fac qui essaie de conquérir une notoriété en publiant une recherche hors du commun.
Évidemment, c'est choquant que ce soit sur les théories nazies , mais ça marche bien pour le roman.

La description des étudiantes riches qui sont prêtes à tout plutôt que de bosser leur matière est assez drôle.

L'enquêtrice du FBI qui va rater son enquête est intéressante, mais j'ai vraiment du mal à croire qu'aux USA il reste encore des traces de sexisme dans l'administration , les féministes américaines sont autrement mieux organisées que leur consoeurs françaises !
Mais le plus intéressant, c est la personnalité du braqueur, complètement cassé par le système répressif américain et au départ victime d'une injustice.

L 'écrivain a un un réel talent la description du braquage se lit d'une traite et pour moi, mais je suis lectrice avant d'être cinéphile, mieux qu'au cinéma.

J 'ai trouvé aussi très intéressant d'être dans la démarche des deux protagonistes : le braqueur et le braqué.

Je me suis demandé ce qu'il manquait à ce roman pour que ce soit un coup de coeur . En écrivant ce billet, je me suis rendu-compte que beaucoup des personnages font partie des grands classiques de la littérature policière américaine :

-Le prof de fac qui couche avec ses étudiantes. Et qui n'a pas grand chose à dire autrement.

- Les belles et riches héritières qui utilisent leurs charmes pour réussir.

-L'homme victime d'une injustice qui est cassée par la prison.

-La flic victime du sexisme de la part de ses collègues.
Mais il est vrai que le talent de Ian Levison transcende tous ses clichés pour écrire un très bon roman.


Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Je me suis finalement laissé tenter par un nouveau titre de l'auteur avec « Une canaille et demie ». Iain Levison parvient à camper une nouvelle fois ses personnages en quelques lignes et à les rendre intrigant dans le même laps de temps. Dans celui-ci, on suit Dixon un ancien bandit jamais trop éloigné de son passé trouble et Elias White, un professeur imbus de sa personne et plein d'ambition. Ils vont être amenés à se rencontrer dans une petite ville du New Hampshire et cette rencontre va éclairer des facettes inconnues des deux personnages.

C'est toujours un plaisir de lecture tout du long avec des situations cocasses comme on en rencontre souvent dans ses livres. Les forces de police, la religion ou les systèmes financiers, l'auteur n'oublie personne et chacun en prend pour son grade au passage. Un très bon moment de lecture.

Pourquoi je braque des banques ? C'est pas une question, ça. La question est : Pourquoi est-ce que tout le monde ne le fait pas ? Pourquoi est-ce que les cons comme vous laissent tous les braquages de banque à des gens comme moi ? Pourquoi vous n'aidez jamais, vous autres ?
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un huis clos entre deux colocataires involontaires, l'un braqueur de banque en fuite, l'autre, loser de naissance qui va conclure un deal avec le précédent, l'héberger quelques temps. de belles études de personnages très bien campés, aux prises avec leurs démons personnels, une écriture très ardente et un suspense jusqu'au bout dans une Amérique déliquescente.
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Encore une petite pépite signée Levison, récit maitrisé, psychologie posée, drame noué, distanciation assurée!
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