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4,17

sur 1000 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un drôle de titre qu'a choisi là Rebecca L, alias Emmanuel BT ;). de son écriture réaliste, brossant savamment ses personnages, elle peut nous laisser penser qu'ils s'en sortent ! de ces humiliations à répétition, de ces attentes déchues, de ces culpabilités larvées, de ces révoltes sourdes et médusées dans l'ampleur d'une enfance abîmée et soustraite... Jusqu'aux dernières lignes dont la vérité nous blesse, tant elle est convaincante.
Leur fratrie les unit et les sauve sans doute d'un mal encore plus grand, mais quand même....
Un auteur à suivre sans nul doute et les éditions Contre-pied par la même occasion.
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J'ai adoré ce livre qui raconte beaucoup de chose, notamment dans sa deuxième partie !
Je mettrai un petit bémol car le résumé en 4e de couverture n'est pas fidèle au récit et je dirai même qu'il oriente le lecteur dans un mauvais chemin ...

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C'est un roman assez marquant niveau violence dans un contexte familial bien compliqué avec maltraitance et drogue.
C'est vraiment un roman noir avec des personnages complexes et notamment ce petit Mohand, très touchant, L'histoire se passe par ailleurs dans un quartier de Marseille malfamé, rajoutant une couche de violence au roman.
A leur manière, les 3 enfants vont s'en sortir, mais à quel prix..., chacun à sa manière a sa part d'ombre.
Et bien sûr il y a Karel, le plus imprévisible et difficile à cerner et qui m'a bien désarçonné dans ma lecture.
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Il est des hommes qui se perdront toujours de Rebecca Lighierri. Les chemins de l'existence sont-ils tracés d'avance ?
Karel est un jeune marseillais issu des quartiers défavorisés de la ville. Coincé dans une famille dysfonctionnelle entre un père ultra violent, une mère accro à l'héroïne et un petit frère polyhandicapé, il conte son parcours et montre comment il tente de se construire dans une société qui laisse, somme toute, très peu de place à ceux qui sont marginalisés.
Le narrateur personnifie la misère au sens large du terme, avec son lot de déconvenues et tous les vices qu'elle engendre. Il relate sans cesse la violence dans laquelle il évolue. Les scènes décrites sont souvent longues et à la limite du soutenable pour le lecteur, beaucoup de coups, d'insultes… l'ambiance est terriblement pesante, la terreur dans laquelle vit cet enfant palpable à chaque ligne.
L'autrice dresse un portrait sans filtre des cités périphériques. Elle fait évoluer son narrateur dans différents milieux sociaux pour mieux mettre ces derniers en opposition ! Lorsqu'on grandit dans la pauvreté sans aucune transmission culturelle, il est visiblement difficile d'engager la conversation avec une jeune fille tout droit sortie d'hypokhâgne, Soit ! La stigmatisation n'est tout de même pas très loin…
A travers le parcours du jeune homme, l'autrice interroge les notions de destin et de résilience. Avec la théorie de Pierre Bourdieu en filigrane, l'intention est louable et le fond du propos pas tout à fait faux mais les rapports de classe sont-ils si manichéens ? le déterminisme social est-il vraiment une fatalité ? Rebecca Lighierri enferme ses personnages dans des cases pour toujours mieux les stigmatiser.
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« Nuit tu me fais peur, nuit tu n'en finis pas... » Cette chanson d'Elsa apparaît dès les premières pages de ce livre et ne m'a plus quittée de toute ma lecture. Elle a résonné pendant une bonne partie de mon enfance et je suis sûre que vous l'avez fredonnée vous aussi dans votre douche. Une mélodie et des paroles a priori légères, qui racontent pourtant un drame, un abandon.
Ici, Karel, Hendricka et Mohand sont abandonnés par leurs parents, au sens figuré, c'est-à-dire qu'ils sont totalement livrés à eux-mêmes, maltraités, souillés, saccagés : Karl et Loubna sont des monstres, l'un par la violence insoutenable qu'il déchaîne sur eux, l'autre par ses silences de fantôme. Ces trois enfants ne naissent pas en voyant le jour : dès leur premier souffle ils sont projetés dans une nuit infernale, faite de misère, de coups, de sanglots et de terreurs étouffés, de folie, de drogue... et d'une haine silencieusement nourrie.

C'est un roman très noir, traversé cependant par une énergie et un courage qui ont valeur d'exemple. Il manque à ces enfants l'essentiel : l'amour. Comment font-ils ? Portés par la musique et l'entraide qu'ils tentent de s'offrir, prenant ce qu'ils peuvent de l'enfance et de la tendresse des autres, saisissant au vol quelques fleurs, quelques éclairs, ils avancent quand même, se perdent, continuent, et c'est une vraie leçon de vie pour le lecteur.

Prendre tout ce que la vie vous offre, même le plus misérable - et le transfigurer, le modeler, en puiser toutes les richesses : je crois que c'est le message de ce livre. le personnage de Mohand est précisément un exemple pour moi. J'ai vraiment adoré ce bonhomme étrange, miraculé, héroïque. Les mots sont d'un réalisme brut, dérangeant, implacable. Ce livre est un roman choc, il m'a malmenée et enseigné : c'est exactement ce que j'attends de la littérature.
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"L'espérance de vie de l'amour, c'est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours, c'est l'enfance quand elle s'est mal passée". Voilà qui pourrait résumer ce véritable chamboulement littéraire qui nous fait vivre les plaisirs et les affres d'un fils qui n'en a jamais été vraiment un, mais aussi ceux de son frère, de sa soeur, de ses parents, ses amis, ses rencontres ; et puis ceux de sa ville, Marseille, et son époque, les années 90. Une vraie perle qui nous fait passer par kyrielle d'émotions et de doutes, le tout dans une mélancolie introspective qui nous retient du début à la fin.
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Karel grandit avec son frère Mohand et sa soeur Hendricka dans la cité Artaud, à Marseille.

Si tous les trois connaissent une enfance malheureuse par le mauvais comportement du père, ils ont la maturité de vouloir s'en sortir.

Il va être retracé de 1980 à 2001 leurs parcours à travers les déboires et les sourires d'une cité pas toujours facile.

Entre les amis gitans, la drogue, les amours, des parents absents dans l'éducation, Rebecca Lighieri pose le problème du patriarcat dans ce roman bien abouti.

L'autrice place l'homme au centre du roman. Qu'il soit enfant, adolescent, jeune adulte ou père de famille, la pensée, les gestes, les comportements sont mis en lumière dans une écriture tranchante.

Le pouvoir, la domination de l'homme sur la femme et l'influence qu'il peut avoir sur elle ou sur sa famille sont bien décrits à travers ce roman.

Rebecca lighieri est Marseillaise et titulaire d'une Agrégation de lettres modernes.

Ce n'est pas roman coup de coeur, mais il peut apporter réflexion après lecture.
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Ils sont les trois fleurs qui trônent dans un vase ébréché. Ils sont Karel, Hendricka et Mohand, innocences écrasées par leurs parents, âmes brisées sous les coups d'une enfance ignoble.

Fresque générationnelle et récit urbain, la quatrième oeuvre d'Emmanuelle Bayamack-Tam sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri est un roman difficile mais nécessaire sur le déterminisme social et familial, un texte lourd de désenchantement qui peint les horreurs ordinaires qui tracent des destins.

Sur une période de vingt-cinq ans, l'auteure décrit les affres de la maltraitance, les velléités vitales d'évasion et les échappatoires nécessaires à ces enfances martyrisées par un père violent, alcoolique et drogué, et par une mère emmurée dans son silence et sa sollicitude sordide. Nés dans la cité Artaud à Marseille, banlieue abandonnée et fourmilière cosmopolite, les trois enfants écrivent leur destinée au rythme des chants gitans, des castings et des jeux sur la colline. Ils découvrent Michael Jackson et voient s'éteindre Freddie Mercury, ils assistent médusés à l'explosion de Marseille sur une tête de Boli, ils découvrent l'amour et le sexe, la gloire et la maladie.

Rebecca Lighieri a le talent rare des écrivains qui savent raconter la jeunesse et la fureur de vivre, tout en s'inscrivant dans une tradition sociale malheureusement très ancrée dans la réalité. Elle fait revivre les tourments ordinaires de l'adolescence, les premiers émois qui font taire les cris du foyer.

Les mots sont durs, parfois violents. La description des souffrances endurées dans le cercle familial est d'une cruauté rare, les violences sont d'une ignominie telle qu'elles en deviennent insoutenables, et pourtant, il se dégage de ce roman une certaine incandescence. La flamme de la vie qui veut triompher et du coeur qui veut coûte que coûte s'en sortir, est là, elle irradie. Elle brille comme un feu-follet qui semble ne jamais s'éteindre.
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