Les critères sont variés qui participent au choix de mes lectures : un auteur apprécié, un titre accrocheur, une couverture séduisante… S'agissant de "
Un jour ce sera vide" de
Hugo Lindenberg, aucun de ces trois-là n'en fut à l'origine. L'auteur m'était inconnu, normal, c'est un premier roman. le titre et la couverture ne m'attiraient pas.
Pour une fois ce fut l'attribution du Prix Livre Inter, de quelques formules dithyrambiques et autres "coups de coeur" de lectrices ou lecteurs qui me poussèrent à acheter cet ouvrage. Sans être peut-être aussi emportée que certain(e)s, j'ai aimé ce roman tout en délicatesse et sensibilité. J'ai apprécié la qualité de l'écriture qui relate à merveille une histoire à hauteur d'enfant. Celle du narrateur qui passe ses vacances en Normandie seul avec sa grand-mère et "…observe le ballet des familles sur la plage…" Il rencontre Baptiste, sa famille et rêve… il faut bien dire que l'herbe semble souvent plus verte ailleurs. Et là, en effet, les différences de mode de vie sont grandes.
J'ai bien aimé ai-je dit : l'écriture poignante, émouvante, remuante, et imagée "Quand je me promène le long de la plage avec ma grand-mère, on ne s'approche jamais des gros rochers qui paissent au pied des falaises." de la même manière, j'ai apprécié le regard de l'enfant porté sur le monde, un monde dans lequel sa famille a souffert, dans lequel lui continue de souffrir et de chercher sa place. J'ai parfois été heurtée par ses propos à l'égard de certains adultes et notamment sa tante "Elle se retourne,… ce qui a pour effet…d'en déployer toute la laideur, les poils noirs sur sa lèvre supérieure et son menton, le teint gris, son gros nez en patate…" Pourtant, je sais combien un enfant peut être violent, sans fard ni artifice. A l'inverse, j'ai goûté l'approche feutrée de l'auteur pour raconter les années passées, évoquer sans s'appesantir, laisser deviner sans tout dévoiler.
Véritable patchwork d'ombres et de lumières, ce roman recèle des trésors de réflexions sur la famille, ses forces et ses faiblesses et même ses traumatismes anciens dont la nouvelle génération continue de porter le poids.
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