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sur 910 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le narrateur, un enfant de dix ans, passe l'été sur la côte normande avec sa grand-mère. Pour tromper son désoeuvrement, il va sur la plage et observe les familles, les vraies familles ; ce qui l'intéresse c'est de voir des parents avec leurs enfants. Mais, un jour, alors qu'il ausculte une méduse à l'aide d'un bâton, il est abordé par un autre garçon, Baptiste. de cette rencontre, naît une amitié immédiate et sans faille entre eux deux.
C'est ainsi que cet enfant de dix ans, timide, rêveur, réfléchi et très sérieux, qui vit dans une solitude extrême et a du mal à trouver une place dans son monde marqué par des silences et des blancs va se lier avec Baptiste, son complet opposé avec sa famille idéale.
Hugo Lindenberg traduit de façon admirable les sentiments de l'enfance avec toutes les difficultés rencontrées pour trouver sa place. Il décrit à merveille les sensations rencontrées par ce jeune enfant isolé dans ses interrogations et qui découvre une autre vie, la honte sociale et familiale face à ce nouvel ami, et pourtant il l'aime sa grand-mère !
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la manière indirecte employée par l'auteur pour évoquer le passé de cette femme en le faisant revivre par la voix de l'enfant qui dit par exemple : « je veux qu'elle me reparle de la polenta qu'ils mangeaient dans le camp de réfugiés et de… , Qu'elle redise son frère, à elle, tombé sous les balles allemandes, ... »
Cette période de l'enfance où l'on se cherche, où l'identité n'est pas encore complètement affirmée trouve dans ce roman une place de choix.
L'auteur croque ainsi de magnifiques portraits, dont celui très beau de cette grand-mère.
Avec une écriture ultra-sensible et juste, Hugo Lindenberg, avec Un jour ce sera vide nous offre l'univers de l'enfance avec sa poésie mais aussi ses monstres et ses élucubrations et comment, à travers l'amitié de deux enfants, le narrateur va rencontrer le monde et se découvrir lui-même.
C'est aussi un roman qui explore le poids des traumatismes laissés par l'Histoire, quand le silence comme ici a été de mise sur les crimes commis et l'implication que cela peut avoir sur la construction d'un enfant. J'aurais aimé peut-être un peu plus de précisions sur les drames historiques qui ont jalonné cette famille que l'on suit sur trois générations.
Néanmoins, si ce livre est fait de beaucoup de silences, il n'en est pas moins rempli de scènes lumineuses et d'une grâce folle.
Récipiendaire du Prix du Livre Inter 2021, Hugo Lindenberg réussit un magnifique et bouleversant premier roman.
Un jour ce sera vide est une très belle évocation des sensations éprouvées dans l'enfance et une brillante étude psychologique sur la construction d'un être et comment l'amitié peut aider à grandir et à traverser cette période parfois difficile.
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En flânant devant une librairie toulousaine, j'ai été attirée par la devanture sur le thème de l'enfance. Beaucoup de titres m'étaient connus quand j'ai été attiré par cette couverture bleue et ce titre intriguant : Un jour ce sera vide.
Comment le monde de l'enfance pourrait-il être un jour vide ?
Nous savons tous que l'enfance reste le terreau privilégié de l'homme adulte, qu'il évoquera consciemment ou pas tout au long de sa vie sauf si les souvenirs de celle-ci sont très flous.
Celle de notre jeune héros, narrateur, est très secrète et labyrinthique.
Il a 10 ans, il passe son été au bord de la mère avec sa grand-mère qui semble être son seul refuge. le seul récif qui le protège d'une histoire familiale en lambeaux, une maman qui n'existe plus, certainement un suicide, une tante folle qui ne parle que dans des volutes de cigarillos.
Le chapitre : Mike Brant est particulièrement éprouvant, à travers le suicide du chanteur, sa tante va percer la couche épaisse du secret de famille, des origines yiddish de la famille, du sort tragique d'une partie de celle-ci.
Notre narrateur espère dans la vie, dans la rencontre d'une amitié qu'il souhaite déterminante avec Baptiste. Ce petit garçon qui a tout ce qu'il n'a pas.
Pas facile à lire cette histoire mais une très belle tentative de percer le mystère de l'enfance.
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Une âme noire très noire, cachée, comme au fond d'une tombe.
Une âme étouffée par une dalle de plomb, par un poids inimaginable.
C'est l'âme d'Hugo qui le hante.
Lui il aimerait avoir l'âme légère comme celle des « vrais enfants », mais elle est lourde.
Hugo est orphelin...
Ainsi lorsqu'il croise Baptiste celui-ci devient une sorte de modèle.
Une sorte de miroir dans lequel il voit son âme comme il la voudrait : vaporeuse.
Lorsqu'il croise la mère de Baptiste, il ne comprend pas que c'est sa mère morte qu'il croit retrouver.
Il ne peut comprendre car la chape, le plomb, sont faits de ces non-dits, de ces lâchetés qu'à fait naître le poids faramineux de la douleur de la mort.

Nous sentons le malaise de l'enfant, sa souffrance, la stigmatisation du jeune orphelin par la protection qui devrait le préserver mais qui l'isole encore plus.

Ce fut au prime abord une curieuse impression que cet enfant s'exprimant avec le langage de l'adulte, ses sensations, ses blocages sociaux.
Mais réflexion faite je me suis dit que finalement, oui, ces sentiments d'empathie, ces interrogations, cette compréhension de la vie peuvent bien être celles d'un enfant de dix ans, d'un enfant souffrant. Alors pourquoi pas ce qui fait une des richesses de ce roman original
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Décidément, c'est avec les premiers romans que cette rentrée littéraire 2020 nous offre ses plus belles surprises.
Le point de départ est assez banal : la côte normande, une amitié, un été d'éveil et d'apprentissage. Ce n'est donc pas dans le sujet de ce livre qu'il faut chercher son originalité, mais plutôt dans la finesse de son écriture. Hugo Lindenberg sait arrêter le temps pour figer les images et les rendre mémorables. Tel un photographe virtuose, il saisit l'instant, il capture le mouvement, il immortalise les êtres, aucun détail ne lui échappe. Tout geste fait sens, tout silence révèle l'indicible. En racontant l'enfance du narrateur, Hugo Lindenberg désensable quelque chose qui nous est familier. N'est-il pas merveilleux quand, sous la plume d'un écrivain, nos souvenirs ressurgissent et qu'ils nous apparaissent plus nettement ? En le lisant, je me suis souvent fait cette réflexion : « il a raison, c'était comme il le raconte, et non comme je me l'étais imaginé ». On juge la qualité d'un livre au nombre de scènes inoubliables, à la tessiture des personnages, à l'authenticité des situations décrites. 10/10 dans les trois cas, avec une mention particulière au Grum (p64), au portrait à charge de la tante malaimée (p71-77), aux piliers de bar (p114) ou à la scène de ménage (p143-147).
Lindenberg est un écrivain prometteur parce qu'il joue d'une musique singulière, douce-amère, comme une mélodie d'Erik Satie - belle et mélancolique.
Même si la fin m'a laissée sur ma faim (on a envie de crier : et donc ?), je recommande « Un jour ce sera vide » dont le charme (suranné assumé ?) ne peut laisser indifférent.
Bilan : 🌹🌹
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Alphonse, c'est le nom qu'il a choisi, est le narrateur de ce roman. C'est un garçon de 10 ans, il ne sait plus comment se démêler de son ennui, il reste des heures immobile sur le canapé du salon. Il va à la plage accompagné de sa grand-mère, il aime espionner une famille pour saisir l'essence du bonheur pour comprendre ce que c'est d'avoir une famille comme les autres.
La rencontre avec Baptiste va changer sa vie monotone, il a l'impression, lorsqu'il est avec lui, de respirer librement, que tout est à sa place.
Un premier roman porté par une écriture juste et subtile pour décrire les tourments d'un jeune garçon. Par petites touches Hugo Lindenberg nous en dévoile les causes, les monstres du passé ressurgissent, les camps de concentration, une maman disparue volontairement, le manque d'amour. Ces émotions brutes ne rendent pas toujours la lecture facile. Quelques pages inoubliables, le suicide de sa mère en parallèle avec le mal-être de Mike Brant, le combat contre des fourmis un épisode plein de cruauté. Un roman plein de sensibilité, une exploration de l'âme d'un enfant, de ses angoisses, de ses cauchemars, de ses souffrances.

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Un jour ce sera vide a été un coup de coeur pour beaucoup. Ce n'est pas mon cas pour ce livre pourtant bien écrit, mais si vous me connaissez un peu, vous savez que j'ai besoin qu'on me mette les points sur les i, alors les livres tout en non-dits…
Un petit garçon dont on ne connaît pas le prénom (il emprunte celui d'Alphonse vers la fin du livre) est élevé par sa grand-mère. Il l'adore, mais il en a aussi honte. À la plage, son passe-temps préféré est de regarder les familles normales, celles où le papa et la maman s'occupent des enfants. Un jour, il rencontre Baptiste, l'occasion de voir une de ces familles de plus près.
C'est une histoire cruelle et le début donne le ton : les deux amis s'amusent à massacrer des méduses.

Lien : https://dequoilire.com/un-jo..
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Méduses sur la plage
Dans ses cauchemars aussi
Etre un garçon normal
Avec une vraie famille
Rencontre avec Baptiste
Eblouissant l'été
Si précieuse amitié
Ecartant pour un temps
Ce vide assourdissant
Les monstres du passé
Noircissant le présent

Je suis très impressionnée par le talent de l'auteure pour rendre avec justesse et subtilité les pensées, les rêves, les idées cruelles aussi d'un garçon de dix ans, solitaire et angoissé , tourmenté par les traumatismes familiaux. Son amitié de vacances avec Baptiste, sur une plage normande, va l'aider à évacuer un peu ce poids des deuils, des drames sur sa frêle existence.

Outre le narrateur, des personnages sont particulièrement touchants, comme sa grand-mère, à l'amour indéfectible, au-delà de ses silences, ou la mère de Baptiste, doont la vie se lézarde et qui a compris le chagrin enfoui de ce nouvel ami de son fils.

On reste un peu frustré de ne pas en savoir plus, mais c'est aussi ce qui fait l'attrait de ce premier roman, tout en suggestions, en vides à combler par nous-mêmes. Un auteur à suivre, assurément.


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Drôle de livre magnifiquement écrit , déstabilisant, questionnant : le portrait bien bâti, minutieux et cruel, interpellant , angoissant parfois d'un enfant tourmenté par un drame passé témoignant d'une enfance sur le fil, dévastée , comme désolée , peuplée d'adultes absents , disparus , fantômes qui le hantent , aux côtés d'une grand- mère aimante et d'une tante «  Folle » , encombrante , nauséabonde…..

Il se raconte des histoires, cet enfant hypersensible , esseulé , imagine, fantasme : superstitions , idées reçues , mensonges , secrets , image idéalisée de Baptiste l'ami rêvé de plage d'un été et sa famille soi- disant parfaite …

Un livre original, intense , impertinent , étrange, attachant , pétri d'émotions diverses et contradictoires.
Premier roman . Prix du livre Inter 2021 .



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Une écriture élégante et étrange, pareille à ces méduses qui illustrent la couverture du roman. C'est d'ailleurs devant une méduse échouée sur la plage que le jeune narrateur de l'histoire va faire la rencontre d'un garçon de son âge, Baptiste : dix ans et une innocence lumineuse. Ils vont devenir amis le temps d'un été sur la côte normande. Une amitié singulière, irradiante, de celles qui possèdent tout en faisant grandir, qui rendent heureux et font souffrir. Baptiste a l'assurance et la bonté de ces garçons qui n'ont rien à prouver, il a une famille parfaite, une belle maison. Tout ce que notre jeune narrateur n'a pas. Lui passe l'été chez sa grand-mère, juive polonaise au fort accent, qui habite un étage d'une grande bâtisse proche de la plage. Bientôt arrivera sa tante, une folle obèse fumeuse de cigarillos, créature monstrueuse aux yeux du garçon, concentrant toute sa répugnance et sa honte.

Ce roman est une succession de tableaux et d'introspections. C'est un roman d'ambiance où pèsent la solitude d'un enfant, son regard intransigeant sur la beauté et la laideur du monde, les dégâts du temps, le fardeau du passé et des tragédies familiales. Les pensées de cet enfant, ses angoisses, ses sensations et ses émois sont admirablement retranscrits. Dans l'ennui de son quotidien, jaillissent les moments solaires passés en compagnie de Baptiste et de sa famille, l'attente d'un regard ou d'un baiser de la part de la mère de son ami, des instants de bonheur encapsulés parmi la mélasse morose des heures vides. Tout est d'une justesse vibrante, même ces passages difficiles où l'enfant décrit la honte qu'il éprouve pour sa grand-mère et surtout pour sa tante. C'est aussi cela l'univers d'un enfant, un tiraillement perpétuel entre la loyauté familiale et la confrontation avec le monde étranger, la nécessité de jaillir hors de soi sans trahir qui on est.

L'écriture recherchée, loin du parler enfantin, et cette fin qui n'en est pas vraiment une, pourraient être les deux faiblesses de ce roman, mais je crois au contraire qu'elles contribuent à la grâce aérienne du récit. J'ai pensé à Hemingway et à sa théorie de l'iceberg en lisant ce roman. Ce qui n'est pas écrit, ce qui se cache sous la surface de l'eau, voilà ce qui importe le plus dans une histoire.
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Dans la tête d'un garçon d'une dizaine d'année dont on partage les peurs, les frustrations , la perception biaisée du monde et la douleur de vivre.

Je me suis laissée embarquer avec un certain malaise dans ce court texte construit en tableaux successifs, à la plage où le soleil n'illumine que les gens heureux, dans la chambre glauque et empestant le tabac de la tante "folle", à travers les gestes taiseux de la grand-mère, dans les non-dits familiaux où pèsent les ombres terribles de la Shoah, dans le regard clair de Batiste, l'ami inattendu si doux et dont la mère est si belle que le garçon pense à la mort.

Sombre et dérangeant, ce roman dit avec des mots justes et ciselés une enfance douloureuse que l'on a du mal à concevoir, loin des idéaux d'innocence et de pureté édénique.

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