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3,47

sur 910 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un jour ce sera vide m'a un peu fait penser à ces livres tranches de vie où il ne se passe rien de précis, juste le temps qui coule et qui donne lieu à un flot de pensées, de souvenirs, d'espoirs. Une sorte de bulle qui dévoile subtilement une vérité cachée dans les silences et les non-dits. Si on peut y voir une certaine poésie, je retiens surtout l'ennui ressenti tout au long de l'écoute…

J'ai eu beaucoup de mal à me forcer à aller jusqu'au bout du roman, n'ayant pas particulièrement été intéressée par l'histoire de notre narrateur de 10 ans. Je dois même dire que, s'il m'a parfois touchée, je l'ai trouvé très dur dans ses jugements, notamment vis-à-vis de sa tante qu'il traite de folle à longueur de temps et de monstre hideux. Oui, c'est dans sa tête, mais ça reste très dur à entendre. J'aurais apprécié que l'auteur n'insiste pas autant sur ce point… Il y a d'ailleurs pas mal de répétitions avec cette sensation de tourner en rond qui rend la lecture parfois pesante, du moins pour moi.

J'ai apprécié que notre protagoniste s'évade souvent par la pensée, se perdant dans des scenarios élaborés à partir de ses observations, de ses fantasmes et de ses croyances. J'ai néanmoins été gênée par le décalage important entre l'âge supposé de notre narrateur et ses pensées. Cela ne me dérange pas dans un roman jeunesse, mais dans un roman pour adultes, ça devient vite rédhibitoire sauf à y trouver une bonne raison. Au fil des pages, j'ai eu l'impression non pas d'entendre un enfant de 10 ans, mais un adulte enfermé dans le corps d'un enfant… Il a aussi parfois des pensées sur le corps de sa tante et de sa grand-mère qui m'ont mise mal à l'aise et qui à mon sens ne sont pas celles d'un enfant, voire d'un adulte équilibré tout court.

Ne pas avoir accroché au narrateur dans un roman qui ne traite que de son monde intérieur, ça n'a pas facilité ma lecture, d'autant que l'auteur fait peser une certaine langueur teintée de mélancolie sur son histoire. Il y a toutefois des pointes de lumière avec notamment l'arrivée de Baptiste dans la vie de notre narrateur, un compagnon de jeu parfait pour rendre ses vacances en Normandie plus palpitantes. L'amitié entre les deux est rapide, facile et naturelle comme peut l'être celle entre deux enfants. Baptiste va vite prendre de la place dans la vie de notre narrateur, ce garçon représentant un peu tout ce qu'il aimerait être : confiant, enjoué, et surtout bien entouré.

Car si notre jeune narrateur aime sincèrement sa grand-mère, on sent avec force sa solitude, lui qui a perdu ses parents. Alors il fantasme et imagine : il imagine la vie des autres familles, il imagine les contours de la famille idéale, et il s'imagine dans la famille de son nouvel ami. Cette famille aux antipodes de la sienne. Il va ainsi se prendre d'affection pour la mère de Baptiste, guettant ses gestes de reconnaissance et de tendresse quand, à l'inverse, il va développer une certaine inimitié pour le père de son ami qu'il érige en ennemi…

En plus des jeux d'enfant, ses instants durant lesquels notre protagoniste observe avec tendresse et amour cette grand-mère dont il a pourtant honte de la tendance à rouler les r, et des moments avec la famille de Baptiste, l'auteur dévoile petit à petit le passé de la famille de son jeune protagoniste. Un passé plombé par le silence et les non-dits, ce qui est difficile à supporter pour ce petit garçon qui aimerait qu'on lui raconte, que sa grand-mère se raconte… Avec sensibilité et pudeur, l'auteur nous permet de comprendre la douleur d'une famille touchée par la haine des nazis, une douleur imprimée dans la chair et les esprits, formant une sorte de barrière invisible qu'il semble bien difficile de franchir. J'ai toutefois été frustrée qu'on reste très en surface de cette thématique, bien que cela soit cohérent avec le mode de fonctionnement de la grand-mère et de la tante.

Quant à l'écriture de Hugo Lindeberg, je l'ai trouvée percutante et dynamique, mais aussi très sensorielle dans la mesure où les sensations et impressions du protagoniste deviennent vite nôtres. Cette sensation de ressentir les choses avec intensité est renforcée par la voix de Clément Hervieu-Léger qui a réussi, malgré la barrière de l'âge, à s'approprier pleinement le rôle d'un enfant de 10 ans qui va vivre, durant des vacances, une belle et forte amitié.

En conclusion, si je ne doute pas qu'Un jour ce sera vide puisse séduire de nombreux lecteurs, pour ma part, l'expérience de lecture ne fut guère concluante. Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire d'un jeune protagoniste dont les pensées m'ont semblé en trop grand décalage avec son âge, en plus d'être parfois redondantes et dures à entendre. Il y a néanmoins une certaine poésie et sensibilité dans cette histoire empreinte de silences et de non-dits, d'un passé difficile à évoquer, mais aussi d'amitié, de jeux et de découvertes sentant bon les vacances et l'enfance.

Je remercie Audiolib de m'avoir envoyé Un jour ce sera vide de Hugo Lindeberg dans le cadre du Prix Audiolib.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Tout au long de la lecture on sent comme une pesanteur, malgré une écriture choisie. Ce garçon qui va chercher ailleurs, par curiosité, mimétisme, un frère, une mère, une famille presque normale. Parce que ce garçon se construit dans la vérité qu'on lui cache, les sujets qu'on évite en sa présence. Il confond les amours. Il cherche, parce qu'il refuse d'échouer invisible, comme une méduse, sur une plage. c'est pas le plus percutant des prix France Inter (2021 donc), mais c'est une bien belle histoire élégamment écrite
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C'est un jeune garçon en manque d'amour, de repères, de reconnaissance que l'auteur nous fait rencontrer le temps d'un été. Chaque année il qui passe ses vacances avec sa grand-mère en Normandie. Mais il faut avouer qu'il est un peu honteux de cette grand-mère au fort accent polonais et de cette tante en apparence un peu dérangée. Lui rêve d'appartenir à ces familles qu'il observe sans répit sur la plage.

Jusqu'au jour où il fait la rencontre de Baptiste. Un garçon du même âge que lui mais qui semble évoluer dans ce qu'il imagine être la famille modèle par excellence. Un père et une mère, une soeur, une belle maison dans laquelle le narrateur sera bientôt invité. Une complicité va naître entre les deux garçons, mais la fascination exercée par Baptiste, l'isolement du narrateur en mal d'amour et d'amitié ne seront sans douta pas suffisant pour faire tomber les barrières de classe. C'est pourtant au fil de ces jours et de ces rencontres qu'il va forger peu à peu ses sentiments d'homme en devenir.

C'est un roman tout en mélancolie qui évoque l'enfance et les rêves enfouis, la vie dont on rêve et celle que l'on croit avoir, les souvenirs et les chagrins, les projets qui n'aboutiront peut être jamais.
Sur fond de souvenirs de guerre et de ces drames qu'à connu la famille au moment de la Shoa. Ces souvenirs et ces secrets occultés par les femmes de sa famille, et qui le perturbent sans qu'il le sache, car il n'est pas pire sentiment que celui de ne pas savoir, ne pas comprendre.


suite de la chronique en ligne sur Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/04/08/un-jour-ce-sera-vide-hugo-lindenberg/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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C'est ici la chronique d'un été, des vacances sur une plage normande d'un jeune garçon qui découvre l'amitié. Cette amitié lui fait percevoir la distance qu'il y a entre la famille « normale » de son ami et la sienne, si différente, juive, portant en elle la blessure de générations violentées, sa propre mère s'étant suicidée (c'est à peine suggéré), et sa tante se négligeant jusqu'à apparaître monstrueuse.
Voilà un premier roman valant surtout par la plume de l'auteur, sensible, délicate, sachant s'attarder avec précision sur des détails apparemment banals mais signifiants. Un beau roman sur la pré-adolescence.
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Une histoire sur l'enfance, et l'exploration des sentiments tendres ou cruels – troubles - ressentis à ce moment de la vie.

Un jeune garçon passe l'été avec sa grand-mère au bord de mer en Normandie, sa tante les rejoint à la Villa, modeste domicile familial.

Il nous raconte l'amitié qu'il noue avec Baptiste, la profonde affection qu'il ressent pour sa grand-mère et le dégoût que lui inspire sa tante, l'admiration qu'il a pour ces familles de vacanciers, à ses yeux idylliques.
Et en comparaison de sa famille à lui, il exprime sa honte d'être différent, se sentant seul, incompris, introverti.
« Rien ne m'est plus étranger qu'un garçon de mon âge ».
« le bruit du manque a recouvert tous les autres bruits. C'est un bourdonnement qui me coupe du monde ».
On suppose un drame quant à ses parents dont on ne saura rien de plus.

On comprend également ce qu'ont subi les membres de sa famille d'origine juive polonaise, durant la guerre ; et les meurtrissures des survivants.

Une enfance délicate et solitaire.
« …Je cours vers lui en me demandant combien de sable il faut pour faire une dune et combien de dunes sont nécessaires pour faire barrage à ma honte. »

De l'amertume mêlée à de la nostalgie. Une lecture où beaucoup de choses sont suggérées.

Ecrire à hauteur d'enfant semble être très périlleux.
D'ailleurs, le langage utilisé par le narrateur ne me paraît pas correspondre à celui d'un enfant.

Un style que j'ai aimé. Belle écriture, poétique, sensible.
Une ambiance un peu surannée.
J'attendais quelque chose de plus abouti, plusieurs points restant en suspension à mon goût.
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Un enfant seul au monde, mal dans sa peau, un petit garçon perdu qui manque de confiance en lui, que l'on a envie de prendre dans ses bras pour le câliner. Il vit dans l'angoisse perpétuelle, d'autant plus qu'il subit le harcèlement à l'école, c'est tout cela le livre de Hugo LINDENBRERG.

Comment se construit-on à cet âge, alors que les non-dits sont omniprésents, les questions nombreuses, sans réponse ?

Tout est poignant dans ce livre : l'histoire avec un grand H avec tout ce qu'elle a de destructeur et de dramatique, une tante « folle » et « moche », un garçon élevé par sa grand-mère qu'il adore, mais dont il a honte parfois, sa mère qui n'est plus, son père absent…

C'est aussi la rencontre avec un autre garçon. Une amitié va naître entre ces deux garçons. C'est la découverte d'un autre monde, plus aisé, de la tendresse d'une mère envers ses enfants, de la peur de ne pas être accepté par cette famille.

C'est un livre mélancolique, nostalgique, qui renvoie à l'enfance, mais dont la fin m'a laissé perplexe. On tourne la page, et alors que l'on attend la suite, c'est fini, il n'y a plus rien. C'est juste un épisode traumatisant dans une jeune vie.

L'écriture est fluctuante, ambigüe comme la mer, tout comme ce que les adultes ne disent pas. Pour apprécier ce livre, il faut accepter de se faire balloter par les flots, par la tempête et les moments de calme.

Et après ? C'est la question qui me vient à l'esprit… un roman inachevé avec tout ce qu'il comporte de questionnement.
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Le narrateur passe ses vacances d'été en Normandie, au bord de la mer, avec sa grand-mère et sa tante dont il a honte à cause de leurs origines juives et car sa tante est malade des nerfs. A la plage, il rencontre un jeune garçon de son âge, Baptiste. Il se rapproche de lui, d'autant que la mère de Baptiste symbolise tout ce qu'une mère représente pour le narrateur qui n'a plus la sienne. Ensemble, ils partagent des jeux parfois un peu cruels à la plage, des baignades, des secrets bien gardés et des moments précieux avec la famille de Baptiste.

J'ai emprunté ce court roman à la médiathèque de ma commune un peu par hasard, attirée par le titre et sa quatrième de couverture.
J'ai été déçue de cette lecture tant par sa forme que j'ai trouvée pesante avec l'absence de dialogue, des chapitres sans lien véritable les uns avec les autres, que par le fond car l'histoire ne m'a pas touchée, je n'ai pas été séduite par les personnages que j'ai trouvés assez impersonnels. Je m'attendais à une belle histoire d'amitié de vacances d'été et j'ai trouvé ce roman froid.
Il y a aussi beaucoup de mystère dans cette histoire (Où sont les parents du narrateur ? Quel âge a t-il ? Vit-il habituellement avec sa grand-mère ?), des silences que j'ai trouvés pesants et que je n'ai pas su comment interpréter.
Je ne suis donc pas rentrée dans cette histoire, c'est dommage.
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La première chose que l'on remarque quand on entre dans ce livre, c'est l'écriture.
Les mots sont simples, justes, d'une précision sensible, capables de vous emporter immédiatement dans la tête du narrateur de 10 ans, sur une plage de Normandie en plein été.
Hugo Lindenberg parvient à exprimer l'invisible : les détails, les odeurs, les sensations du sable, des vacances et de l'ennui.
Soudain on est à nouveau dans ces après-midi d'un mois d'août de notre enfance, des après-midi qui s'éternisent sous la chaleur écrasante et que l'on a parfois bien du mal à remplir.

En vacances, seul avec sa grand-mère, le narrateur passe son été sur la plage. C'est là qu'il épie l'intimité des « vraies familles ». Lui qui n'a plus qu'une grand-mère silencieuse et une tante qui pue, découvre des pères et des mères parfaits. Il fantasme des idéaux de cellule familiale, de normalité. Né dans une famille juive endeuillée par la Shoah, hantée par des secrets, il navigue entre honte et doutes, persuadé que le monde n'est pas fait pour lui.
Le roman s'ouvre alors qu'il explore du bout d'un bâton une méduse échouée. A ce jeu un peu cruel vient se joindre Baptiste et autour de ce corps visqueux nait une amitié estivale, l'apprentissage du monde, un autre possible.

C'est un premier roman qui semble porter en lui des années de travail d'écrivain. Tout est d'une beauté saisissante et pourtant pas de coup de coeur pour moi parce qu'il y a cette fin….
Je reconnais avoir un vrai problème avec les fins ouvertes, les fins qui ne m'apportent pas de réponses et qui me laisse un sentiment d'inachevé, ou pire de facilité.
Je garderai donc à mémoire la grâce et la délicatesse de ce texte, je repenserai sans doute longtemps aux oscillations intérieures de ce petit garçon et regretterai tout aussi longtemps que cette histoire n'ai pas une conclusion à la hauteur des pages qui la précèdent.
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Un enfant de 10 ans passe ses vacances en Normandie chez sa grand-mère. C'est lui le narrateur mais aujourd'hui, il raconte son enfance à travers ses yeux d'adulte. La plume est belle, le vocabulaire sensible, à la limite de la poésie. Les dialogues se déroulent à l'intérieur de lui-même. Ils sont parfois ponctués de silences. L'enfant est tourmenté car il se sent envahi par un profond sentiment de honte ; il qualifie sa tante de monstrueuse de par son physique, son manque d'élégance en société, elle fume et boit, même sa chambre a l'air crasseuse. Sa grand-mère est grosse, elle ne fait que la cuisine et les courses ; on sent que l'enfant aimerait venir d'un autre milieu, dans lequel la culture aurait une place de renom.

Alors que dans la famille de Baptiste, tout est parfait : sa mère est gentille et belle, leur logement est beau, même à la plage la famille reste pleine de charme. Baptiste vit intensément le moment présent alors que notre narrateur est tourmenté par rapport à ses origines sociales et il doute de pouvoir être en capacité de gérer cette honte lorsqu'il sera adulte. le roman est construit en 3 parties dont la plus importante s'intitule « les monstres ». Notre narrateur est en quête d'un bonheur qui se refuse à lui.

Premier roman. Belle plume. Je me demande s'il n'y a pas une part autobiographique. C'est agréable à lire même si parfois, je me suis demandé où l'auteur voulait nous emmener. Il ne m'a pas toujours été aisé de le suivre dans ses réflexions.
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J'ai aimé le climat sensoriel et onirique de ce court roman fait de petites touches et d'impressions ambiguës, parfois dérangeantes, traversées de bulles fantasmées qui donnent le sentiment à l'arrivée que tout pourrait avoir été imaginé, rêvé ou fantasmé par cet enfant en observant les autres, en se projetant mentalement dans leur univers avec un mélange d'érotisme et de violence. Il y a une grande tristesse qui ne se dit pas explicitement et tout le roman est une plongée assez réussie dans l'espace mental d'un enfant en deuil. Une histoire que je verrais bien Ozon adapter au cinéma. C'est tout à fait son univers où la réalité et le fantasme se superposent souvent et où pulsions de vie et de mort s'incarnent à travers des visions (comme dans le film « Dans la maison » par exemple). Un beau premier roman qui donne envie de retrouver cet auteur.
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