Un premier roman et un auteur qui a bien mérité ses prix
Françoise Sagan et prix Inter ! J'ai énormément aimé cette écriture si juste des sentiments de l'enfance, de ses réminiscences...
Le narrateur a 10 ans, il passe les vacances en Normandie sur la plage avec sa grand-mère. Point de parents, alors notre petit bonhomme observe les familles parfaites. Il s'imagine que la maman là est la sienne, que les enfants autour, mangeant leurs sandwichs remplis de sable et de thon sous l'oeil attendri du père, sont ses frères et soeurs... Les jours coulent entre ses lectures de Picsou et ses rêveries.
Et puis un jour, Baptiste se pointe avec ses parents et sa soeur. Ils vont devenir amis, tuer des méduses, nager comme des champions.
Mais notre ptit bonhomme superpose, et voit précisément la différence entre lui, garçon à part et sensible qui vit avec sa grand-mère yiddish qu'il aime plus que tout mais dont parfois il a honte et la famille parfaite (en surface) de Baptiste. Alors, il adopte ses codes, ses manies, évite soigneusement de le faire entrer chez lui car tout suinte la pauvreté, les secrets, le silence et l'odeur infecte de cette tante écoeurante et barjot qui vient d'arriver.
Tout est tragique dans ce roman et tout y est beau. Tout y est merveilleux (le soleil sur la peau, ses propres souvenirs d'enfance, le premier émoi qu'on ne comprend pas tout à fait, la relation avec la mamie...) Et tout y est mélancolique...
Il y a une langue belle, descriptive des sentiments intimes du coeur d'un petit garçon (le chapitre 20 est absolument et incroyablement bien écrit !) Il y a un auteur tout nouveau et à suivre, assurément !