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3,47

sur 913 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman sombre, très sombre.
J'ai failli l'abandonner pour ne pas rentrer dans quelque chose de déprimant.
Mais l'écriture de Hugo Lindenberg nous sauve du naufrage. Une écriture magnifique qui décrit avec justesse, émotion, délicatesse et intelligence les tourments de l'enfance.
Une enfance ravagée par un drame, mais dans laquelle on peut tous se reconnaître : sentiments contradictoires, fuite dans l'imaginaire, pulsion de vie et de mort, identification et idéalisation des êtres qui nous entourent. Tout ce qui peut aider cet enfant à survivre, à construire son identité après le drame de sa vie qu'il vit comme un abandon.
L'écriture de l'auteur est à la fois précise et pudique, decortiquant les sentiments les plus intimes, agissant comme un miroir de nos propres peurs et interrogations.
La fin est énigmatique, chacun peut interpréter à sa manière le dénouement.
C'est le premier livre de Hugo Lindenberg, une réussite, un auteur à suivre assurément.
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Nous assistons à l'éveil d'un jeune garçon, déjà bien amoché par la vie familiale, découvrant le bonheur à l'occasion de vacances en Normandie.
Même si ce gamin ne m'est pas particulièrement sympathique (et il m'est difficile de complètement apprécier un livre dont le personnage principal ne me plaît pas), je reconnais que ses sentiments - de la haine (pour certaines personnes) à l'amour (pour d'autres) sont magistralement décrits.
Il s'agit d'un roman fort, qui ne laisse pas indemne.
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roman de l'enfance et de ses mystères, roman de l'amitié, de l'attirance, de l'absence, du regard porté par un narrateur d'une dizaine d'années sur sa rencontre avec un autre enfant du même âge mais d'un milieu qui lui semble si différent du sien. lui vivant entre deux femmes, sa grand-mère et sa tante que l'on dit folle et alors que Baptiste, vit entouré de parents et d'une soeur.
Roman d'apprentissage, de questionnements, de sensations porté par une écriture raffinée dont la lecture audio a amené les images. J'ai trouvé ce que j'aime dans une lecture : la création d'un univers, d'une ambiance qui évoquent parfois la réminiscence d'instants personnels mais avec la beauté que l'écriture peut donner à ceux-ci.
Un roman doux, tendre mais où planent les silences sur ce que l'enfant tente de comprendre, sur ce qui est absent et jamais dit, sur ce qu'il imagine ou rêve.
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Ce premier roman était sorti de son anonymat suite au Prix Inter du Livre qu'il avait remporté en 2021. Je l'avais manqué à sa sortie mais au vu des critiques élogieuses, je l'avais noté sur mes tablettes.

Dès les premières lignes, « Un jour ce sera vide » s'avère captivant parce qu'il se met à hauteur d'enfant. Tout lecteur a été un gamin donc tout lecteur est passé par ces émotions. Chacun peut facilement s'identifier à travers ces sensations universelles, inhérentes à cette période de la vie.

Le narrateur possède la naïveté de son âge et voit le monde avec ce prisme. Il est jaloux des autres familles, il est amoureux de la mère d'un copain, il a honte de son entourage, il est capable de tout pour conserver une amitié naissante. Il est comme tous les enfants. Seulement, dans son cas, des conditions personnelles viennent s'ajouter à son mal être. Il a un passé familial tourmenté et souffre de ces différences.

Le mécanisme de cette courte histoire n'est pas basé sur des rebondissements, sur une énigme ou sur de l'action. C'est plutôt une bulle nostalgique dans laquelle les sentiments sont exacerbés. Grâce à une plume magnifique, sensible et douce, l'auteur s'immisce dans les tréfonds de l'esprit du jeune narrateur, pour en extraire les douleurs, les doutes, les questions et les joies.

Il nous offre une aventure à la fois douloureuse et lumineuse, qui alterne entre les moments simples du quotidien et les moments cruciaux de la vie. Ce retour en enfance a été pour moi un agréable voyage, plein de souvenirs. Il m'a surtout confirmé que devant certains drames, l'innocence peut avoir du bon.

Jusque-là, Hugo Lindenberg était plus ou moins un inconnu mais je peux vous garantir qu'avec un tel talent d'écrivain, il ne le restera pas longtemps !
Lien : https://youtu.be/_FWIUowfnP4
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Enfant au traumatisme profond, le narrateur interprète son environnement imaginant qu'ailleurs la vie est merveilleuse, que les parents sont parfaits et les enfants choyés. Elevé par sa grand-mère depuis un drame dont peu se dit, affublé d'une tante monstrueuse, il trouve son souffle à la plage sur laquelle il s'évade avec Baptiste.
Roman sur l'enfance saccagée où la solitude étreint le quotidien, « Un jour se sera vide » est le récit d'un regard aussi lucide que froid sur la douleur que l'on porte en profondeur. Triste et poignant, il contourne néanmoins le pathos offrant un texte d'une grande qualité où le plaisir de la langue s'associe au régal d'une lecture prenante.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Ce livre m'a été conseillé par ma libraire et a reçu le Prix du Livre Inter 2021 (les deux étant tout aussi importants à mes yeux !).

Le narrateur passe son été en Normandie aux côtés de sa grand-mère. Sur la plage, il rencontre Baptiste, un garçon de son âge qui a la manie de souffler sur la mèche de cheveux qui lui tombe sur les yeux pour la remonter. Une amitié fondée sur le décapitage de méduses mortes se créée. Baptiste a une famille comme il faut ; des parents aimants, une belle maison, etc. le narrateur, lui, a honte de sa vieille grand-mère qui offre du foie haché en guise de cadeau aux parents de Baptiste, et de sa tante qu'il trouve répugnante. le temps d'un été, il tente d'intégrer et d'être ce qu'il n'est pas. Il se lie à des gens qui sont comme il voudrait être. le temps d'une illusion.

Porté par une écriture incisive mais délicate (ce qui est rare), Hugo Lindeberg signe un premier roman très réussi. Malgré le fait que j'ai moins apprécié les premières pages qui m'ont empêché de rentrer immédiatement dans le livre, l'ensemble est beau, touchant, court mais efficace. On ne voit pas les pages défiler, on est triste quand la fin pointe le bout de son nez. En un mot, j'ai hâte que cet auteur très prometteur sorte un second roman, qui sera, j'espère, à la hauteur du premier. Malgré cette fin que je n'ai pas très bien compris et quelques petites choses ou passages qui m'ont dérangé, "Un jour ce sera vide" passe à deux doigts du coups de coeur !
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Jolie rencontre avec l'écriture sensible d'Hugo Lindenberg, qui restitue à merveille l'univers des vacances à la plage vu à hauteur d'un enfant, son observation de la Nature qui occupe une grande place, mais aussi sa timidité face aux familles "parfaites" dont il aspire à connaitre les codes. Peu à peu se révèlent les drames familiaux, mais aussi "le vert paradis des amours enfantines" dont la porte s'ouvre pour le jeune narrateur.
LC de septembre 2021: "Première rencontre"
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Le narrateur, un jeune garçon d'une dizaine d'années, passe les vacances d'été en Normandie, chez sa grand-mère. Sur la plage, quand il n'occupe pas son temps à jouer avec les méduses, il observe d'un oeil curieux mais discret, les familles autour de lui. Un jour, il va faire la rencontre de Baptiste, un garçon du même âge. Dès lors, va naître entre eux cette amitié qu'on ne connaît que pendant les vacances, aussi intense qu'éphémère.
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Ce roman, c'est un peu une parenthèse hors du temps, un instant de nostalgie lors duquel ce jeune narrateur partage avec nous son regard sur le monde. Il n'y a pas d'intrigue au coeur de cette histoire, et pourtant, ces pages sont véritablement captivantes. Il se dégage une certaine langueur, renforcée par la saison estivale, qui rend la narration totalement hypnotique. J'ai ressenti de manière tangible les sensations de ce garçon, comme une réminiscence de mes propres impressions d'enfant.
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Solitaire, un peu timide, le garçon vit par procuration la vie "normale" qu'il aimerait avoir. Il observe avec envie l'intimité des familles sur la plage. Il les idéalise, les imagine parfaites, comme celle de son nouvel ami Baptiste. Cette idéalisation le complexe, lui procurant parfois un sentiment de honte un peu confus. La honte de sa grand-mère, qui roule les "r", et qui offre du "foie haché" en guise d'amitié. de sa tante, "la folle", dont il redoute la "monstruosité" de l'apparence. Deux femmes tellement différentes de la mère de Baptiste, sensuelle, souriante, divine. Trois figures féminines qui tiennent une place importante dans le récit, quand les figures masculines sont absentes (le père), ou reléguées au second plan (le père de Baptiste).
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Malgré tout, on ressent clairement l'amour que le garçon porte à sa grand-mère. Il l'estime, connaît ses silences, se nourrit de ses habitudes et de ses gestes d'affection. Une grand-mère touchante, rendue lointaine par les non-dits, mais qui paraît démesurément forte, tel un roc indestructible. Dans cette villa rarement troublée par les mots et la joie, l'arrivée de la tante advient comme une turbulence. Elle détonne dans cet environnement si calme. Elle qui apparaît meurtrie par la vie, vient expulser les paroles, libérer la colère. Des accès de fureur aussi courts qu'effrayants, qui déstabilisent l'enfant. Pourtant, elle n'est pas antipathique, simplement sa maladie l'a abîmée, et elle semble porter tout le poids du monde (ou plutôt de sa famille) sur ses épaules.
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Heureusement, pour alléger cette atmosphère un peu sombre, il y a Baptiste. le seul personnage à être véritablement nommé dans cette histoire. Un garçon aussi rayonnant et confiant que le narrateur semble hésitant et mal à l'aise dans ce monde. Baptiste, ses invitations à dormir, leurs virées à la plage, et puis sa mère. Celle dont le narrateur souhaite attirer l'attention, comme une nécessité impérieuse pour sa vie. Car il y a cela aussi dans le récit, le poids de l'absence. Encore un non-dit que l'enfant ignore ou plutôt dissimule. Un secret qu'il garde enfoui, attendant le moment opportun, mais surtout la personne de confiance qui saura le délivrer de ce fardeau, "Comme au confessionnal."
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Un jour ce sera vide évoque l'enfance avec sensibilité et poésie. Un récit parfois empreint de mélancolie, que l'on quitte avec regret, laissant dernière nous les grains de sable chaud et les méduses échouées sur la plage.
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[Mon avis sur la version audio]
L'interprétation de Clément Hervieu-Léger est aussi aérienne que vivante. Il rend avec justesse la parole de l'enfant, le flot de ses pensées, la consistance de son regard. Une belle écoute !
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Ma chronique complète est sur le blog.
Caroline – le murmure des âmes livres
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Un livre qui parvient à déranger le lecteur, dans ses certitudes que l'enfance est le temps de la lumière, le « Neverland » de Timothée de Fonbelle » ou l'innocence éclairée et empathique de l'oiseau moqueur sous la plume de Harper Lee. le petit garçon, qui parle à la première personne au fil des pages, est un condensé de souffrances. Dans ce premier roman, l'écriture de l'auteur, sensible et retenue, nous fait entrer tout doucement dans cette boule de douleur sans nous en donner d'emblée la clé, au rythme des images, des odeurs, des sensations qui traversent la mémoire de ce tout jeune narrateur, très lentement, de loin en loin. Nous voilà donc en tête à tête avec un garçon en lutte avec lui-même, dans le doute absolu du fondement de sa propre existence. Un garçon qui se voit fragile, transparent jusqu'à ne jamais se nommer, transparent comme ces méduses, dont il s'amuse avec Baptiste, à transpercer la masse visqueuse, des méduses qui le hantent et troublent son sommeil, dans une pensée noire qui le submerge souvent. Ce garçon n'a d'yeux que pour Baptiste, dont le prénom inonde le récit, rencontré sur la plage, à l'exact opposé de ce qu'il perçoit de lui-même, envieux de toute la faune sous-marine prompte à disparaitre au regard. Étranger aux autres enfants de son âge, hostile à se mêler aux autres, à s'affirmer dans l'ordre masculin, il fait de lui-même un portrait tout en épines, étranger à la facilité de la vie, qui se heurte aux gens et aux choses. Baptiste lui c'est l'enfance solaire, celle qui va de soi, naturellement, sans effort. Tout ce qui se rapporte à Baptiste va dans ce sens, tout ce qui se rapporte à lui, penche du côté obscur : avec une sensibilité exacerbée, il détaille la laideur qui l'entoure : celle de sa grand-mère qu'il avoue pourtant aimer, celle de sa tante, celle du fils de la voisine, de l'homme du café, peu ont grâce à ses yeux. A l'opposé, Baptiste et sa mère le guérissent de ses peurs, ils le sauvent de la culpabilité qui le poursuit et dont on entrevoit par bribes les fondements. Baptiste c'est l'innocence qu'il n'a pas, jusqu'à ces mots d'enfants qu'il est capable de prononcer : « trop de la chance d'être juisse, moi c'est nul, je suis rien du tout ».
J'ai été dérangée par l'âpreté du regard prêté par l'auteur à son jeune narrateur mais j'ai apprécié me sentir décalée dans la découverte progressive du malaise de l'enfant. Loin de tout angélisme ou de toute caricature, dans une écriture sensible, Hugo Lindenberg réussit à nous faire partager la difficulté de vivre de son narrateur, dans la douleur du manque et le vide ainsi crée.

Lien : https://weblirelavie.com
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Un premier roman très touchant. L'auteur a une écriture très personnelle, le style est poétique.
Le héros du roman est un petit garçon de 10 ans dont on ne connaît pas le prénom. On comprend que sa mère s'est suicidée. Il est élevé par sa grand-mère. Il promène sa tristesse et sa solitude sur une plage en Normandie quand il rencontre Baptiste qui a son âge et une famille "normale" et une belle maison. Les deux petits garçons vont se lier d'amitié même si le narrateur est jaloux de son copain.
Un roman très sombre, mélancolique et profond. Un auteur à suivre.
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