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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand Dystopia Workshop, la maison d'édition qui a publié Lisa Tuttle, Bob Leman et Thomas Ligotti, propose un recueil de nouvelles étranges et horrifiques d'une autrice outre-Atlantique, difficile de résister :) Livia Llewellyn nous entraine dans des expériences mentales très personnelles qui travaillent les corps et accumulent les images macabres. J'ai adoré me perdre dans les dédales de souffrances, ayant parfois la sensation de me retrouver dans un tableau de Beksinski ou un délire corporel de Cronenberg, mais du point de vue féminin. L'autrice aborde notamment la sororité et la maternité. Les transformations, les viols, les perditions, les intrusions forment une galerie d'horreurs, à la recherche du bourreau ou de la victime. Les personnages ne s'expriment que par la douleur jusqu'à atteindre une beauté étrange dans une délivrance extatique et morbide. Les narrations tordues en "tu" ou "nous" participent à la confusion des identités, quand les pulsions de nos corps ne sont plus maîtrisables. Un exemple du courant étrange, ou "weird", toujours souterrain et indéfinissable, dont l'aspect anti-commercial est presque un manifeste artistique. Peu de maisons d'édition ont le courage de s'y lancer ! L'hermétisme de ces mystères décadents rebutera certains lecteurs, mais récompensera les audacieux 😊 Bravo à la traductrice, Anne-Sylvie Homassel, qui a réussi à retranscrire une musique originale et des formes expérimentales
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Dans ce nouveau livre des éditions Dystopia, Livia Llewellyn, traduite par Anne-Sylvie Homassel, propose douze nouvelles oscillant entre l'épouvante et le fantastique.

Tavelures, toiles d'araignée et pourritures décorent ces histoires baignant dans une étrangeté, glissant parfois jusqu'à l'horreur.
Et du sang, partout du sang, des viscères, des os, du sperme.
De la violence qui jaillit parfois sans crier gare.

Des nouvelles sur les corps, sur le temps qui passe, et qui corrompt. Sur le temps qui passe, et qui harcèle. Sur le temps qui passe, et qui régénère.
Sur le temps dans le ciel également. On y lève souvent les yeux vers les cieux.

Des histoires de familles, souvent racontées par des petites filles ou des adolescentes qui observent les fissures du monde. Quand elles ne sont pas elles-mêmes le grain dans l'engrenage menant à la déreliction.
Des femmes qui s'unissent pour affronter les horreurs, les attaques. Les pas de côté de la normalité.

Au fil des histoires, des noms reviennent, des mots aussi. Comme des ombres menaçantes.
On craint alors de trop bien comprendre le piège dans lequel on est attrapé. Livia Llewellyn tisse sa toile et nous démambre dedans.
Ainsi voici notre condamnation pour avoir osé l'aventure : tenter de recoller les morceaux et nous persuader que tout ceci, que la vie même, a un sens.

C'est une aventure terrible, qui ne pourra pas convenir à tout le monde. C'est parfois insaisissable, et il faut s'en accommoder ou bien passer son chemin.

L'objet est magnifique. Aussi bien la couverture que les illustrations de Stéphane Perger.
L'interview en fin de volume apporte une valeur ajoutée.
J'ai particulièrement apprécié :
Cinereous
À toi le droit de commencer
Le Seigneur de la chasse
C'est plus agréable quand on mord
Les mystères

Mention spéciale pour "Dernier été dans la pureté et la lumière" qui est sûrement l'un des textes les plus âpres à avoir jamais échoué sous mes yeux.

Jusque dans les titres de ses nouvelles, Livia Llewellyn fait preuve d'une maestria éclatante.
Je le pense rarement, donc l'écrit tout aussi rarement, mais Fournaise est un recueil marquant. Au fer rouge et en pleine gorge.
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Fournaise de Livia Llewelynn est un recueil de nouvelles horrifiques extrêmement Weird, portées par un style très travaillé et des modes de narration modernes. L'autrice met en scène des personnages marqués par les violences qu'ils subissent, qu'elles soient physiques, mentales ou sexuelles, dans un flot d'images macabres et de visions brutales, avec des corps et des esprits mutilés et torturés, des environnements décrépis, des personnages et créatures monstrueux.
Ce n'est clairement pas tout public, mais si vous êtes bien accrochés, foncez. Personnellement, j'ai été frappé et pris de passion. Ce recueil m'a rappelé pourquoi j'aime la Weird Fiction.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Extrait de ma chronique :

"En traduction comme en version originale, ces douze nouvelles de Livia Llewellyn vous garantissent donc un éblouissement pouvant aller jusqu'à la combustion spontanée, que l'autrice compose un "sombre poème en prose" (dixit The Conqueror Weird) avec la première nouvelle, "Panopticon", ou une histoire d'horreur de facture plus classique avec la deuxième nouvelle, "Stabilimentum".


Ces deux premières nouvelles définissent d'entrée l'étendue de la palette de l'autrice, aussi bien sur le plan stylistique ("Panopticon" est racontée au présent et à la deuxième personne, un mode de narration virtuose qui se retrouve aussi dans "A toi le droit de commencer" et dans "Et l'amour n'aura point d'empire, alors que "Stabilimentum" est racontée au passé simple et à la troisième personne) que thématique ("Panopticon" peut s'interpréter comme la dilatation d'un seul et même moment, là où "Stabilimentum" met en jeu un étrange décalage spatial dans un building)."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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