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Délirant. Loufoque. Déjanté. Inclassable.
Et pourtant de belles observations à noter et de belles leçons à en tirer.

Doppler, suite à une chute de vélo et un choc à la tête, a une révélation. Il suffit !
Oui, il en a assez de cette petite vie mesquine qui est la sienne, placée sous le signe du travail, de la famille, de la consommation, de la ville.
Il a enfin compris qu'il détestait les gens.
« Je n'aime pas les gens. Je n'aime pas ce qu'ils font. Je n'aime pas ce qu'ils sont. Je n'aime pas ce qu'ils disent.»

Terminé, basta ! A partir de maintenant, il va vivre seul. Dans la forêt.
Nouvelle vie donc, et nouveaux préceptes : fuir l'application humaine. Faire du troc. Et du vélo.
« Je me trouvais dans tous les endroits ordinaires où je faisais les choses ordinaires que les gens ordinaires font à Oslo, quand, tout à coup, la forêt s'est ouverte à moi et m'a pris avec elle. Elle m'a adopté. Il était grand temps... J'étais en passe de devenir haineux, rébarbatif pour mon entourage. »

Mais, seul, il ne va pas le rester longtemps. le voilà bientôt attaché à un jeune élan dont il vient de tuer la mère pour se nourrir.
Et puis d'autres rencontres vont avoir lieu comme celles avec un féru de modélisme, un voleur professionnel, un nouvel adepte de la forêt, et le souvenir de son père...

Voilà un roman plein d'humour féroce et dénonçant avec force notre esclavage devant l'argent, la société de consommation, notre propension à nous abêtir devant télévision et cinéma, les obligations ou les conversations que l'on s'impose envers les autres...
Sans oublier un certain regard sur la Norvège et les Norvégiens. Mais attention, hein, c'est de l'humour. Même s'il parait qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui !

En lisant ce roman déjanté, je n'ai pu me retenir de le rapprocher de ceux de l'écrivain finlandais Arto Paasilinna... Et je me suis fait la réflexion que décidément l'attraction polaire devait jouer un certain rôle dans le cerveau des habitants du grand Nord. 😜
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Prise de conscience, lors d'une chute de vélo, de Doppler. Il quitte son travail, femme et enfants et s'installe dans la forêt sous une toile de tente. Enfin il arrive à tuer un élan, mais son petit va s'accrocher à lui. Ils vont devenir des supers potes et le nomme Bongo. Pourquoi cet isolement ? Parce qu'il n'aime pas les gens. Eh bien il est sympathique ce bonhomme qui dénonce le capitalisme norvégien et est à l'inverse de toutes les idées reçues. Hommage à la nature, à la paresse, au conformisme.
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Ce bouquin échoué dans une boîte à livres est un OVNI.
Franchement hilarant, il est empreint d'une philosophie et d'une caricature prophétique d'un possible devenir de nos humanités.
Doppler, démuni de toute illusion (réussite professionnelle, argent, reconnaissance sociale, bonheur consumériste...) se coupe du monde en devenant un ermite survivaliste dans la forêt norvégienne. Avec un jeune élan dont il a tué la mère il lie une amitié humanisée. Il s'ensuit des rencontres insolites avec autant de personnages en perte de boussole avec une chute totémique et la quête d'une forêt perdue...
Doppler, c'est un roman dopant qui donne envie (en l'état de ce monde) de suivre ses pas dans la forêt profonde.

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Après une chute de vélo, Doppler prend conscience de la fatuité de sa vie « appliquée » et décide de ne plus rentrer chez lui et de fuir la société de consommation. Il vit désormais sous une tente en pleine forêt avec, pour seule compagnie, Bongo, un bébé élan même pas capable de gagner au loto animalier.
Bien que misanthrope absolu, Doppler n'en est pas moins très sympathique et fort attachant.
Il y a beaucoup de sagesse et de bonheur dans son renoncement. Et il voue une tendresse sans bornes à Bongo.
Par l'intermédiaire de Doppler, Erlend Loe dénonce bien des travers de notre époque et de la société danoise.
Le style est très agréable, c'est plein d'humour, très loufoque et profond en même temps. Il y a certes quelques répétitions, mais c'est une lecture légère qui fait passer un bon moment, et ça, ça fait vraiment du bien.
J'ai hâte de lire la suite, « Volvo Trucks »
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Avec un titre aussi peu accrocheur et une couverture aussi peu attrayante, soyons honnêtes, jamais Doppler n'aurait fini dans ma bibliothèque s'il ne m'avait pas été chaudement recommandé.

En fait, ce n'est que lorsqu'on referme le livre qu'on en saisit l'harmonie. On comprend alors que la couverture et le titre sont, contrairement à ce qu'on imaginait jusque-là, en parfaite adéquation avec le contenu venimeux du livre.

Tous deux suscitent en effet un malaise chez le potentiel lecteur, malaise que je qualifierais de constructif et dont émane un tout aussi jouissif que corrosif "je vous emmerde, je ne veux pas que vous me lisiez et, surtout, je ne suis pas là pour vous plaire".

Oui car Doppler n'est pas seulement une belle histoire d'amitié entre un homme et un élan, c'est aussi et surtout un regard incisif posé sur les travers de notre corps politique et social. Pour fuir la société normalisée et mondialisée qui le débecte ainsi que le contact humain, Doppler décide de planter sa tente dans la forêt et applique ainsi le précepte du plus célèbre des misanthropes (celui de Molière) : "et chercher sur la terre, un endroit écarté, où d'être homme d'honneur, on ait la liberté".

Notre Alceste des bois est toutefois plus radical. Il prône un retour à la nature, au troc et à l'oisiveté afin d'échapper à la société de consommation qui nous fabrique toujours plus de besoins et d'obligations – c'est d'ailleurs la réflexion la plus intéressante selon moi. Il remet par exemple en cause notre système de valeurs et son principe premier ("l'application") : "Je me suis tellement appliqué que c'est à en gerber. […] Pendant des décennies, j'ai pataugé dans cette mare d'application. Je me suis réveillé dedans, et je me suis endormi dedans. Je respirais l'application, j'ai respiré l'application et, peu à peu, j'ai perdu la vie."

Naturellement, le ton est à l'image du personnage : acerbe, mordant mais aussi touchant. La relation qui le lie aux deux autres personnages semble d'ailleurs symboliser les deux facettes de sa personnalité. Doppler se montre en effet incisif avec le "mec de droite" en qui il ne voit qu'une marionnette dénuée de toute substance mais il est a contrario bienveillant avec Düsseldorf, un solitaire qui s'est mis en tête de reconstruire la bataille où son père a été tué en modèle réduit afin de lui rendre hommage.

Si ses thématiques (amitié, nature, relation avec un animal a priori non domestique, critique sous-jacente de la société) peuvent l'apparenter à Arto Paasilinna, pour autant, la vision d'Erlend Loe me semble plus sombre. Certes Doppler se lie d'amitié avec un élan (Bongo) et certes ce Bongo a plus d'une initiale en commun avec le Belzebuth de Paasilinna (Doppler tente de lui apprendre à parler et à jouer au loto animalier) mais l'atmosphère est dénuée d'optimisme chez Loe, en témoigne les dernières lignes du récit ("c'est la guerre") ou même la scène d'introduction (la mort de la mère de Bongo), bien plus violente que celle qui explique comment Belzebuth est devenu orphelin.

Une récit loufoque donc, à la limite de l'absurde, exacerbé par un personnage à mi-chemin entre l'Alceste de Molière et le célèbre philosophe Diogène, qui paradoxalement touche du doigt bon nombre des problèmes politiques et sociaux qui agitent notre siècle.

Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
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Doppler n'aime pas les gens. Et cette révélation lui vient subitement, après être tombé de vélo. Lui qui avait jusque là mené une vie on ne peut plus normale, plaque tout du jour au lendemain et part s'installer dans la forêt. Adieu femme, enfants, travail et société de consommation. Bonjour nature, chasse, troc et solitude. Mais les gens qui l'entourent ne sont pas bien loin, et ils vont s'ingénier à lui compliquer sa nouvelle existence.

Au début du roman, le lecteur se demande si ce héros est un illuminé doublé d'un asocial. Quel être sensé pourrait en effet parler et agir ainsi ? Mais au fil du récit, force est de constater que Doppler est bien plus sage qu'il n'y paraît, et que sa vision de la société contemporaine – une société où règne « l'application » - est très juste. On pense inévitablement à Diogène, philosophe cynique qui vivait dans le plus grand dénuement et dormait dans une jarre.
Ce livre surprenant et à l'humour grinçant est à découvrir, et je vous en livre ici un extrait qui suffit à donner le ton: « Allumer la télévision équivaut pour moi à consulter un ouvrage de référence qui m'expliquerait pourquoi je n'aime pas les gens ». Littérairement parlant, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais l'originalité du ton vaut le détour.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Histoire d'un type qui part vivre dans une forêt à la périphérie d'Oslo, à la suite d'un choc sur la tête lors d'une chute de vélo, ce roman s'avère une succession de péripéties et de réflexions pseudo-philosophiques inintéressantes et de poncifs autour du refrain "j'aime pas les autres".
Je l'ai fini en lisant en diagonale et ça m'a suffi.
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Mr Doppler est un garçon - un homme - appliqué, norvégien, bosseur, père de famille, époux, qui vit à Oslo et fait du vélo.
Voilà pas qu'il tombe, de vélo, et se cogne la tête. Après quelques soins, c'est un homme nouveau qui apparait. Un homme qui ne voit plus trop l'utilité d'être appliqué, norvégien, bosseur, père de famille et époux. Ni un homme des villes. La forêt l'appelle. Il y plante sa tente, l'hiver approche, et alors, il y vivra avec sa bitésoncoutô.
En se faisant au passage un ami : un petit élan dont il a à regret tué la géante moman, parce qu'il fallait qu'il mange de la viande, affamé qu'il était.
Voilà notre Doppler narrant ses aventures dans la forêt avec son petit élan. Non, ce n'est pas le même auteur que le Lièvre de Vatannen, un petit élan n'est pas un lapinou et l'auteur du lièvre est finlandais. Mais il y a comme une connivence, chez ces auteurs des pays du froid. Outre cet attachement à un animal, il y a cet humour nonchalant, cette pensée en délire qui pourtant file droit, des raisonnements qui finissent par se tenir, à croire que c'est le monde qui déconne et eux qui ont raison. Ce même abandon, aussi, à la nature autour d'eux, qui donne ce qu'elle a à donner sans faire de chichi - ni de cadeau.
On navigue dans cette fluctuation de pensée avec un plaisir tout aussi nonchalant. C'est assez enivrant, plutôt paisible, un rien agaçant mais pour rire. le petit élan est craquant, et puis les gens autour, leurs histoires, de loin, de près. C'est chouette les gens, finalement. Après, on en fait ce qu'on veut, on les côtoie ou pas, ou un peu, avant de se lasser, jusqu'à la prochaine fois. Idem pour la forêt, on la côtoie en appréciant ses charmes, en se foutant de ses pièges, elle est cash la forêt.
Il m'a bien plu, l'homme des bois et son monologue saoulant mais richement achalandé. Moi qui adore les constructions de cabanes en forêt, ces videos que je pourrais regarder à l'infini, j'étais un peu déçue qu'il se cantonne à sa pauvre tente, sans chercher à agrémenter son quotidien, ah la la, si l'auteur m'avait passé un coup de fil avant… Mais à part ce détail, je l'aime bien, la petite vie que Monsieur Doppler se bâtit au fil des jours, et ses rencontres à la con. Un peu court, j'en prendrais bien une saison II, qu'il devienne le Don Quichotte de la Scandinavie ou le Marco Polo du Septentrion. Avec son petit élan.
Bonne route les garçons.
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Un homme décide à la mort de son père de fuir la société de consommation et s'aperçoit qu'il n'aime pas les gens, pas même sa famille. Sauf son fils de 3 ans qui n'a pas encore été formaté ! Il décide de s'installer en ermite dans la forêt où il vit sous la tente avec un élan dont il a tué la mère pour manger. Ce parcours singulier met en avant, avec humour, un homme qui cherche son identité dans le repli sur soi.
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Doppler est un norvégien d'Oslo qui devient subitement misanthrope après une chute de vélo. Quand le livre commence, cela fait 6 mois qu'il s'est réfugié en forêt, laissant femme et enfants.

Doppler ne supporte plus le monde « appliqué », bourgeois et conformiste, dans lequel il évolue. Sa chute lui a fait découvrir qu'il n'aime pas les gens, à commencer par sa fille tolkienisée et son jeune fils adepte d'émissions pour enfants. Sa vie de marginal se déroule quand même suffisamment près de la ville pour que sa femme vienne se faire faire un môme et qu'il se serve dans les réserves des maisons environnantes.

Doppler adopte un élan dont il a tué la mère, récupère involontairement quelques compagnons convertis à son mode de vie avant de partir continuer son aventure ailleurs.

En fait ce personnage m'a énervé et j'ai trouvé sa critique de la société moderne convenue et caricaturale. Même devenu marginal, il garde ses réflexes de petit-bourgeois évolué et sa prévention contre les « types de droite ». Sa critique de la télé, plutôt bien vue, ne suffit pas à justifier sa misanthropie, qui reste relative d'ailleurs. le ton du livre est sarcastique mais l'impression que j'en garde est similaire à la blague de la photo de couverture, je m'en lasse vite.

Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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