La Moïra, tome 2 : La Guerre des loups

Personne ne devrait avoir à payer de sa vie pour venger ses ancêtres.

Puis venait le repas, l'occasion pour les bardes de faire entendre au plus grand nombre leurs poëmes et leurs chants pendant que l'on goutait les mets délicieux préparés par les cuisiniers du palais. Les Sarrois ne mangeaient jamais aussi bien qu'au soir de Lugnasad. A chaque auberge sa spécialité. Dans celle ci on préparait des rognons de veau avec des feuilles d'oseille et de cresson, dans celle là on goûtait une délicieuse fricassée de lapereau à la crème d'olives,baignée de vin blanc et que l'on relevait de sel, de poivre et de basilic, dans une autre encore, les clients s'empressaient pour partager les râbles de lapin au cidre que l'aubergiste servait avec des pleurottes sautés et quelques grains de raisin qu'il avait fait soigneusement chauffer dans la sauce de cuisson du lapin...

Parfois le temps transforme les gens. Je ne saurais compter les amis que j'ai eus quand j'étais une enfant, que j'aimais tendrement et qui me sont aujourd'hui complètement étrangers.
(Faith)

- Quand le besoin de l'individu est plus fort que celui du groupe, il vaut alors mieux que l'individu soit exclu du groupe, ne serait-ce que provisoirement, pour préserver son équilibre. Et cela peut très bien fonctionner. IL faut savoir s'exclure. Ce qui compte, Phelim nous l'a appris, c'est d'être fidèle à soi-même. Même quand être fidèle à soi-même vous empêche de rester... dans un groupe.
(Ernan à Finghin)

Je n’ai pas de pouvoir. J’ai la mémoire des vies de tous ceux qui m’ont précédée.

Ne plus croire en la Moïra ne vous oblige pas à tuer tous ceux qui prêchent son existence !
(Aléa à Samael)

"Il s'était demandé ce qui avait pu motiver Phelim, Galiad et Erwan. Comment une fille aussi jeune avait pu ainsi éveiller leur intérêt; pire encore : leur passion. Mais aujourd'hui il comprenait. Il pouvait voir la sincérité de leur foi. Aléa était le Samildanach. Telle était la seule vérité. Et on pouvait mourir pour elle."

La Moïra est le chemin d'équilibre. La voie où toutes les forces opposées s'annulent pour assurer la stabilité du monde. p238

Les chevaux partirent au galop dans le sable blanc où poussait par endroit une herbe d'un vert fluorescent.
Mont-Tombe se dessinait de façon de plus en plus précise sous leurs yeux ébahis. Les toits, les fenêtres, les meurtrières sur la façade raide de l'abbaye, les murs de pierre qui se succédaient à travers les étages du rocher, les tourelles en encorbellement, les arbres touffus qui replissaient l'espace entre les maisons et le grand édifice...

Les Tuatanns étaient habités par la fureur de vaincre, une folie meurtrière qui leur brûlait les yeux, animait leur bras comme ceux de marionnettes aveugles et durcissait leurs coups, alors que les Brunois commençaient à perdre confiance, submergés par la peur.