Sorti en 2019 aux éditions Rue de Sèvres, Un putain de salopard nous plonge dès le premier tome dans une aventure en plein coeur de l'Amazonie, signée par
Régis Loisel au scénario et Olivier Pont à l'illustration.
Au début des années 70, Max arrive au Brésil avec son sac, sa guitare et une quête personnelle. Il rencontre tout de suite Christelle et Charlotte, infirmières venues prendre leur nouveau poste dans un dispensaire, puis leur amie Corinne. Il leur dévoile alors qu'il a vécu les trois premières années de sa vie ici et qu'il est revenu suite à la mort de sa mère pour retrouver son père. Il n'a aucune information ni nom, seulement deux photos de lui avec sa mère et un homme. Problème : sur chaque photo, l'homme est différent, et il ne sait pas lequel des deux est son père. Après une nuit en compagnie de Corinne, il décide de commencer sa quête qui le conduira en pleine jungle amazonienne dans une aventure qu'il n'imaginait pas vivre, et avec un souvenir de Corinne des plus désagréables : une blennorragie.
L'ambition de
Régis Loisel et d'Olivier Pont, c'est une véritable saga amazonienne. Et si l'humour est bien présent dans l'histoire, celle-ci dépasse la simple histoire d'un jeune homme qui attrape la chaude-pisse en cherchant son père dans la jungle du Brésil. Il y a une vraie ambiance d'aventure assez mystérieuse qui s'installe, on comprend que de nombreux enjeux tapis dans l'ombre de la jungle et des secrets jalonnent la quête de Max.
C'est aussi l'aventure du jeune couple d'infirmières qui se retrouvent confrontées à une réalité dont la violence dépasse de loin ce qu'elles imaginaient : des trafics sexuels tenus par des hommes armés caractérisés par leur brutalité et leur intolérance. Leur aventure est d'ailleurs liée à celle de Max, bien qu'ils soient séparés assez vite. C'est aussi une vraie aventure intérieure que chacun vit, au-delà d'un objectif professionnel ou d'une quête d'identité à travers la recherche d'un père.
Un des traits d'unions de leurs péripéties d'ailleurs, qui est presque un personnage à part entière tant sa place est importante, c'est la jungle amazonienne. Une nature dense, mystérieuse et belle, mais aussi menaçante voire hostile. Cette jungle regorge d'animaux, de plantes et d'insectes dangereux pour qui ne la connaît pas. Max a la chance d'être accompagné de Baïa qui le guide dans cette nature qui occupe une part majeure des cases de cet album. Représentée avec un souci du détail et des couleurs minutieux, elle perd parfois les personnages dans son immensité, prenant une place plus importante que celle d'un simple décor.
C'est donc un premier tome prometteur pour Un putain de salopard, une vraie aventure au coeur de la jungle amazonienne, et on a hâte d'en découvrir plus dans le prochain épisode.