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Hiver 1887, Londres. Les rues semblent avalées par un brouillard épais et mortifère. L'air est glacé et vous saute à la gorge pour mieux vous surprendre. Dans ce froid hivernal, Peter, enfant de la misère, raconte à d'autres orphelins des histoires, de très belles histoires qui réchauffent le coeur. Peter a un don. Il captive son auditoire et le transporte vers des contrées lointaines bien loin de l'indigence qui rythme leur quotidien. Mais même les meilleures histoires ont une fin ! Un homme surgit et les chasse à coups de pied tels des nuisibles. N'est ce pas ce qu'ils sont, au fond ? Des nuisibles oubliés de tous et oubliés de la vie. Peter n'a d'autres choix que de retourner auprès de sa mère, alcoolique, qui le somme de lui rapporter une bouteille coûte que coûte. Mais Peter n'a pas d'argent pour la payer. Il ose tout de même s'aventurer dans un bar, où traîne un vieil homme très gentil, Monsieur Kundall. Celui-ci, ami de Peter, passe des heures à lui raconter de belles histoires, notamment celle de son père. En voulant rentrer chez lui avec la bouteille, un homme l'agresse et lui fait subir les derniers outrages... Il lui vole sa jeunesse et sa vie et ses rêves. Elles sont bien loin les contrées merveilleuses du petit conteur...Traumatisé, il décide alors de tout quitter: son foyer, les ivrognes de la rue, les prostituées...Mettre fin à tout cela pour survivre ! Effacer les souvenirs destructeurs et lancinants ! En pleine nuit, croyant apercevoir une étoile filante, il se rendra compte que celle-ci n'est autre qu'une fée... Peter décide alors de la baptiser la fée Clochette et de la suivre, en volant au dessus de Londres...pour aller vers le pays imaginaire... Mais cette fée n'est peut être pas aussi dévouée et altruiste qu'il y paraît... Beaucoup plus sombre et froide que la version édulcorée de Walt Disney, cette adaptation de Loisel détonne par son graphisme et son ton profondément tragique, dès les premières pages. L'intrigue est menée tambour battant, on suit les péripéties de Peter avec effroi et espoir. le graphisme est essentiellement constitué de couleurs sombres, les dessins rendent bien compte de la misère et de la désolation, tout ceci collant parfaitement au scénario abominable de ce premier tome. le personnage de Peter est réellement intéressant et touchant et on n'a qu'une seule envie : les suivre Clochette et lui dans leurs prochaines aventures dans ce pays imaginaire qui semble être une terre promise pour Peter. Prudence, lecteur ! Entre le rêve et le cauchemar, entre le ciel et l'enfer, entre le merveilleux et l'horreur, les frontières sont parfois bien minces... + Lire la suite |