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Citations sur La vallée de la lune (19)

Le monde entier est une grande maison de fous, et je dois moi aussi être fou.
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- Quand on y songe, quelle occasion magnifique ! disait-il. Un pays neuf, ayant des océans pour frontières, situé sous la meilleure des latitudes, possédant un terrain plus riche et des ressources plus vastes qu'aucune contrée au monde, où venaient s'établir des émigrants qui avaient rejeté toutes les ficelles de l'Ancien Monde et se sentaient animés d'intentions démocratiques. Une seule chose pouvait les empêcher de perfectionner cette démocratie dont ils entreprenaient l'instaurations : c'était leur avidité.
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Il ne faut jamais, jamais battre la chair de l'ormeau sans chanter cette chanson : et jamais vous ne devez la chanter en d'autres moments. Ce serait le plus horrible sacrilège. L'ormeau est la nourriture des dieux.

[...]

L'un prône le poulet en sauce béchamel,
l'autre le caviar arrosé de kummel :
Mais le régal des dieux et buveurs d'hydromel,
C'est l'ormeau qui s'attache aux rochers de Carmel.

Tel qui jadis aimait et courtisait Corrine
En la rouant de coups aujourd'hui l'assassine,
Si nous battons la chair de l'oreille marine,
C'est par excès d'amour, pour la rendre plus fine.

Le jour où dans l'Olympe Amphitrite apporta
Cette Haliotis tuberculata,
Dans sa conque nacrée Iris se refléta,
Et Vulcain y perdit les dents qu'il y planta.

[Plus loin, tentative imparfaite de Saxonne]

Martelons le mollusque au rythme de nos vers,
Nos cœurs sont dépourvus de sentiments pervers,
Ce qui nous réunit dans ce lieu solitaire,
C'est notre amour commun pour l'oreille-de-mer.

[Tous les convives de poursuivre, les uns après les autres]

L'un boit de l'eau de pluie et l'autre du champagne,
L'un mange son prochain et l'autre ce qu'il gagne ;
Nourri d'ormeaux, couchant dehors, vêtu d'un pagne,
Je me croirais encore en pays de Cocagne.

Tel apprécie le porc ou la vache nerveuse,
Tel préfère la caille ou la dinde adipeuse :
Moi je reste fidèle à la chair savoureuse
De l'ormeau qu'a salée la grande mer houleuse.

Plus nous en dévorons, plus il en vient au monde,
Car l'amour règne au ciel, sur la terre et sous l'onde,
Mais prodigue avant tout sa semence féconde
A l'éternel sillon de la vague profonde.

Lorsqu'Esaü vendit pour un plat de lentilles
Son vieux droit d'aîné des familles,
Il ne connaissait pas ces exquises coquilles,
Sans quoi il eût vendu ses filles...
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Pendant qu'ils se serraient les mains, elle sentit sur la sienne les callosités de la paume du charretier, et ses regards rapides saisirent une vingtaine d'autres détails. Quant à lui, il ne remarqua guère que ses yeux, qui lui semblèrent vaguement bleus; c'est seulement plus tard dans la journée qu'il se rendit compte qu'ils étaient gris. Elle, au contraire, vit tout de suite ses yeux à lui tels qu'ils étaient, d'un bleu profond, larges et beaux comme ceux d'un enfant boudeur. Ils regardaient bien en face et elle les aima, comme elle avait aimé sa main en l'entrevoyant et en la pressant. Du même coup d’œil, mais moins nettement, elle avait observé le nez court et bien planté, la teinte rose des joues, la fermeté d'une lèvre supérieure un peu mince; puis son attention s'était concentrée avec plaisir sur la bouche grande et bien modelée, dont les lèvres rouges s'ouvraient franchement sur des dents d'une rare blancheur. Un enfant, un grand garçon d'homme, pensa-t-elle; et tandis qu'ils se souriaient en se lâchant les mains, elle fut surprise du reflet cendré de sa chevelure courte et frisée, qui paraissait de l'or le plus pâle, bien qu'elle fût en réalité d'un blond de lin.
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Spirituellement, il n'était pas plus qu'un étranger. Un autre homme regardait par ses yeux, un homme dont les pensées étaient de pensées et de haine ; un homme pour lequel il n'existait de bien nulle part, et qui était devenu l'annonciateur du mal partout latent dans l'univers.
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- La démocratie, rêve des peuples stupides ! Oh la la ! ma chérie, la démocratie est un mensonge, un enchantement destiné à maintenir les brutes dans la passivité, comme le faisait jadis la religion. Quand elles grognaient de misère et de fatigue, on les persuadait de rester dans cet état en leur racontant de belles histoires sur une terre située au delà du ciel, où elles vivraient dans la gloire et la prospérité, pendant que les malins rôtiraient au feu éternel. Ah ! que les malins ont dû se tordre. Puis quand ce mensonge s'est usé et qu'on a commencé à rêver de démocratie, les malins se sont mis à veiller à ce qu'elle soit un rêve et rien qu'un rêve. C'est aux grands et aux malins qu'appartient le monde.
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Le vieil antagonisme sexuel qu'elle avait toujours éprouvé en présence des hommes semblait maintenant s'être évanoui. Elle ne se sentait plus sur la défensive. Ce n'était plus un jeu, mais ce qu'elle avait attendu et rêvé, et la conscience de ce fait lui procurait une complète satisfaction. Elle ne pouvait rien lui refuser, même s'il venait à se montrer pareil aux autres. Et de cette réflexion grave naquit une certaine crainte : qu'il se montrât pareil aux autres.
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Le plus grand de tous les arts, c'est la conquête des hommes. L'amour est la somme de tous les arts, et la raison de leur existence. Ecoutez ! Dans tous les temps et dans tous les âges il y a eu des femmes, des femmes grandes en sagesse. Elles n'avaient pas besoin d'être belles. Leur sagesse était plus grande que toute la beauté féminine. Des princes et des potentats se sont courbés devant elles. Des nations se sont battues pour elles. Des empires se sont écroulés à cause d'elles. Des religions ont été fondées sur elles. Aphrodite, Astarté, les adorations de la nuit ; retenez, femme enfant, les noms de ces grandes femmes qui ont conquis les mondes des hommes.
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Tous les hommes meurent. Ceux qui sont stupides meurent comme des bœufs, sans savoir pourquoi. C'est très drôle à voir. Ils se battent à coups de poing ou de gourdin, et se cassent réciproquement la tête. C'est grossier. Ils ressemblent à une bande d'animaux, à des chiens se disputant des os. Ce sont les emplois qui sont les os, vous savez. Ah ! s'ils se battaient pour des femmes ou pour des idées, ou des lingots d'or, ou des diamants fabuleux, ce serait splendide. Mais non ; ils sont tout simplement affamés, et ils se battent pour des bribes de viande, afin de se remplir l'estomac.
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Alors l'arbitre nous sépare, et la tourbe commence à siffler et à hurler. "Maintenant rue un peu, bougre d'animal, et donne-lui le coup de grâce", me dit l'arbitre; et je lui réponds qu'il aille au diable. Bill et moi retombons dans un corps à corps, sans frapper, et Bill me touche de son pouce encore une fois, et rien qu'à voir l'expression de son visage je peux deviner sa souffrance. Ah! il en avait du courage, le pauvre garçon. Mais il atteignait la limite des forces humaines. Quoi, on appelle ça du sport, de plonger ses regards dans ceux d'un copain qui ne manque pas de trempe, mais qui va défaillir de souffrance, un type qu'on aime, dans les yeux de qui on voit qu'il vous le rend, et être obligé de lui infliger une nouvelle torture? Qu'ils s'amusent autant qu'ils veulent, ceux qui aiment ça, pas moi! Mais le public a parié sur nous. Nous ne comptons pas. Nous nous sommes vendus pour cent dollars, et il faut qu'ils en aient pour leur argent.
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