Ce roman s'apparente à bien d'autres dystopies comme "ravages" de
René Barjavel ou le formidable "
Moi qui n'ai pas connu les hommes" de
Jacqueline Harpman, pour n'en citer que deux.
Qu'est-ce qu'être un "homme vertical" et comment le rester? C'est avant tout choisir la conscience contre la violence.
Un extrait de l'évangile selon Marc, cité à moins du quart du récit, semble en être la clef de voûte: elle repose sur l'idée que c'est notre conscience intérieure qui, si elle est mauvaise, nous avilit et non ce que l'extérieur nous envoie de malsain; a contrario, notre humanisme, notre bonté, nos bons côtés pourrait-on dire plus communément nous protègent du Mal extérieur. Encore faut-il que nous sachions conserver notre bonne nature malgré toutes les épreuves que nous traversons, malgré les tentations successives de passer du côté obscur de la vie.
Cette opposition trouve sa représentation dans trois personnages: Léonardo, Lucia et Alberto. La conscience du premier le grandit chaque jour, la deuxième opte pour le côté lumineux, le troisième se perd dans une âme sans doute irrémédiablement noire.
Ce roman, en particulier à la toute fin, prend des allures de fable biblique: que sont-ce ces deux bateaux qui viennent porter des présents à l'enfant nouveau-né?