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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remercie Babelio et les éditions Flammarion pour la lecture de « Vends maison de famille » de François-Guillaume Lorrain.
Famille je t'aime. Famille je te hais. On connaît tous cette rengaine.
Dans ce jeu des 7 familles, il y a le père, dur, froid, intransigeant, avec une seule passion le jardinage, les plantes et leur culture, au point d'obliger les membres de sa famille à l'aider dans son activité virant à l'obsession. Il y a la mère qui suit, sans trop rien dire. Et enfin, il y a les deux enfants, Estelle et Guillaume qui, à l'âge adulte, quitteront vite le « cocon » ( ?) familial pour fuir à l'étranger. Elle, très loin, en Chine ; lui dans des pays européens en tant que professeur de français, ayant la bougeotte, forcément. Ce fils, le narrateur, se réfugiera dans les livres, choisira un métier plus intellectuel, à l'opposé des travaux manuels, loin des mains vertes. Parce qu'il faut fuir ce jardin, cette maison de campagne en Normandie qui ressemble plus à une caserne militaire qu'à une belle ferme pour des week-ends au vert.
Fuir la famille ou ce semblant de famille. Pour ne pas reproduire, pour oublier, pour ne plus vivre ces heures passées dans le jardin, forcés à cercler, bêcher, cultiver jusqu'à épuisement, forcés à manger jusqu'à l'écoeurement le fruit de leur récolte, sous les ordres du père tyrannique. Aveuglé par sa passion de plus en plus monomaniaque, ce père est bien incapable de parler d'autres choses, incapable de créer du lien autrement avec ses enfants. (Bref, il est loin de ressembler à Nicolas le jardinier). D'ailleurs, à force, il finit par désunir, faire éclater la cellule familiale.
Le jardin était beau, grandiose, prolifique, mais à côté, les enfants manquaient de soleil, d'oxygène et de liberté. Et peut-être aussi d'amour, de cette attention que le père ne savait donner qu'à son jardin.
A la mort du père, c'est comme une délivrance, la possibilité d'oublier un peu plus cette maison de campagne aux si mauvaises photos souvenir. Mais quelques années plus tard, par la chute accidentelle de la mère âgée (celle qui étonnamment a repris la suite horticole, mais avec plus de délicatesse), la question de la vente de la maison ressurgit pour le fils comme un acte nécessaire. Mais avec, tous les souvenirs remontent à la surface. On ne peut pas toujours fuir le passé, ou faire comme s'il n'avait jamais existé.
Avec une écriture agréable, agrémentée d'humour et d'émotions, ce jeune auteur nous décrit (au point où on cherche le vrai du romancé), une famille comme on en connaît beaucoup. Comme au poker, c'est fonction des cartes qu'on tire et on tombe sur une famille avec des problèmes à degrés divers : les manques de communication, les silences, les rancoeurs, les rancunes, et j'en passe...
On pense à la nôtre forcément. Comparable à l'arrosage, l'engrais plus ou moins de bonne qualité et tous les soins prodigués qui ont fait pousser ces arbres et ces légumes du potager, on pense à ce que l'éducation familiale a fait de nous, comment on grandit comme ces plantes vertes, pas forcément bien droit, comment on avance cahin-caha dans la vie, traînant avec nous les blessures de l'enfance, les souffrances du passé, tels des boulets parfois trop lourds à tirer. Malgré l'envie d'oublier certaines périodes, on en garde les traces, les cicatrices, plus ou moins consciemment, dans le sang ou à même la peau.
Forcément, Guillaume ne peut oublier comme ça toute son éducation ni toute la connaissance qu'on lui a inculquée sur les plantes et la botanique, ça fait partie de lui. C'est dans son ADN familial. Même s'il le rejette, même si ça le rend amer, tout n'est pas à jeter au compost ou à brûler comme un tas de feuilles mortes en automne et on est, d'ailleurs, bien incapable de le faire dans sa totalité. Il n'est guère si facile de savoir séparer le bon grain de l'ivraie. Et c'est bien là la complexité des sentiments et des liens.
Famille je vous hais. Famille je t'aime.
Ça me rappelle que moi, il faudrait que j'appelle ce week-end pour prendre de ses nouvelles.
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Une couverture qui donne envie et un titre qui fait penser que l'on va découvrir une histoire gentillette. C'est le cas en effet. Souvenirs d'enfance liés à une une maison secondaire dans la campagne normande où le père, médecin, dirige la famille d'une main de fer.
Pendant des années les week-end dans ce lieu, sans échappatoire, pour récolter, planter et travailler. Ce qui ne plait pas vraiment au héros de cette histoire. A la mort du père, la mère reprend le flambeau, s'activant avec adresse dans cette vie laborieuse mais choisie et aimée. Son fils Guillaume est loin de tout ça. Professeur à Florence. Une chute de la mère lui fait redire ce qu'il voulait déjà " il faut bazarder cette maison".
La nostalgie d'une époque, la nature et les rapports familiaux font de ce roman une lecture agréable où l'on peut se retrouver.


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Le narrateur Guillaume se retrouve avec Maulna, une vieille maison normande "à bazarder". En la vendant il veut ainsi se débarrasser de ses souvenirs, en particulier ceux liés à son père. Mais il hésite car sa mère est très attachée à cette maison et lui envoie même un album photos témoignant des jours heureux passés dans cette demeure.
Son père s'est toujours montré intransigeant voire tyrannique, obsédé par l'entretien du jardîn et vivant dans l'utopie d'une vie en autarcie dans ce lieu.
Adulte, Guillaume a choisi de fuir cette maison qu'il déteste en partant travailler à l'étranger.
Un auteur que je découvre avec ce roman. Un livre joliment écrit tout en finesse qui explore l'héritage, la mémoire et les rancunes familiales avec fureur mais aussi avec drôlerie.
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L'enfer peut-il se transformer en paradis ?


Guillaume est professeur de français à Florence. Son père est mort il y a quinze ans et sa mère a tenu à garder la maison de Maulna malgré l'insistance de son fils pour la vendre. Lorsque commence le roman, elle vient de se casser le col du fémur et ne pourra plus l'entretenir seule comme elle l'a fait jusque là.

Le moment est donc venu de la vendre, presque de s'en débarrasser comme si cela allait permettre au narrateur de liquider les souvenirs douloureux qui lui sont lié. Tuer le père aussi, ce père qui a construit ce domaine sur lequel il est seul souverain. Il y a consacré tout son temps et toute son énergie au détriment de sa famille et en particulier de ses enfants voulant offrir à ce foyer de la région parisienne l'autosuffisance grâce à ce morceau de terre en Normandie.

Pour le faire changer d'avis, sa mère lui envoie un album-photos. Elle espère qu'il va prendre conscience que le domaine de Maulna n'était pas (seulement) l'enfer dont il se souvient… Va-t-elle arriver à ses fins ? Guillaume va-t-il faire la paix avec son passé ? C'est ce qui vous découvrirez en lisant ce livre sensible, à l'écriture alerte et fluide.
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Voilà elle vient de se casser le col du fémur, alors que faire?
C'est la question que doit se poser François son fils, qui a choisi d'exercer son métier de professeur à l'étranger, pour fuir cette maison familiale qu'il exècre .

Le lecteur va faire connaissance de la "toutevaillante" (la mère) et du "grand timonier" (le père) et Estelle (la soeur), et surtout de cette maison en Normandie.

Un père omnipotent et obsessionnel, sa campagne prend le pas sur tout ce qui l'entoure, êtres et choses. Une mère qui laisse faire, une soeur plus âgée qui quitte le nid très tôt.
Un sentiment de solitude et d'écrasement, c'est ce qui lui reste après tant d'années lorsqu'il évoque Maulna.
Il faut vendre, le contre-argument de sa mère est l'envoi d'un album de famille.
Celui-ci aura-t-il le pouvoir de lui faire relativiser ses souvenirs âpres comme un fruit pas mur ?

J'ai aimé le vocabulaire, varié et précis pour montrer cet écrasement, les souvenirs qui resurgissent avec force et les jolies métaphores pour renforcer et communiquer ces émotions.

Le ton de la dérision bien employé, mais je regrette la construction décousue, même si elle peut rappeler les méandres de la mémoire.
Je trouve que nous n'avons aucune explication sur le pourquoi des choses, ni sur l'histoire familiale qui pourrait éclairer le lecteur sur le comportement du père. le silence de cette famille est pesant.

Cependant la lecture en reste agréable.

N'oublions pas que François-Guillaume Laurrain est aussi l'auteur du magnifique "l'année des volcans".

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette lecture.
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Ce roman ,qui me semble être une autobiographie ? est bien écrit , le style en est fluide. J'ai ,cependant , ressenti de la tristesse face à la désunion de cette famille et à la rancoeur du fils à l'égard de son père. Il est difficile de juger ,mais je trouve que l'auteur est assez narcissique et complaisant vis à vis de lui-même ,car malgré, certes, un manque d'amour ,il ne fut pas maltraité .Le récit ,même s'il se termine par un retour au source (comme quoi tout ne fut pas négatif ) laisse peu de place au pardon ou à la compréhension de la personnalité du père .Quel père sera t il à son tour ? les enfants ont souvent la prétention de faire mieux que les parents mais souvent chacun fait ce qu'il peut avec son propre vécu….
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Cela commence par la chute de la mère qui s'occupe seule de la maison de famille et de son immense jardin. Reproches sous-jacents, non-dits : il faudra vendre la maison de famille.

Nous sommes tous confrontés, un jour ou l'autre, à cette situation : que faire de cet héritage lourd de nos déceptions d'enfance, jalousies, reproches, haines parfois. Il faut se délester de ses souvenirs, et c'est ce que fait le narrateur de Vends maison de famille.

Banal ? Pas vraiment. Il y a d'abord le personnage écrasant du père, ogre jardinier obsédé par sa création, embauchant ses deux enfants, Estelle et son frère cadet comme esclaves de sa folie végétale. Les deux enfants font de la résistance à leur façon, en allant vomir aux toilettes les légumes de la soumission. La mère en arrière-plan, reste silencieuse et consentante. Avant de prendre le pouvoir après la mort du père.

Les courts chapitres virevoltent au travers des souvenirs lancés comme des balles de jongleur dans le ciel du passé, écriture fluide, élégante, légère. La virtuosité du narrateur mène à une conclusion douce-amère qui force l'admiration du lecteur : bravo l'artiste !
Suite sur le blog
Lien : http://nicole-giroud.fr/vend..
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Ce roman est une belle surprise.
Ce livre m'a été proposé par Babelio et je reconnais que j'avais des doutes quant à l'intérêt que j'allais bien pouvoir trouver dans cette lecture... Une histoire de maison de famille... Un homme tiraillé par ses souvenirs d'enfance...

J'ai été d'emblée séduite par l'écriture de François-Guillaume Lorrain.
Beaucoup de douceur s'en dégage.
Je ne suis pas douée pour disséquer le style des écrivains, ce n'est pas mon fort du tout, mais celui-ci en a, du style.
Et ici, c'est ce qui m'a séduite, plus que l'histoire en elle-même.

Le narrateur, Guillaume, vit à Florence avec sa femme Léa. Il enseigne l'histoire.
Sa grande soeur Estelle vit elle aussi très loin de France, en Chine.
Tous deux ont fui très tôt une vie familiale oppressante, auprès de parents, et surtout d'un père, qui ne vivaient que pour Maulna, un hameau de Normandie où ils avaient acheté une maison de campagne.
De Maulna, il ne reste à Guillaume que des souvenirs de durs labeurs agricoles... Enrôlé par son père pour piocher, ratisser, planter. Tous les weekends et durant les vacances, pour entretenir ce qui fut "la grande affaire de son existence". Ses enfants étaient sa main-d'oeuvre. Guillaume parle, non sans humour (enfin, ça ne le fait pas rire en fait), de "STO parental".
"Il ne s'intéressait pas à nous. Il avait des colères terribles. Il nous faisait travailler très dur." Confiera-t-il à une psy.
Le père est décédé il y a 15 ans, des suites d'un cancer. La mère a continué à faire vivre Maulna. Elle a repris le flambeau, seule mais aujourd'hui, à plus de soixante-dix ans, et après une chute, la question de l'entretien de cette maison de famille se pose de nouveau.
Guillaume voudrait qu'elle vende. Sa maman, au repos forcé, en profite pour lui concocter un petit album souvenir contenant des photos d'enfance prises à Maulna. le fils soupçonne fortement sa mère de vouloir l'amadouer. Elle veut lui "blanchir l'esprit avec ses photos !".
Ou tout simplement lui montrer qu'il a peut-être oublié les bons côtés de son enfance au grand air ?

Il n'y a pas de réponse à ce questionnement précis mais la décision que prend Guillaume quant à l'avenir de la maison de famille est elle claire et nette.

Plusieurs jours après la fin de cette lecture, que m'en reste-t-il en mémoire ?
La puissance évocatrice de l'écriture imagée de l'auteur.
Des clichés de vie familiale à la campagne.
Les chapitres consacrés à "l'étude" des photos par Guillaume sont des petites merveilles de douceurs instantanées pour le lecteur, même si paradoxalement le narrateur finit toujours par y retrouver des souvenirs blessants.

Une manière pour l'auteur de nous dire que, finalement, le temps fait son travail ?

Je me suis demandée quelle était la part d'autobiographie dans ce récit, qui est bien classé dans la catégorie "roman" mais qui sent bon le vécu.

Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Vendre la maison de famille, voilà ce que souhaite Guillaume après qu'une chute de sa mère ne lui permet plus de s'en occuper. Les moments passés dans cette maison de famille en Normandie, il les a détestés… tous !
Ses parents, son père surtout dur à la tâche et dans la vie, ont beaucoup travaillé pour embellir cette maison, y faire pousser des légumes, des fruits et des fleurs… à foison. Les enfants devaient les aider et ce, à leurs grands désespoirs.
Alors dès qu'ils ont pu, Guillaume et sa soeur ont fui loin de leur famille, de cette maison… L'une en Chine, l'autre en Italie. Mais 20 ans plus tard, leur mère, devenue veuve entre temps, ne souhaite pas vendre et va faire parvenir à son fils un vieil album de famille. Les souvenirs vont resurgir…
J'ai trouvé certaines situations parfois drôles mais beaucoup, remplies d'amertume par cette enfance gâchée par cette maison familiale. Souvent, maison de famille rime avec vacances, insouciance, rire et joie. Ici, je dois bien le dire il n'en est rien !
Ce petit livre court de 215 pages ne restera sans doute pas dans ma mémoire, trop court et manque de profondeur peut-être mais il reste, somme toute, une lecture agréable, un bon moment de détente.
En tout cas, je remercie la masse critique privilégiée de Babélio et les Editions Flammarion pour la découverte de ce roman
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