Citations sur Le Roman d'un spahi (17)
En trois mois, elle avait grandi et s'était développée tout d'un coup, comme les plantes de son pays. Elle avait même acquis une certaine grâce de timidité qui sentait la jeune fille .Un boubou de mousseline blanche couvrait maintenant sa poitrine arrondie, comme cela est d'usage pour les petites filles qui deviennent nubiles.
Elle avait de l'or plein les bras, de l'or aux chevilles, des bagues d'or à tous ses orteils.
Prenez les matelots, les spahis, — tous ces abandonnés, tous ces jeunes gens qui dépensent leur vie au loin sur la grande mer ou dans les pays d'exil, au milieu des conditions d'existence les plus rudes et les plus anormales ; — prenez les plus mauvaises têtes ; — choisissez les plus insouciants, les plus débraillés, les plus tapageurs ; — cherchez dans leur cœur, dans le recoin le plus sacré et le plus profond : souvent dans ce sanctuaire vous trouverez une vieille mère assise, — un vieille paysanne de n'importe où, — une basque en capulet de laine, — ou une brave bonne femme de Bretonne en coiffe blanche.
Ce fut, par un temps sombre, une galopade vertigineuse dans le sable du désert. Un ciel d'hiver, il y a là-bas aussi des ciels d'hiver, plus rares que les nôtres, étonnants et sinistres sur ce pays désolé : des nuages tout d'une pièce, si noirs et si bas, que là-dessous la plaine était blanche, le désert semblait une steppe de neige sans fin.
Et quand les deux spahis passaient, avec leurs burnous, emportés par la course de leurs bêtes emballées, les vautours énormes qui se promenaient par terre par familles paresseuses prenaient un vol effaré et se mettaient à décrire dans l'air au-dessus d'eux des courbes fantastiques.
Prenez les matelots, les spahis, — tous ces abandonnés, tous ces jeunes gens qui dépensent leur vie au loin sur la grande mer ou dans les pays d'exil, au milieu des conditions d'existence les plus rudes et les plus anormales ; — prenez les plus mauvaises têtes ; — choisissez les plus insouciants, les plus débraillés, les plus tapageurs ; — cherchez dans leur cœur, dans le recoin le plus sacré et le plus profond : souvent dans ce sanctuaire vous trouverez une vieille mère assise, — un vieille paysanne de n'importe où, — une basque en capulet de laine, — ou une brave bonne femme de Bretonne en coiffe blanche.
Pauvres garçons, qui buvez à la mémoire des morts, riez, chantez, soyez bien gais et bien fous, profitez de l'instant joyeux qui passe !… Mais les chants et le bruit sonnent faux sur cette terre du Sénégal, — et il doit y avoir encore là-bas, dans le désert, des places marquées pour quelques-uns de vous.
Pauvres garçons, qui buvez à la mémoire des morts, riez, chantez, soyez bien gais et bien fous, profitez de l'instant joyeux qui passe !… Mais les chants et le bruit sonnent faux sur cette terre du Sénégal, — et il doit y avoir encore là-bas, dans le désert, des places marquées pour quelques-uns de vous.
Ce fut, par un temps sombre, une galopade vertigineuse dans le sable du désert. Un ciel d'hiver, il y a là-bas aussi des ciels d'hiver, plus rares que les nôtres, étonnants et sinistres sur ce pays désolé : des nuages tout d'une pièce, si noirs et si bas, que là-dessous la plaine était blanche, le désert semblait une steppe de neige sans fin.
Et quand les deux spahis passaient, avec leurs burnous, emportés par la course de leurs bêtes emballées, les vautours énormes qui se promenaient par terre par familles paresseuses prenaient un vol effaré et se mettaient à décrire dans l'air au-dessus d'eux des courbes fantastiques.