Citations sur Oeuvres - Bouquins 01 (69)
N'est pas mort ce qui à jamais dort, Et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! Iä Iä, Cthulhu fhtagn !
Quand un voyageur dans le centre nord du Massachusetts prend la mauvaise direction au carrefour du péage d'Aylesbury juste après Dean's Corner, il découvre une campagne étrange et désolée. Le terrain s'élève peu à peu, les murs de pierre bordés de broussailles se pressent de plus en plus vers les ornières de la route sinueuse couverte de poussière. Les arbres des nombreuses zones forestières semblent trop grands, et les herbes sauvages, ronces et graminées manifestent une luxuriance qu'on leur voit rarement dans les régions défrichées. En même temps, les champs cultivés sont singulièrement rares et improductifs ; tandis que les maisons très dispersées présentent un aspect étonnamment uniforme de vieillesse, de misère et de délabrement. Sans savoir pourquoi, on hésite à demander son chemin aux silhouettes noueuses et solitaires aperçues de temps à autre sur un seuil croulant ou dans les prairies en pente semées de rochers. Elles sont tellement silencieuses et furtives qu'on se sent comme en face de choses défendues dont il vaut mieux ne pas se mêler. Quand une côte sur la route révèle les collines au-dessus des bois profonds, le sentiment de vague malaise grandit. Les sommets trop arrondis, trop symétriques pour évoquer un naturel rassurant, et parfois le ciel fait ressortir avec une particulière netteté les cercles bizarres de grandes colonnes de pierre dont la plupart sont couronnés.
L'abomination de Dunwich
Lorsqu'enfin je m'éveillai, ce fut pour découvrir que mon corps avait été, comme par un étrange phénomène de succion, à demi happé par une sorte de boue d'un noir d'encre, qui s'étalait autour de moi en ondulations monotones à perte de vue, et dans laquelle, non loin de moi, mon bateau était allé s'échouer.
Dagon
Dès que j'approchai de la Cité sans Nom, je compris qu'elle était maudite. Traversant au clair de lune une affreuse vallée desséchée, je la voyais de loin, dressée au milieu des sables, comme un cadavre émergeant d'une fosse mal faite. La peur suintait des pierres, usées par le temps, de cette vénérable survivante du déluge, cette aïeule de la Grande Pyramide ; une aura invisible me repoussait et m'engageait à fuit les antiques et sinistres secrets que nul ne devait connaître, que nul devant moi n'avait osé pénétrer.
La Cité sans Nom
La figurine, qui passa ensuite lentement de l'un à l'autre afin que chacun puisse l'examiner de près avec attention, avait entre sept et huit pouces de haut et était d'un travail très raffiné. Elle représentait un monstre à la silhouette vaguement anthropoïde, avec une tête de pieuvres dont la face n'aurait été qu'une masse de tentacules, un corps écailleux, d'une grande élasticité, semblait-il, des griffes prodigieuses aux pattes postérieures et antérieures, de longues et étroites ailes dans le dos. Cette chose, qui paraissait distiller une malignité redoutable et dénaturée, était d'une corpulence presque boursouflée et paraissait tassée sur un bloc rectangulaire, une sorte de piédestal, couvert de caractères indéchiffrables. [...] Il était indubitable qu'elle avait un âge extraordinaire, angoissant, incalculable. Rien cependant ne la rattachait au moindre type d'art caractéristique de l'aube de la civilisation - ni même, à vrai dire, à celui de n'importe quelle époque.
L'appel de Cthulhu
Ce qu'il y a de plus pitoyable au monde, c'est, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à relier tout ce qu'il renferme. Nous vivons sur une île placide d'ignorance, environnée de noirs océans d'infinitude que nous n'avons pas été destinés à parcourir bien loin. Les sciences, chacune s'évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l'effroyable position que nous y occupons qu'il ne nous qu'il ne nous restera plus qu'à sombrer dans la folie devant cette révélation ou à fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d'un nouvel obscurantisme.
L'appel de Cthulhu
Je me souviens que les gens marchaient, le visage blême et préoccupé, et chuchotaient des mises en garde et des prophéties que nul n'osait consciemment répéter, ou s'avouer à lui-même avoir entendues.
Nyarlathotep
Chaque matin, près des falaises de Kingsport, une étrange brume monte de la mer. Blanche et duveteuse, elle s'élève des profondeurs vers ses frères les nuages, toute pleine de rêves de pâturages humides et de cavernes de Léviathan. Et lorsque, plus tard, les calmes pluies d'été tombent sur les toits qui abritent les poètes, ces nuages éparpillent des bribes de rêves pour que les hommes ne vivent pas sans avoir vent des mystères anciens, ou des merveilles que durant la nuit les planètes racontent aux autres planètes.
L'étrange maison haute dans la brume
Tandis que je frappais à la porte avec l'archaïque marteau de fer, j'avais un peu peur. Une crainte s'était glissée en moi, peut-être due à l'étrangeté de mon passé, à la tristesse du soir et au silence bizarre de cette vieille ville aux coutumes insolites. Lorsqu'on répondit à mes coups, la crainte s'empara de moi, car je n'avais entendu aucun pas avant que la porte ne s'ouvrît en grinçant.
Le festival