Que celles et ceux qui, par le titre alléchés, salivent déjà, je suis au regret de leur dire qu'hélas ils ne friseront pas l'indigestion chocolatée en dégustant ce roman.
L'intrigue se déroule près de la frontière italienne, dans une Suisse à peine éclaboussée par les soubresauts de la Seconde Guerre mondiale, plus exactement à Chesa Silviscina, petit paradis entouré de lacs et de montagnes, où vit Madame Arnitz. Autour d'elle gravite toute une jeunesse insouciante dont elle aime à s'entourer, parmi laquelle ses filles Isabella et Margot ainsi que leurs amis.
L'équilibre doré se brise le jour où Isabella introduit Arturo, jeune professeur juif venu ici incognito, se mettre à l'abri des lois antisémites italiennes. Margot et Arturo vont s'amouracher l'un de l'autre ce qui provoquera un drame et précipitera leur fuite.
Des années plus tard, la fille d'Isabella va tenter de reconstituer cet épisode auquel sa mère, aujourd'hui disparue, a pris part.
Chassés croisés amoureux, dévoilements familiaux distillés au compte-gouttes, dédale de témoignages entrecroisés à diverses époques jusqu'aux dernières pages où, tel un nom de code, le chocolat chez Hanselmann tant attendu livre un ultime éclairage.
Ce roman est à l'image de la Suisse, à savoir une intrigue calfeutrée narrée sur un ton presque bénin mais lourd de sous-entendus et qui ne se révèle pas facilement.
Une histoire plutôt bien écrite même si le montage est complexe (je me suis plus d'une fois égarée dans les époques) pour, au final, une révélation qui n'en est pas vraiment une et n'a rien de fracassant.
L'atout de ce livre réside dans cette atmosphère particulière, un brin surannée, qui fait le fameux charme discret de la bourgeoisie et qui contraste avec le contexte dramatique de l'époque.
Je suis donc restée un peu sur ma faim tout en appréciant l'arrière-fond historique.
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