Les vieux fourneaux, tome 5 : Bons pour l'asile

Une conclusion dynamique où on a plaisir à retrouver l'humour et la verve de nos anar' préférés pas vraiment grabataires.
Le scénario - en dehors du début en fanfare - n'a rien de bien transcendant, mais ça reste mieux que bien des BD insipides qu'on peut trouver...

Les revoilà !! Et j'ai un peu souvenir d'avoir été quelques peu déçue par le tome 4, mais cette fois je suis à nouveau enchantée.
J'ai adoré les retrouver dans des sujets d'actualité : la place qu'on fait aux migrants. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ne manquent pas d'imagination.
C'est fort, c'est engagé.
Mais c'est aussi plein de tendresse et aussi d'émotions assez forte.
Et j'imagine que le tome 6 va permettre de réunir toute la famille de Juliette.

J'ai trouvé ce 5e épisode moins riche et moins drôle. Avec Sophie, on est toujours dans les relations familiales conflictuelles (« On ne force pas les gens à s'aimer. ») et avec Pierrot et sa bande, dans le militantisme, cette fois concernant l'accueil des migrants (« Quand c'est le Quatar qui rachète les musées, les plages privées et les clubs de foot, personne ne crie à l'invasion arabe. Tout le monde est content. Donc ce ne sont pas les étrangers qui font peur, ce sont les étrangers PAUVRES. »). Il y a toujours des situations cocasses (Mimile sur le terrain de rugby!), des bons mots (« Depuis la nuit des temps, notre pays enracine son union nationale dans la défaite. Alésia, Azincourt, Waterloo, Sedan, Trafalgar, Diên Biên Phu… C'est un concept purement français. C'est même peut-être ça, la France. On se trouve glorieux dans la défaite, ce qui nous rend quasi invincibles. »), et sous-jacents, des sentiments qui affleurent. Mais globalement l'album est, selon moi, moins accrocheur que les précédents, comme si la recette s'essoufflait...

Un gros coup de coeur pour cette série!
BD que j'ai découverte tout à fait par hasard... grâce à la bande-annonce du film.
Une BD sur le troisième, ou quatrième âge... quelle drôle d'idée!
Ce n'est pas commun pour une série BD alors forcément, on ne sait pas trop à quoi s'attendre, si ça va nous plaire.
Au final, tout est parfait!
Le coup de crayon, les personnages attachants, des dialogues savoureux, ciselés (on pense à Audiard) avec des expressions d'un autre temps.
Nos trois petits vieux sont très loin de l'idée générale véhiculée sur la vieillesse et c'est tant mieux.
Heureusement, Sophie est là pour (tenter de) dompter nos trois rebelles.

Une série toujours enthousiasmante, bourrée d'humour et surtout la dimension humaine et sociale avec toujours une morale à chaque épisode.

L'idée de départ des "Vieux fourneaux" étaient vraiment plaisante: des soixante-huitards sur le retour, restés plus ou moins révolutionnaires dans l'âme, mais sans trop d'illusions quand même, continuent d'entretenir plus ou moins la flamme. Les deux premiers tomes, ceux de la découverte, nous avait séduits. Et puis la suite fut plus laborieuse, concrétisée par exemple par un tome 4 poussif. Ce cinquième opus ne fait guère mieux: s'appuyant mollement sur notre actualité, il déroule quelques gags assez ordinaires, que l'on voit venir de loin, et quand même pas très drôles. Il faut dire que les auteurs, notamment en raison du succès relatif de leur entreprise, sont un peu trop occupés. Ils "livrent" donc maintenant leur album annuel, au milieu d'autres activités, pour le meilleur et pour le pire: le filon est usé, et si les Vieux Fourneaux ne sont pas tout à fait "bons pour l'asile", ils peuvent partir à la retraite.