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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Lövestam Sara – "Ça ne coûte rien de demander : une enquête de Kouplan, détective sans papiers" – Robert Laffont / Pocket, 2019 (ISBN 978-2-266-29117-0)
– copyright 2015 pour l'original en suédois.

J'avais lu "Chacun sa vérité" dont j'avais conservé un souvenir plutôt positif : l'auteur faisait preuve d'une certaine originalité en inventant ce personnage du réfugié iranien (sur)vivant en Suède dans la clandestinité puisque "sans papiers", susceptible de se voir expulsé à tout moment, mais prenant tout de même le risque d'assurer sa pitance quotidienne en débutant dans le noble métier de détective privé.

L'auteur reprend ce personnage atypique pour ce deuxième volume de ce que l'éditeur nous annonce comme une "tétralogie" : j'aurais déjà dû me méfier, car depuis Wallander, l'exploitation d'un filon éditorial est devenu une véritable manie en Suède et ailleurs (n'est pas Maigret qui veut).
Ici, cela tourne à la catastrophe.

Passons sur l'intrigue pratiquement inexistante et d'une faiblesse insigne, puisque l'auteur se sert de la structure du roman à énigme pour traiter d'un tout autre sujet "sociétal" (comme on dit aujourd'hui dans les cercles branchés). Une fois de plus se vérifie ici cette règle d'airain : on ne fait pas de bonne littérature en voulant à toute force démontrer le bien fondé d'une idéologie, et cette contrainte s'aggrave encore dans le cas du roman à énigme.

Impossible également de construire un récit crédible en surchargeant le personnage principal de caractéristiques atypiques : voilà que le pôvre Kouplan, en plus d'être réfugié, d'origine iranienne, de parents aisés tout plein intelligents (mère psychologue, évidemment, père professeur), maîtrisant bien entendu cinq ou six langues (mais pas le chinois), pourvu d'un physique de gringalet, sans papiers dans la vilaine Suède avec sa vilaine police, s'avère – dès les premières pages – être une fille engagée dans son hypothétique transformation en garçon à grand coup d'hormones (fort coûteuses) prises sans aucun suivi médical.
Et l'auteur d'en rajouter, d'en rajouter, d'en rajouter sur ce thème du "transsexuel" qui obsède aujourd'hui la bien-pensance ordinaire (il faut impérativement "briser tous les tabous" pour être dans le mouv'). Ce malheureux personnage doit en plus s'occuper des affres d'un couple de lesbiennes : là encore, l'auteur en remet, en remet, en remet, soucieuse d'insérer quelques scènes un peu osées (ingrédient indispensable pour assurer le succès commercial).

Dès la moitié du roman, du fait que l'auteur ne dispose pas d'un talent littéraire transcendant, ça devient longuet, ennuyeux, avec d'interminables paragraphes illustrant les lieux communs s'étalant dans les revues pour salon de coiffure et même dans les colonnes du quotidien "Le Monde". L'intrigue s'enlise, et le récit devient carrément in-vraisemblable lorsque surviennent les incontournables recherches "miraculeuses" via Internet. L'auteur parvient à un degré de sottise irrattrapable.

Direction poubelle pour ce roman sans intérêt.

Accessoirement, pour qui voudrait réellement se documenter sur la dure réalité du trans-sexualisme (renommé "dysphorie du genre" pour faire scientifique), il convient par exemple de solliciter Google sur le parcours et l'euthanasie de Nancy Verhelst (octobre 2013) qui secoua la Belgique, ou encore sur le cas de "Faouzia/Fauzi" opérée en 2002, littéralement charcutée par les éminents spécialistes du CHU de Bordeaux.
Après avoir ainsi découvert le sujet, on peut se tourner vers les articles "phalloplastie" et "métaidoïoplastie" présents sur Wikipedia, puis naviguer sur le Web : en quelques minutes à peine, on arrive sur des sites de cliniques implantées dans le Tiers-Monde, offrant des interventions mirifiques (sans aucune garantie, puisque dans des pays hors de tout contrôle réel) à des prix tout aussi mirifiques : le malaise des un(e)s fait la richesse des autres...

Remarquons au passage que même les plus ignobles médecins nazis, pourtant avides de charcutages odieux et de vivisections variées sur des êtres humains vivants, ne se lancèrent dans ce type d'opération...
Mais aujourd'hui, tout ceci relève d'un mouvement idéologique plus général, d'un scientisme effréné, visant à démontrer que l'humanité est dorénavant en mesure de "corriger" la nature à volonté, au gré des souhaits individuels. Retour vers les siècles de la décadence de l'Empire Romain, sans doute ?
Et les médias sont tellement avides de sensationnalisme pour garantir leurs rentrées publicitaires en flattant les voyeurismes les plus malsains...

Pour ce qui concerne les "trans-sexuels" ne changeant pas d'appareil naturel originel, on se reportera à l'ineffable article du quotidien "Le Monde" (phare de la bien-pensance éclairée toujours en pointe dans le mouv') en date du 14 novembre 2018, signé Solène Cordier et intitulé "La justice accorde le statut de «parent biologique» à une femme transgenre" - Une décision de la cour d'appel de Montpellier, «inédite», permet l'inscription à l'état civil de la filiation des deux parents dont l'un est devenu femme tout en étant le père biologique".
On peut en rire ou en pleurer, au choix.

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