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Curvy tome 2 sur 1
EAN : 9781460933664
84 pages
CreateSpace Independent Publishing Platform (04/03/2011)
4/5   1 notes
Résumé :
The second collection, featuring chapter 3 of the online comic, plus bonus material. Anais and Fauna visit Water World.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
À l'abordage
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Ce tome fait suite à Curvy (2010) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il regroupe des chapitres publiés sur internet, et a été publié en 2011, écrit et dessiné par M. Magdalene qui est le nom de plume de Sylvan Magdal. Il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc en 74 pages.

La vigie d'un bateau de pirates informe la capitaine qu'il a aperçu une femme à l'eau. La capitaine Bell est en train de se prélasser dans un transat sur le pont en sirotant un verre. Elle lui demande si cette silhouette est aussi féminine que le morceau de bois à dérive de la veille. Il s'en offusque et continue d'observer : il y a une jeune femme à la peau noire, Fauna, montant un requin dont elle est en train de tirer sur la mâchoire supérieure pour lui faire ouvrir la bouche. Elle lui mord même le rostre, ce qui le fait pleurer. La capitaine fait observer que les requins ne pleurent pas. le requin recrache violemment une jeune femme blonde qui atterrit plusieurs mètres plus loin dans l'eau : Anaïs. Les deux jeunes femmes font signe au navire à voile, mais aussi à vapeur. La capitaine les accueille sur le pont, leur indiquant qu'elles sont maintenant des esclaves de l'équipage. Anaïs se retrouve enchaînée au mur de la salle des machines, à pelleter du charbon dans les chaudières. Fauna se retrouve en cuisine à devoir peler des pommes de terre. Elle s'y met avec une méthode bien à elle, jetant dans un coin toutes celles qui ne sont pas assez régulières et ne pelant que celles avec une forme parfaite. À la table du capitaine, les marins trouvent qu'il n'y a plus que des pommes de terre au menu, depuis trop longtemps.

La vigie passe un appel pour indiquer qu'un autre navire est devant, prêt à être pillé. La capitaine se lève et indique au cuisinier Doto qu'il a intérêt à ce que ce navire marchand transporte de la bonne nourriture. Un marin avec des jumelles indique à Bell que le navire est faiblement armé et qu'il détecte un niveau d'estime de soi particulièrement bas. L'attaque commence : les marins envoient des flèches déployant des cordages, avec un choix agressif au niveau de la pointe. Les flèches arrivent sur le pont du navire marchand et les chiots s'attaquent à tout : l'un mort un marin à la gorge, l'autre mord dans le bastingage. Les pirates donnent l'abordage et prennent pied sur le pont de leur proie. La capitaine Bell applique la pointe de son sabre contre la nuque de l'autre capitaine. Celle-ci se retourne et lui demande de faire attention avec son sabre, car elle est sa soeur. Bell l'avait bien reconnue, et ordonne à son équipage d'arrêter de massacrer l'équipage. Roughy tranche quand même le bras gauche d'un marin. Il se fait vertement tancer par Bell qui exige qu'il présente ses excuses. Sa soeur bégaye devant tant de sauvagerie. Elle espère que Bell ne va pas ordonner de passager tout son équipage au fil de l'épée. Bell la rassure : ils vont juste faire affaire. Les pirates récupèrent toute la cargaison du navire, et laissent les pommes de terre en échange.

Même s'il n'a pas lu le premier tome, le lecteur comprend vite le principe : Anaïs une jeune terrienne est dans un monde imaginaire où elle traverse de nombreuses aventures, aidée par Fauna, une jeune femme dotée de capacités extraordinaires. La couverture promet une aventure sous-marine, avec des pirates, une sirène mâle, et un individu s'accouplant avec un poisson géant. En attendant, ça commence comme un récit de pirates. Les dessins sont un peu particuliers : emprunts d'une forme de naïveté, avec des contours simplifiés tracés d'un trait fin, sans variation d'épaisseur, et des aplats de noir solides. le lecteur constate tout de suite qu'il s'agit d'un univers fantaisiste dont la logique ne répond qu'à l'inspiration du moment de l'auteur, donnant une saveur onirique au récit. La capitaine Bell est habillée avec un chapeau noir de vicaire, un soutien-gorge s'apparentant à un bandeau de pirate pour chaque sein, un slip masculin, des bas résille et des bottes, sans oublier un gros tatouage de main sur le ventre. S'il prend la peine de prêter attention aux tenues vestimentaires tout du long du récit, il remarque à la fois une sorte de logique pour celles des marins, et plus loin celles des sirènes mâles et femelles, mais souvent constituées à partir d'éléments hétéroclites, certains étant anachroniques par rapport au genre évoqué.

Il en va de même pour les décors qui eux aussi dépendent de la fantaisie de l'auteur et de son inspiration du moment. La silhouette du bateau des pirates évoque à la fois celle d'un galion, et celle d'un transatlantique à vapeur. La chaudière dans la soute comprend assez d'éléments reconnaissables : deux portes pour enfourner le charbon dans la fournaise, deux cadrans à aiguille pour suivre la pression, et c'est tout. le lecteur n'est pas bien certain de la raison pour laquelle il y a une baignoire de la taille d'une piscine dans l'un des ponts du galion. Il a du mal à croire à la maison en pierre de taille sur la petite île de LandLand qui ne semble pas pouvoir receler ce genre de matériau de construction. Il se frotte les yeux en découvrant un autre navire de pirates qui s'apparente à un paquebot de luxe pour croisières. Plus le récit progresse, plus la sensation d'onirisme se fait forte, renforcée par des éléments anachroniques comme une partie de football, ou un téléphone portable, des cartes à collectionner de joueurs de baseball, un pistolet, sans oublier une collection de godemichets très contemporains. D'un autre côté, les dessins à l'allure un peu naïve font tout passer, semblant dire que tout ça n'est pas à prendre trop au sérieux.

Le lecteur constate que l'intrigue avance rapidement, parfois un peu décousue, comme si le scénariste se disait qu'il a tiré le meilleur de son idée et qu'il peut passer à autre chose. Sauvetage d'Anaïs et Fauna, puis elles deviennent esclave à bord du navire pirate, mais seule la première est enchaînée. Attaque d'un navire marchand dont le capitaine se révèle être la soeur de la capitaine Bell. Présence d'une sirène mâle dans l'équipage de Bell, qui ne semble pas avoir de difficulté à se mouvoir hors de l'eau avec sa queue, ni à respirer l'air plutôt que l'eau. Un individu en costume cravate fait appel à Drexler, un chasseur de primes qui se rend chez une diseuse de bonne aventure pour savoir où se trouvent les deux terroristes qu'il recherche, Anaïs & Fauna. Utilisation d'un requin vivant pour combler une brèche dans la coque du navire des pirates. Mariage dans la cité des sirènes. Etc. Etc. le lecteur ressent l'enchaînement des péripéties comme un récit écrit au fil de l'eau ou presque, au gré de sa fantaisie pour le plaisir de matérialiser ses fantasmes.

D'ailleurs, la couverture indique qu'il s'agit d'une bande dessinée pour adultes, en plus de l'individu qui s'accouple avec un gros poisson, et là aussi l'auteur tient ses promesses. Juste après avoir pillé le navire marchand, la capitaine Bell décide que Fauna n'a plus besoin d'être une esclave et qu'elle a besoin de ses services dans sa chambre à coucher. Il suffit de deux cases pour que les deux femmes soient nues. Fauna commence à caresser le sexe de Bell, puis goute ses sécrétions en portant ses doigts à sa bouche. Puis par la force de la pensée, elle fait sortir les trois godemichets présents dans le tiroir de la table de nuit, et, toujours par la force de l'esprit, en insère un dans le vagin de sa partenaire. Pendant ce temps-là, Anaïs bénéficie d'un répit dans sa tâche de manoeuvre, et la sirène mâle lui fait profiter de la piscine, puis lui raconte son histoire. Il lui propose qu'elle fasse un homme de lui, tout en enfilant un gode ceinture. le dessinateur se montre explicite, avec ces dessins toujours aussi délicats, représentant la nudité sans hypocrisie, y compris le sexe masculin en érection. Les relations sexuelles sont toujours consenties, et les rapports restent dans des positions classiques, sans déviances ou pratiques plus épicées, allant de la fellation et du cunnilingus, à la pénétration. Il réalise un ou deux gros plans sur des fellations. Il s'aventure jusqu'à une scène de bondage, avec une corde douée d'une vie propre et visiblement très expérimentée en shibari. C'est donc une bande dessinée coquine qui ne s'en cache pas, mais sans tourner à l'exploit physique, avec des individus dessinés de manière un peu lâche, au physique ordinaire, pas des culturistes mâles, ni des femmes siliconées.

Cette série sort de l'ordinaire de la production des comics américain de bien des manières. Pour commencer, elle a vu le jour en parution sur internet, avant de bénéficier d'une parution papier. Ensuite, c'est l'oeuvre d'un auteur complet, scénario & dessins, qui met à profit la possibilité d'impression à la demande offerte par un célèbre site marchand. La série compte une demi-douzaine de tomes, tout aussi débridés. le créateur met en scène une jeune femme délurée avec sa compagne dotée de capacités magiques, vivant des aventures hautes en couleurs, avec des rebondissements intervenant au gré de la fantaisie de l'auteur. La narration visuelle présente une personnalité surprenante : des dessins un peu naïfs, parfois malhabiles dans la représentation, ou dans l'enchaînement des cases, mais toujours lisibles et gentils. Cette narration dédramatise toutes les situations, même les blessures graves comme un bras tranché, tout en amenant une forme de poésie onirique savoureuse, et en évitant que les scènes de sexe ne soient scabreuses.
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