Et alors, la psychanalyse, qu'est-ce qu'elle propose comme service à l'homosexuel ? Elle vise à le libérer de l'idéal qui l'écrase et l'empêche de pratiquer tranquillement son mode de jouissance ; elle l'allège, à l'instar de ce qu'elle essaie de faire pour les autres analysants.
L'homosexualité, est-ce une maladie ? Non, Lacan l'affirme. Pour le psychanalyste, la "normalité" n'est pas épuisée par le choix sexuel, elle se définit plutôt par le fait de sortir de l'oedipe dans une position correcte vis-à-vis du père,d'avoir les yeux en face des trous par rapport au symbolique, c'est-à-dire à la loi? Bref, pour résumer, on peut être un hétérosexuel rangé des voitures, bardé d'enfants et être beaucoup moins 'normal" qu'un garçon sensible.
... le fin du fin, c'est d'être à la fois cynique et idéaliste.
Morale : au coeur de la réalité, au centre de l'amour et du désir, il y a le manque, le vide, la mort ; cela crève les yeux !
Et le fantasme, cette mise en scène du désir, permet d'accommoder l'objet, toujours de la même manière. Même après des années de divan, on continue - la seule différence, c'est que l'on sait que toute notre vie se réduit au rapport à un objet inaccessible avec lequel on entretien un lien de jouissance réglé d'avance.
Selon [Lacan, la science] part d'un point vide, est une construction qui, quand elle est vraiment bien bâtie, n'offre pas de différence essentielle avec le délire d'un fou, éminemment organisé et structuré.
Si la sexualité ne peut donc pas "s'épanouir", ce n'est donc pas à cause de la répression sociale, comme le croyaient les trublions de 1968 ; c'est parce que jouir sans entrave sème la mort et la destruction.
Psychanalyser est également un acte, et un acte de création - et c'est là que Jacques Lacan veut en venir. Mais c'est un acte sans référence extérieure qui le justifie : il n'y a pas de mode d'emploi préétabli de la cure, puisque chaque analysant est différent. C'est donc risqué, et trouver un bon analyste est difficile [...].
Jacques Lacan pense que s'il n'y a plus guère de maître, c'est parce que le capitalisme a pris le pouvoir : il est à présent le maître absolu qui régit nos vies.
Bref, nous sommes tous manipulés, inutile de crier '"pouce" !