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Citations sur Le Ciel des chevaux (5)

Les médecins ont diagnostiqué une maladie complexe, un trouble plutôt – c’était un mot étrange, « trouble » comme une eau opaque, l’œil indéchiffrable d’une flaque sur un chemin boueux- dans lequel certains enfants finissaient pas sombrer jusqu’à n’avoir plus aucun contact avec le monde extérieur.
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Il manque des années à ma vie comme il manquerait des doigts à ma main, quelques centimètres à l'une de mes jambes, je boitille sans relâche d'un bout à l'autre du ruban, quelqu'un a coupé le fil, les deux extrémités flottent librement et il m'est impossible de les renouer.
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Où dors-tu la nuit ? T'es-tu construit un lit d'herbes sèches comme un renard, ou dors-tu entre les branches comme un oiseau ? Reposes-tu sous un buisson, au bord d'une allée, comme une pierre repoussée du pied, dont l'éclat précieux est voilé par la poussière ? T'es-tu construit un palais plus beau que ceux des princes ?
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Les médecins ont diagnostiqué une maladie complexe, un trouble plutôt- c’était un mot étrange, « trouble », comme une eau opaque, l’œil indéchiffrable d’une flaque sur un chemin boueux – dans lequel certains enfants finissent par sombrer jusqu’à n’avoir plus aucun contact avec le monde extérieur. Le monde dans lequel ils vivent est autre, disaient-ils, ils y grimpent comme dans un petit grenier, une minuscule cabane en haut d’un arbre, et ils tirent la porte derrière eux pour un moment, pour quelques heures et parfois pour toujours. Maman a pleuré mais en te retrouvant dans l’antichambre où l’on t’avait envoyé attendre, elle n’a pu y croire, son petit garçon au visage si tendre qui avait appris à compter, à lire, à écrire presque en même temps que sa grande sœur.
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Et puis il y avait notre père. Il élevait des chevaux, disait-il. Quand il rentrait le soir, il dégageait une forte odeur de fumier qui nous faisait éternuer, et ses ongles, les lignes de ses paumes étaient incrustées de la crasse noire qu’y laissait le poil des bêtes. A tour de rôle, nous avions le droit de lui récurer les mains avec une brosse de poils durs. Bien sûr cela nous émerveillait, nous tournions autour de lui en flairant cette odeur animale inconnue et il y a avait mieux encore ; parfois il travaillait le dimanche, il arrivait à travers champ en tirant derrière lui un cheval attaché à une corde. De notre chambre nous les entendions s’ébrouer ou hennir dans le pré derrière le portillon du jardin, et nous nous précipitions dehors en criant. Souvent c’étaient de vieux chevaux au chanfrein gris, parfois ils boitaient ou paraissaient malades, mais nous les trouvions magnifiques ; après cela nous chevauchions pendant des jours des bâtons au bout duquel nous avions attacher les fines soies que l’on trouve à l’extrémités des épis de maïs, nous refusions même de mettre pied à terre dans la maison.
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