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3,91

sur 244 notes
Au coeur de la nuit anglaise, la forêt bruisse d'ombres étranges qui coulent leurs langues bleues aux pieds des chênes séculaires et fécondent la terre endormie pour éveiller les noirs sortilèges.

Claquemurés dans leurs chaumières, les villageois invoquent les dieux païens pour conjurer la malédiction, tandis que les Béguines prient pour la sauvegarde des âmes.

Mi-conte, mi-thriller sous les cieux cruels du moyen-âge.

Il manque un bon coup de fouet au texte mais l'ensemble reste plaisant.
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Construit en mosaïque, avec un chapitre écrit du point de vue de personnages différents, ce roman permet de réaliser qu'il y a eu un féminisme au Moyen-Age, et qu'il a perduré jusqu'au début du XXème avec les béguinages. On assiste aux luttes entre l'église, les seigneurs locaux avantagés par les cultes anciens, et ce mouvement féminin qui paraît si moderne. Des personnages intéressants et un regard neuf sur une période de l'histoire que l'on méconnaît trop. L'auteur a aussi écrit La compagnie des menteurs, à lire. 4,5/5
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J'avais déjà été séduite par "La malédiction de Norfolk", et encore + par "La compagnie des menteurs". Avec "Les âges sombres", Karen Maitland ne déroge pas à son thème de prédilection et c'est tant mieux! Certes, elle tend à s'enfermer dans le genre médiéval, mais c'est pour mon + grand plaisir. Car nul de dépeint mieux qu'elle le quotidien des hommes et des femmes de cette époque. L'immersion est si totale qu'on ne ressent même plus le choc des cultures et des générations: on est immergé dans la vie d'un village anglais au XIVème siècle; on ressent le Moyen-âge, on devient le Moyen-âge.

Ce style me met très à l'aise; je m'y glisse et m'y sens comme chez moi, au milieu des foires et des marchés, des petits pois écossés devant la porte de la chaumière et des herbes qui soignent. Ce roman met bien en avant le conflit qui oppose la récente christianisation du peuple à l'ancienne religion (ce qui s'apparenterait aujourd'hui à la Wicca). La transition est difficile et malgré les ordres stricts du Clergé, les anciennes pratiques demeurent bien souvent, à l'abri des maisons de torchis ou sous le couvert des bois et de la lune.

Si aujourd'hui le monde est bien triste et compliqué à appréhender, il n'était pas simple pour autant avant. Les problématiques étaient différentes, mais la vie tout aussi dure, si ce n'est +. le joug de l'Eglise, la famine qui menace, les intempéries qui détruisent les cultures, les guerres intestines... le Moyen-âge, pour passionnant qu'il soit, est bien loin de l'image d'Epinal qu'on peut s'en faire. le titre de cet ouvrage en est témoin: "Les âges sombres": on n'aurait pas pu trouver mieux...

J'aime les livres qui, en + de nous raconter une histoire, nous apprennent des choses. Et c'est le cas ici: les chapitres sont émaillés chronologiquement par des pages évoquant les Saints et les fêtes de l'époque, qui étaient fort nombreuses. Karen Maitland rythme son roman grâce à cette sorte d'almanach d'antan. de +, cela aide à structurer le récit car il s'agit + d'une (captivante) chronique du moyen-âge que d'une "histoire" à proprement parler. le béguinage, le village d'Ulewic... On suit la vie de tous ces gens le temps d'une longue et tortueuse année.

Les personnages sont fouillés, nuancés, bien loin du manichéisme gentils/méchants, et c'est ce qui rend ce roman si vivant, si authentique. J'ai également beaucoup apprécié le petit tour que nous a joué l'auteur à propos d'une certaine fréquentation du père Ulfrid. Elle utilise ce même stratagème à la fin de "La compagnie des menteurs", mais encore une fois je me suis laissée prendre et surprendre par ce beau tour de passe-passe littéraire. J'aurais aimé une fin un peu + percutante, mais ce point de détail n'a pas suffit à faire retomber mon enthousiasme. D'autant + qu'une fois encore Karen Maitland nous offre de précieuses notes historiques à la fin du livre. Magnifique...
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Je reviens ici après avoir lu le premier ouvrage de Karen Maitland "la compagnie des menteurs" auquel j'avais donné un 5 étoiles il me semble. Ici j'ai encore une fois adoré son écriture, son univers et bien sûr, l'une de mes époques préférées, le Moyen-Age. On ne retrouve pas le même genre d'attachement qu'on pouvait avoir avec les personnages du premier roman. En effet, je n'ai pas toujours compris les motivations de Servante Martha et je n'ai pas adhéré à son caractère. Les autres Martha sont de "bonnes pâtes" mais juste là pour seconder Servante Martha. Béatrice m'a exaspéré vers la fin du roman, malgré son attachement à Gudrun qui était assez émouvant et tragique à la fois. Je ne sais pas si je devait plaindre ou détester le père Ulfrid, en tout cas j'ai trouvé son personnage pitoyable, mais la révélation de l'identité de Hilary était quand même intéressante de mon point de vue. J'ai peut-être eu une préférence pour Osmanna et Pègre, deux personnages ayant les pieds sur terre et assez modernes pour l'époque je pense. Enfin, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment saisi la fin de l'intrigue. Cependant, même sans être un coup de coeur, ce roman reste très agréable à lire et j'ai dans ma PAL son troisième opus "les âmes du Norfolk" dans lequel j'espère retrouver toute la passion que j'ai eu en lisant La compagnie des Menteurs.
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J'ai choisi ce livre à la bibliothèque sous l'étiquette "policier". Alors oui il y a une intrigue un peu sombre, mais ce n'est pas non plus un policier ou un thriller à mon sens. Ca reste un excellent roman, où l'auteur nous embarque facilement dans la très vieille Angleterre, avec ses légendes et ces coutumes.
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Après la Compagnie des menteurs, Karen Maitland nous livre un nouvel opus qui touche et qui ne laisse pas indifférent'' Les Ages sombres ‘'. Ce livre se situe au Moyen Age et raconte l'histoire d'une petite ville de l'est de l'Angleterre. Une ville sous le joug d'un seigneur et de l'église tout cela arbitré par une communauté de femmes chrétiennes (des béguines). L'auteur nous immerge ainsi dans son histoire en faisant de ses personnages les principaux narrateurs. On découvre grâce à eux un monde sombre, lugubre et froid. Un monde où règne violence, faim, sorcellerie, misère, torture. Un monde partagé entre le paganisme et le christianisme, un monde où la loi du plus fort règne en maître, tout cela avec en toile de fond une Angleterre glaciale et humide. Un livre fort, sombre, noir à découvrir.

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Karen Maitland nous entraîne dans l'Angleterre du Moyen Age avec ces croyances. C'est l'histoire d'un béguinage qui va tenter de s'implanter non loin d'un village. mais plusieurs calamités s'abattent sur ce village, et aidés de leur prêtre, les villageois vont vite se méfier de ces femmes indépendantes et épargnées par les calamités.
L'auteur nous offre ici un panel de personnages bien décrits. Elle nous raconte aussi la vie dans un béguinage. Le tout associé à de vieilles croyances.
Un très bon livre.
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Livre d'histoire, livre fantastique, livre religieux, un peu de tout cela.
Ce mélange des genres fonctionne bien, mais est parfois ennuyeux (car redondant) et ne donne pas de réponse à certaines interrogations posées par l'auteure.
Mais parfaitement documenté et avec une fin particulièrement réussie.
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Sombre en effet que cette époque du Moyen -Age en Angleterre !

1321, les conditions climatiques perturbées entrainent de mauvaises récoltes, des épidémies chez les animaux et la famine chez les habitants de la petite bourgade de Ulewic .
La cupidité de certains et l'ignorance du plus grand nombre : cela suffit à faire resurgir les croyances anciennes et la cohorte de malfaisants , tels les Chats Huants , hommes aux masques de chouette profitant de la crédulité des autres gens pour les terroriser et les monstres, comme l'Owlman, mi-homme, mi-chouette , n'attendent que ces temps troublés pour réapparaitre et faire régner la terreur dans les bois et malheur aux imprudentes qui s'égarent la nuit tombée .
L'église n'est plus le rempart qu'elle prétend être , mal servie par des hommes corrompus ou avides .

Au milieu du tumulte , comme sur une île entourée d'eau, mais cette description va devenir véridique , vit une communauté de femmes libres, arrivées de Flandre , les béguines Martha qui soignent et nourrissent les indigents , cultivent leurs terres et élèvent leurs troupeaux .

Ces femmes, indépendantes, croyantes sans être asservies par l'église , travailleuses et soudées même si la cohabitation de caractères souvent affirmés n'est pas toujours harmonieuse, sont désignées à la fois par le prêtre et par les chats Huants comme les responsables des fléaux s'abattant sur le village et doivent disparaitre: c'est si simple d'accuser les autres surtout lorsqu'ils sont étrangers ...

Karen Maitland renouvelle avec les Ages sombres, une histoire passionnante dans un genre différent de la compagnie des menteurs, avec toujours une petite pincée de merveilleux , comme on retrouve d'ailleurs dans les livres de Carole Martinez qui rendent cette période moyenâgeuse si éloignée de la notre et tellement envoutante !

Promenons nous dans les bois, pendant que l'Owlman n' y est pas ...
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