AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 112 notes
5
14 avis
4
10 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une plongée dans le Liban d'aujourd'hui, racontée par un universitaire à travers de courts chapitres, décrivant la déliquescence d'un pays doté pourtant de nombreux atouts, mais vérolé depuis des décennies par une oligarchie corrompue qui a conduit le pays à la ruine. Une description brève et d'autant plus percutante de la catastrophe du 4 août dernier, acmé d'une situation déjà catastrophique, voire désespérée. Mais l'espoir demeure, car le peuple libanais ne veut pas mourir.
Commenter  J’apprécie          160
Beyrouth, Liban. 4 août 2020. Une gigantesque explosion va ravager la ville. L'auteur nous dévoile le contexte de cette tragédie. L'étiolement d'un pays. La chute économique d'un système corrompu. La détérioration du quotidien. Il nous démontre que le libanais se relève toujours face à l'adversité quelque soit la puissance du cataclysme. Un témoignage simple et réaliste.
Commenter  J’apprécie          140
Chroniques d'un passé glorieux, mais qui n'aura duré que peu de temps, au regard de celles qui s'attardent à nous décrire un effondrement douloureusement inéluctable dont on n'envisage pas, malheureusement un redressement prochain. L'écrivain libanais Charif Majdalani raconte avec de nombreuses anecdotes le délitement d'une société non gouvernée, corrompue avec en point d'orgue, l'épouvantable accident survenu dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 avec l'explosion de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium causant des dégâts considérables. Triste cheminement qui n'empêche pas les libanais qui n'ont pas encore fuit le pays d'afficher un grande solidarité et d'affirmer qu'ils ne plieraient pas et combattraient un « régime qui souhaite la chute du peuple ».En peu de pages, ce journal fournit au lecteur une information riche sur ce qui se passe dans ce pays. Cet ouvrage, a reçu un prix spécial Fémina 2020 de l'essai.
Commenter  J’apprécie          120
Quand Charif Majdalani a commencé à tenir ce journal au début de l'été 2020, il pensait écrire sur la situation de Beyrouth et du Liban en temps de COVID-19 et de l'impact des confinements sur la situation économique déjà bien dégradée après des années de corruption, d'affairisme et clientélisme et de détournements en tous genres de fonds publics et d'aides internationales.

Les libanais ont eu l'argent facile, et l'ont bien flambé ...

En ce milieu d'année 2020, l'inflation est telle qu'il est difficile de définir le tarif de services essentiels comme la réparation d'une clim' ou d'une fuite d'eau, que l'état et les sociétés publiques sont en telle déliquescence que  l'électricité est vendue à prix d'or par des compagnies privées et l'eau commence à être distribuée par camions citernes qui ponctionne des nappes phréatiques proches du néant .... 

Et vint le 2 août .... 

L'explosion de plus de 2000 tonnes de nitrates d'ammonium stockés dans un entrepôt du port qui ont dévasté la ville faisant plus de 200 morts, 150 disparus, 6000 blessés et endommagé plus de 90000 bâtiments, détruit 6000 habitations ... 

Le journal de l'auteur s'interrompt pour ne reprendre qu'une dizaine de jours plus tard, après la sidération avec une litanie de noms, de blessés, de défunts 

Mais quand même toujours l'espoir que le Liban se remettra de cette épreuve, comme il a surmonté les précédentes.

Un ouvrage d'amertume et d'espoir avec, en leitmotiv, ce graffiti repéré sur plusieurs murs de la ville : le régime souhaite la chute du peuple 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          90
Charif Majdalani m'a enchantée avec les sagas familiales qui racontent  l'histoire du Liban sur deux siècles et de nombreuses générations : j'ai beaucoup aimé Caravansérail, le Seigneur de Marsad, L'Empereur à pied, et la Villa des Femmes. A l'occasion du Mois du Liban initié par Maeve, et à la suite de la catastrophe du 4 Août 2020, il m'a semblé évident de commencer mes lectures libanaises par cet ouvrage. 

Au mois de juillet 2020, Charif Majdalani tient un journal où il note les effets sur la vie quotidienne de l'effondrement annoncé. Cela commence à la banque où il devient impossible de retirer son argent. La fourniture d'électricité devient  erratique. Puis la fourniture d'eau courant. Les ordures. 


Après avoir énuméré toutes les anomalies prémisses de l'effondrement économique, l'auteur analyse les causes de cette crise: la mise en coupe claire de secteurs entiers de l'économie:

En trente ans, le pays tout entier est devenu la chasse gardée de la caste des oligarques au pouvoir, qui a établi avec les citoyens une relation de nature mafieuse, offrant protection, garanties et petites opportunités à tous ceux
qui les sollicitaient et bloquant toute autre

Le pays est dévasté,  la crise économique se double d'une catastrophe écologique.


Cette confiscation de l'économie par la caste des oligarques depuis une trentaine d'année fut quand même mise en cause par la révolution



La goutte qui fait déborder le vase et des milliers de manifestants sortirent dans la rue. L'espoir qui est né avec cette Révolution libanaise trouva la pandémie!

Mais une dernière catastrophe s'est abattue sur Beyrouth :

"4 août 2020, à 18 h 07, la cargaison, ou ce qui en reste, chauffée par l'incendie, ou emportée par l'explosion
d'un dépôt d'armes, ou bombardée, explose. Six années d'opacité et d'irresponsabilité, résultat de trente années
de corruption et de mensonges, de politiques mafieuses"

Reprenant son  journal quelques jours après l'explosion, il faut d'abord faire l'inventaire des décès, des blessures, des destructions. Mais, étrangement une note d'optimisme survient :

Durant la journée, le moral remonte un peu, au spectacle notamment de cette immense jeunesse qui s'est levée
comme un seul homme pour prendre sur elle d'effacer les traces du cauchemar et d'aider à commencer à rebâtir,
en l'absence de l'État voyou dont tout le monde vomit jusqu'aux plus anonymes de ses représentants et les
chasse dès qu'ils osent apparaître sur le terrain au milieu des ruines.

Effondrement, corruption, destructions, Covid...l'histoire n'est pas terminée. la conclusion en suspens, comme une canette qui roule...
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
Commenter  J’apprécie          80
Le Liban d'aujourd'hui vue par les yeux d'un écrivain vivant à Beyrouth entre juillet et août 2020 à travers son journal intime et ses réflexions personnelles suite à l'explosion du 4 /8.
Un triste bilan sur ce pays qui était si riche, l'auteur nous raconte l'histoire de son pays, les guerres, la corruption, la vie au jour le jour, ses espérances et découragements.
Instructif et révoltant.
Commenter  J’apprécie          60
Cela commence par le journal d'un écrivain libanais sur l'état déliquescent de son pays pour se terminer par un témoignage poignant sur la terrible explosion qui ravagea le port et une partie de la ville de Beyrouth le 4 août 2020.
Le propos oscille tout du long entre espoir et désillusion, entre résignation et révolte. Un témoignage précieux sur l'état alarmant d'un pays qui aurait tout pour bien faire...
Commenter  J’apprécie          52
Quand un écrivain libanais raconte le désastre de son pays, cela donne un livre clair, concis et poignant. Charif Majdalani est décidément une voix qui compte.

🌻Au départ, cela devait être un livre sur la crise libanaise. Sur la confiscation du pouvoir et de l'argent du Liban par son pouvoir corrompu. Sur la vie devenue extrêmement compliquée par la dévaluation de la monnaie locale, par l'inflation brutale des prix, renvoyant la classe moyenne dans la misère. L'auteur y narre aussi de façon très claire, l'histoire complexe du pays, avec ses religions, ses clans. Les manifestations de 2019 et la vie quotidienne qui continue coûte que coûte.

🌻Et puis il y eut le 4 août 2020 et la terrible explosion du nitrate d'ammonium dans le port de Beyrouth. La sidération qui s'en suit. le désespoir, et le courage des jeunes qui ont déblayé les débris. L'immense élan de générosité intergénérations qui permet à la vie de se poursuivre, coûte que coûte.

🌻C'est un livre noir parce que la situation libanaise l'est, un journal du quotidien dans lequel l'auteur prend position quant aux responsabilités du désastre. Et où la seule note d'espoir vient de l'envie d'acheter un terrain dans les montagnes libanaises, là où tout n'est qu'ordre et beauté.

Un grand livre qui permet de mieux comprendre le Liban d'aujourd'hui.

Beyrouth 2020, Journal d'un effondrement, Charif Majdalani, Actes Sud
Lien : https://www.instagram.com/bc..
Commenter  J’apprécie          50
Facile à lire, très touchant.
Unpeu deçu par la fin car après l'explosion du port j'ai eu l'impression que l'auteur a écrit ce qu'il a dans le coeur et a un peu bacler la fin. Comme si ça l'a deconnecté et lui a fait perdre son inspiration.
On sent bien qu'il y a un rythme d'écriture et d'idées avant que j'ai perdu apres cet evenement.

Decouverte de cet auteur. J'ai bien aimé son écriture et ses analyses.
Etant moi même libanais d'origine, je me suis retrouvé dans pleins d'anecdotes et d'histoires qu'il a raconté. J'ai reconnu les endroits qu'il a décrit.
J'ai appris des choses sur l'histoire de mon pays. À aucun moment je n'ai trouvé l'auteur prendre partie. Son analyse globale et ses idées sont neutres et très justes.

Ça me donne envie de lire d'autres livres pour lui.
Commenter  J’apprécie          00
Ce petit livre d'à peine 160 pages transporte son lecteur dans ce pays mouvementé mais néanmoins fascinant qu'est le Liban. Majdalani partage son cri de coeur en retraçant une période qui débute par les manifestations du peuple libanais et qui s'achève par l'explosion catastrophique d'août 2020. On aurait tant voulu avoir une lueur d'espoir qu'un jour tout serait comme avant. Une époque révolue depuis presqu'un demi siècle où le Liban était connu comme un pays prospère et ouvert à l'extérieur par sa diversité culturelle et confessionnelle avant l'heure. Si le problème du Liban serait ses pays voisins toutefois au delà des questions géopolitiques sa tragédie actuelle reste la corruption. Que peut bien faire un écrivain de talent que de s'exprimer avec sa plume sur son pays déchiré mais qui laisse complètement indifférent ses principaux responsables politiques? Un an presque depuis l'explosion du port de Beyrouth, il n'y a aucune amélioration palpable bien au contraire la situation continue à s'aggraver et l'immigration continue à vider ce pays de 10,452 km2 de sa population parmi laquelle je m'y trouvais moi aussi de 1977 à 1992.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (282) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}