L'archipel d'une autre vie

Dans les années 1970, le narrateur, un jeune étudiant géomètre russe, est envoyé en stage aux confins de la Sibérie orientale, pour y effectuer des relevés géodésiques. Il embarque en hélicoptère pour la bourgade de Tougour, et de là, il part à pied à travers la taïga, pour y rejoindre un village appelé Mirovia, sa destination.

En cours de route, il rencontre dans la forêt un homme solitaire, Pavel Gartsev. Celui-ci lui raconte le récit de sa vie, notamment quand il a dû participer à des manoeuvres visant à anticiper les attaques chimiques (américaines), à 27 ans, en 1952. Nous nous retrouvons plonger ainsi, en pleine guerre froide alors que les autorités soviétiques pensent que la 3e guerre mondiale est imminente, 5 hommes sont chargés de traquer un fugitif évadé du Goulag. La chasse à l'homme débute dans la taïga sibérienne, aux confins de l'Extrême-Orient russe, dans les brumes du Pacifique va prendre un tour inattendu. Dans cette nature intacte, chacun va se retrouver face à lui-même.
Une superbe aventure à travers la Taïga sibérienne. J'ai été transporté dans la taïga et suivi le parcours incroyable de Pavel. J'ai adoré ce livre qui m'avait été bien des fois conseillé. J'ai opté pour la version audio-book ce qui m'a permis d'être encore plus transportée dans les paysages sibériens.

Un beau roman d'aventures qui nous emporte dans l'Extrême-Orient russe. Pavel nous entraîne dans sa quête au coeur de la taïga dans une prose magnifique. Mais sa quête se révèle plus profonde qu'elle n'en a l'air... Nous sommes alors subjugués devant la beauté de la nature et conscients de la fragilité de la vie.

Ce livre commence sans qu'on y prenne garde. Est-ce un roman d'aventure exotique ou un conte historique ? le narrateur, un jeune homme de 14 ans, se souvient d'une rencontre qui a marqué sa vie. Orphelin, il est envoyé à Tougour, perdue au bord de la mer d'Okhotsk, en Extrême-Orient russe. Il s'enfonce dans la forêt, tentant de suivre Pavel, un nouvel arrivant, mais c'est ce dernier qui le surprend.
Le virage du roman se passe quand commence le récit de Pavel, dans les années 1950, alors qu'il s'était fait enrôler dans l'armée soviétique. Un prisonnier venait de s'échapper d'un camp, fait inadmissible, car l'armée est sur les dents, la menace nucléaire rôdait, la sécurité était de rigueur.
Une patrouille est envoyée à la poursuite de cet évadé : Pavel, Ratinsky, Boutov, Vassine, Louskass et le chien Almaz. Qui est donc cet évadé ? Personne ne le sait, raison de plus pour ne pas faillir à la mission.
Commence alors une traque en milieu hostile, la forêt, le grand froid, la neige, les traces à ne pas perdre, les balles à ne pas gâcher ni à recevoir.
Les soldats commencent leur poursuite en toute confiance; à cinq contre un, ils pensent partir en balade, mais celle-ci tourne au fiasco, autant militaire qu'humain. Nous sommes dans les rapports de force face au pouvoir central où la hiérarchie est implacable, où chacun guette une once de pouvoir, quitte à prendre celui qui est au-dessus de lui. Plus qu'une traque, c'est un jeu du chat et de la souris impitoyable, chacun des deux camps passant du rôle du prédateur à celui de la proie.
C'est l'élimination un par un des suiveurs traqueurs, jusqu'à ce qu'il ne reste que Pavel, seul face au fuyard dont il découvre l'identité et, ô surprise, n'est pas du tout qui il aurait imaginé.
Vient alors une autre phase, dont l'humanité naît de l'environnement très dur dans lequel les deux rescapés avancent et de la personnalité de chacun.
La forêt, personnage important de ce roman, est aussi vaste et puissante qu'un océan.

Une histoire qu'on n'a pas envie de lâcher et qu'on quitte avec regret, car, au-delà de la situation complexe, il y a des choix individuels profonds, courageux.

Il y a aussi l'écriture, forte, riche, enlevée, vivante. Andreï Makine nous embarque dans cette forêt aux nuits glaciales, on se réveille avec Pavel et les autres quand le gel paralyse tout, et que le corps doit repartir pour une journée dont personne ne connaît l'issue. Une immersion totale dans la nature et les mots.

Très beau roman.
Il est si bien écrit que l'on suivrait sans fin les personnages dans la taïga russe.
Très imagée, cette belle lecture nous raconte l'histoire d'une traque dans les immensités.
Un petit groupe de militaires, sous Staline, ce qui n'arrange rien, se lance à la poursuite d'un « criminel ».
A travers les difficultés qui ne manqueront pas de surgir, chacun se révélera en dévoilant ses convoitises ou ses aspirations.
Merci à Babélio et aux éditions du seuil qui m'ont une fois de plus permis de me plonger dans une lecture passionnante.
Ce livre figurera en bonne place dans ma bibliothèque et ne manquera pas de faire le tour de mes amies lectrices.

Pavel, militaire russe en cours d'exercice pour la 3ème guerre mondiale (nous sommes en plein dans la guerre de Corée) est désigné avec 4 autres hommes pour poursuivre un évadé qui a osé traverser le campement.
Nous sommes en Russie soviétique, stalinienne. de nombreux prisonniers politiques, un quotidien très dur pour les civils.
La traque débute en Extrême-Orient russe, à la fin de l'automne.
L'auteur nous emmène dans cette chasse à l'homme à travers des paysages époustouflants.
Les personnages sont d'une grande profondeur, on pourrait presque les voir et sonder leur âme si nous pouvions croiser leur regard.
Petit groupe dans l'immense taïga, il se font promener par leur proie. le visage de chacun se révèle : autoritaire, lâche, ambitieux, ils sont le reflet de la dictature qui les enserre.
Il y a ceux qui voudront mener à bien leur mission pour avoir la reconnaissance de leurs chefs.
Il y a ceux pour qui cette traque va devenir une quête, celle de la liberté, celle de la vie contre celle de la survie.
Ce roman est très poétique, très mélancolique mais aussi plein d'espoir sur la nature humaine. C'est une ode à la liberté, à l'amour, la nature.
Une lecture bouleversante.

LC Babelio – Avril 2017

La rentrée littéraire a du souffle, celui de l'être caché derrière nos habitudes d'esclaves au sein de la mécanique humaine comprise grâce à la rixe de nos maîtres : jeu de désirs, compétition de vanités, comédie de postures – tout ce qu'on croit être la vie.
Libres d'être prisonniers d'une vie qu'ils n'ont pas choisie, lancés à la poursuite d'un évadé de leurs camps et de leurs contraintes de par les rivières et les chemins, laissant derrière lui dans la traque le poids de son existence, Pavel sent le souffle de la vie animer enfin son âme.

Un récit, une narration de Pavel Gartsev, sa guerre et ses morsures ; les désillusions féminines ; une nouvelle mobilisation, un nouveau départ dans la taïga d'Extrême-Orient ; les commissaires politique « Louskass ne supportait pas les imperfections de la vie. Si ç'avait été en son pouvoir, il aurait redressé tous les troncs tordus dans la taïga des environs » ; la poursuite « un criminel armé et prêt à tuer vient de s'évader », cinq soldats perdus, cinq hommes passés par les camps et les procès, cinq vies corrigées par le Système et ses règles, cinq déchirures vibrant de certitude se lancent sur les traces d'un homme, un évadé de ses mêmes camps, dans l'inconnu, vers l'incertain…

Et de vivre 4 heures accroché à ces écorchés, vibrant à la lumière de ces magnifiques 200 pages pleine d'amour et de haine, de courage et de lâcheté, une course à vue sans jamais rejoindre l'autre avant de voir s'effondrer son propre monde laissant se découvrir ce petit moi en caché en soi prêt à exister, libre…

Lien : http://quidhodieagisti.over-..

Chasse à l'homme aux confins de la Sibérie,traversée de la Taïga avec 4 soldats de l'ère Stalinienne et le jeune Pavel.
Roman initiatique pour ce dernier qui découvre l'existence possible d'un autre monde loin de la cruauté humaine qu'il côtoie.
Malgré les quelques longueurs de cette poursuite,mais il s'agit de refléter l'immensité du territoire,la fin est splendide : pleine de philosophie sur le sens de la vie,les profondeurs de l'âme humaine, la notion de liberté...
Un grand moment "d'évasion".

« L'archipel d'une autre vie », André Makine, 2016, Seuil

Ce qui marque avant tout dans ce splendide roman, c'est ce sentiment d'avoir voyager dans un autre temps et dans un autre lieu. le dépaysement le plus total. le temps : la fin de l'époque stalinienne. le lieu : Sibérie, la Taïga.

Pavel, réserviste, que la vie n'a pas épargné, se trouve embarqué avec 4 autres hommes que tout oppose pour une éreintante chasse à l'homme dans une nature hostile. Cette proie poursuit un but, rejoindre un archipel… un archipel d'une autre vie. Mais ces chasseurs ne sont pas ce qu'ils montrent, la raison de cette quête n'est pas vraiment ce qu'elle est, et la proie nous cache bien des surprises. L'écriture est riche, d'une grande qualité littéraire. L'histoire est composée « en matriochkas ».

Livre à lire quand le sommeil n'est pas une priorité, tant il est difficile à poser.

Lien : https://carpentersracontent...

Fascinée par la force de ce roman, je ne peux que vous conseiller de le lire. Un mélange d'une réalité très rude et d'une fable moderne.
L'humain et une nature froide, glaciale, la Sibérie, sont au coeur de ce roman.
Je n'apprécie pas les romans d'aventure et pourtant j'ai été happée par cette histoire. Un contexte politique très pesant, une armée de rustres, et une ombre qui fuit. On ressent la peur, le froid, la faim, ...on est offusqué par l'ignominie de l'âme humaine, on déteste cette violence gratuite ...on sourit de la ruse déployée par l'ombre.
On vit avec cette ombre, on court avec elle, on se cache avec elle. On partage avec les deux personnages principaux des bonheurs simples. La fin est comme un rêve éveillé. Roman haletant, très bien écrit et accessible.

Un jeune homme, un peu perdu, suit un homme à travers la forêt dans l'Extrême-Orient russe. Il se fait surprendre et les deux hommes s'assoient autour d'un feu. L'homme, Pavel, se met à raconter son histoire, sa vie dans cette région difficile.

Quelle aventure. Quelle traque. La traque d'un homme à travers les paysages d'été de Sibérie par d'autres hommes, militaire, réserviste ou ancien prisonnier. La traque prendra un tour d'incroyable violence quand ces hommes sauront qui est leur proie.
L'histoire de Pavel se situe pendant la guerre froide mais raisonne tristement avec l'actualité.
Ces hommes qui ont vécus et fait des choses terribles pour rester en vie. Il y a-t 'il une échappatoire à tout cela ?
Lecture haletante sans temps mort, seule la fin est un petit peu longue.