Moins bon pour moi que d'autres livres lus de cette auteur que j'apprécie: le fond est bon, le monde décrit intéressant avec ses royaumes, ses serpents de mer, ses pirates, mais il est à peine esquissé, il aurait mérité un peu de développement. Sinon l'histoire d'amour/haine en rappelle d'autres, et le sempiternel couplet sur le pauvre homme qui a souffert jeune et donc est tout excusé d'être un bourreau adulte a le don de m'énerver un peu. Mais c'est bien écrit, les scènes d'action vivantes (que ce soit les bagarres ou les scènes de sexe) et on se laisse prendre au jeu de vouloir connaître la fin.
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Maura se rendit soudain compte qu’elle avait un pouvoir sur lui, qu’elle était sa prisonnière, qu’il pouvait la tuer à chaque instant, mais qu’elle pouvait continuer ou non à le faire jouir. Elle avait ce pouvoir, ce choix, et en cela il était dépendant d’elle. Elle tenait peut-être là un moyen de se sauver de son emprise, même si elle avait encore beaucoup de choses à apprendre pour maîtriser totalement son plaisir. Elle n’était pas naïve, elle se doutait bien qu’il aurait pu trouver autant de jouissance seul, mais elle se promit qu’un jour, elle saurait se rendre indispensable à son plaisir. Et ce jour-là il serait en son pouvoir.
— Je suis heureux que vous soyez là finalement, poursuivit-il faiblement. Je ne mourrai pas sans vous avoir demandé pardon. Je… Je sais que cela ne veut rien dire pour vous, mais je regrette tout ce que je vous ai fait. Je mourrais avec bonheur si je pensais que cela pouvait réparer ce que j’ai fait, mais je suis bien conscient que rien ne réparera jamais ça. Alors je ne vous demande pas réellement de me pardonner, je ne mérite aucun pardon, je veux juste que vous sachiez que je regrette. Je regrette tout. Je…
Fermant les yeux sans céder au sommeil, Maura se laissa porter par la musique un long moment, jusqu’à ce que le jour se lève. Sirius ne se lassait pas de jouer, développant sans fin les volutes d’un thème sombre et vaporeux. Maura devina qu’il improvisait, que pas une de ces notes était préméditée, et cela ne fit qu’augmenter son admiration. Elle avait fréquenté les salons de Vastirn pendant des années, mais elle n’avait jamais entendu quelqu’un jouer d’une telle manière.
Sirius ne fit pas un geste vers elle, mais elle sentit sa frustration et sa crispation. Un instant, elle craignit qu’il ne laisse éclater sa colère devant tout le monde, mais comme elle l’avait espéré, il s’obligea à se contenir et agit comme si rien ne s’était passé. Maura savait qu’il le lui ferait payer plus tard, mais, au moins pendant quelques secondes, c’était elle qui l’avait tenu en son pouvoir et cette satisfaction n’était pas négligeable.
Malgré tout, la musique la calmait et il lui semblait soudain qu’il y avait peut-être un espoir dans cette situation abominable. On ne pouvait pas être totalement un monstre lorsqu’on était capable de jouer une telle mélodie.