Mortelle attraction

Elle détestait avoir le sentiment de devoir quelque chose aux gens, même à ses proches. Et voilà que cet homme qu’elle soupçonnait de meurtre s’apprêtait à claquer en une soirée la moitié de son salaire, simplement pour dîner avec elle… Toutes ses alarmes se déclenchaient les unes après les autres, elle devait arrêter de faire n’importe quoi et s’en aller.Camille tergiversait encore que Solal glissait son bras sous le sien avec douceur et l’entraînait à l’intérieur. Aussitôt un serveur se précipita vers eux et accueillit le peintre avec des courbettes et une familiarité qui en disait long sur son habitude des lieux. Avant que Camille n’ait eu le temps de réagir, on la débarrassa de son blouson. Le serveur ne broncha pas en découvrant son arme et, embarrassée, elle s’efforça de dissimuler celle-ci sous son bras.

Une jeune femme avait été retrouvée morte chez elle et le crime ne faisait aucun doute. C’était une voisine qui l’avait découverte. Apparemment la victime voyageait beaucoup et la voisine avait la clé pour venir arroser ses plantes. Toutes deux devaient dîner ensemble et le silence de la jeune femme avait fini par inquiéter la voisine qui avait décidé d’entrer pour voir ce qu’il en était. Elle était si choquée qu’un médecin avait également été appelé.Ils découvrirent bientôt un immeuble discret, mais très propre et paisible.

Elle aimait porter des choses sexy dans le privé, mais elle avait rapidement compris qu’elle devrait en partie gommer sa féminité si elle voulait se faire respecter dans le milieu très masculin de la police. Alors elle gardait les robes pour le weekend et quand elle était de service, elle optait systématiquement pour des jeans, des bottines confortables, des t-shirts et des pulls sobres et son blouson en cuir fétiche dont elle adorait le style vintage et qui était assez large pour cacher son holster.

Elle tenta de se débattre, mais elle ne faisait que l’exciter davantage, que s’exciter elle-même, et elle finit par céder, s’abandonnant sans plus chercher à dissimuler son avidité. Elle poussa un cri lorsqu’il la retourna soudain, voulut se redresser, s’enfuir, et se retrouva plaquée contre lui, son érection s’enfonçant dans ses reins, ses mains broyant ses seins d’une manière si brutale qu’un affolement enivrant la gagna. Elle geignit, griffa ses côtes, rua vainement.

Son corps reposait sur quelque chose de doux et confortable, mais sa position n’avait rien de naturel. Elle voulut ramener ses mains vers elle et s’aperçut que des liens entravaient ses poignets. Ses jambes étaient bloquées de la même manière, largement écartées. Elle réalisa avec horreur qu’elle se trouvait exactement dans la même position que Kate et Yasmine au moment de leur mort. Et un bandeau enserrait sa tête, l’empêchant de voir quoi que ce soit.