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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette escapade bretonne...

À 17 ans, Sean, anglais par son père, breton par sa mère, a vu sa vie basculer du jour au lendemain. Son père, ayant été pris en flagrant délit avec un homme par sa femme, toute la famille a déménagé en Bretagne. Plus précisément à Douarnenez. Chacun semble avoir choisi son camp : Sean avec son père, peintre et musicien en pleine galère, fauché et se réfugiant parfois dans l'alcool ; Louise, la peste de soeur, avec sa mère, qui, elle, s'est réfugiée dans les bras d'un autre homme. L'intégration au lycée Saint-Hilaire s'est plutôt bien passée. de suite, il a sympathisé avec Antoine, en bac pro électricité, avec Rémy le Taiseux et Kévin le Gros. En ce début mai, l'institut Balzac, école privée pour filles et garçons nantis, prend feu, obligeant tous les élèves à finir leur année scolaire à Saint-Hilaire. Assez vite, la mixité sociale a explosé. Les quatre amis ont pris en grippe trois bourges, trois "fils de" se croyant au-dessus de tout le monde. Sean, sans en mesurer l'impact sur la ville même de Douarnenez, leur lance un défi sportif. Trois épreuves : natation, équitation et aviron. L'équipe qui en gagne deux est déclarée vainqueur...


Les Lucky Losers, c'est le nom de l'équipe menée par le coach Sean. À ses côtés, Antoine, Rémy et Kévin. Tous trois prêts à affronter les fils à papa que sont Jacques-Étienne, Quentin et Hubert. Un défi qui va bien au-delà de ce simple affrontement entre ados puisque la ville de Douarnenez, soumise à des restructurations sociales, à des licenciements et à des délocalisations, va prendre exemple sur ces jeunes. Ce n'est pas tant la victoire qui compte mais bien le combat. Sur fond de lutte des classes, d'histoires d'amour et surtout d'amitiés indéfectibles, Laurent Malot nous offre un roman social enlevé, dynamique, drôle et touchant. Des héros, bien malgré eux, attachants qui habitent avec intégrité, respect et générosité cette comédie à l'anglaise. Un roman d'actualité empli d'optimisme, d'humanisme, de vie et de répliques qui fusent servi par une écriture vive, fraîche et pétulante.
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Ma foi, c'est un bon gars, ce Sean !

17 ans, mi-anglais par son père, et mi-français par sa mère.
Une soeur, une peste.
Parents séparés très récemment, son père ayant été pris en flagrant délit avec un homme...
Déménagement de Londres à Douarnenez, dans un appartement minable avec son père, artiste fauché.
Inscription au lycée Saint-Hilaire, intégration réussie.

Et puis, et puis...tout bascule.
Envahissement de Saint-Hilaire par les étudiants riches et dédaigneux de l'institut privé Balzac, celui-ci ayant brûlé.
Choc des classes.
Mépris des riches envers les besogneux, que ce soit chez les adultes ou chez les jeunes. Douarnenez vit en grande partie aux dépens de 3 grands patrons, et une dispute entre Sean et les « 3 fils de bourges » dégénère en défi sportif, met le feu aux poudres et la ville s'enflamme.

C'est donc l'histoire du battement d'ailes du papillon, appelez cela comme vous voudrez, mais Sean dit le « Che » se sentira dépassé par sa propre action, ses propres mots.
Heureusement, c'est un bon gars, je vous l'ai dit, et il reprendra vite les choses en main, aidé par ses 3 copains, valeureux et méritants, je peux vous le certifier.
Evidemment, il y a des filles : une de Saint-Hilaire, vaillante et fonceuse, et une De Balzac, belle et mystérieuse, sans compter la mère de celle-ci. Et bizarrement, Sean est beaucoup moins à l'aise lorsqu'il s'agit de frayer avec le côté féminin.

Cette histoire d'adolescents mêlés aux adultes, histoire sociale, histoire amicale, histoire amoureuse, m'a tenue en haleine par le ton curieusement décontracté et désinvolte d'un adolescent pourtant toujours sur le qui-vive.
Humour, action, engagement social et politique : voilà un cocktail, ma foi bien écrit, qui pourrait plaire à nos jeunes et moins jeunes, moi la première.

Merci aux éditions Albin Michel qui, par l'intermédiaire de Babelio, m'ont permis de ne pas oublier la détresse sociale qui est à nos portes, et ce de manière simple, directe, passionnée.
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Je m'présente : Sean Kingsley, 17 ans, moitié breton-moitié anglais. le côté anglais, ça vient de mon père, Peter. Musicien et artiste-peintre à ses heures. La dernière corde à son arc : prendre des cours de cuisine avec un professeur à domicile, Martin. Sauf qu'aux dernières nouvelles, en guise de recettes, Martin l' a initié aux joies de l'homosexualité. Forcément, cela n'a pas plu à ma mère qui fissa a divorcé et a déménagé dans une petite ville bretonne, Douarnenez, avec ma petite soeur Louise sous le bras. C'est ainsi que moi aussi je me suis retrouvé en Bretagne, puisque mon père, un brave gars, ne voulait pas abandonner sa fille qui pourtant lui pourrissait bien la vie. Côté standing, y'a du changement. Si à Londres mon père se débrouillait pour jouer du piano dans des bars, ici, à Douarnenez, entre les mouettes et le port, y'a pas beaucoup d'opportunités. C'est plutôt chômage et beuveries avec les potes d'un soir, histoire de s'occuper. du coup, on se trouve logé dans un appart' minable, dans un quartier minable. Pour autant, je gère. Faut dire que je me suis très vite dégoté trois super potes au lycée Saint-Hilaire. Avec Antoine le flegmatique, Rémy le Taiseux et Kévin le Gros (les deux derniers surnoms ne viennent pas de moi), on forme une équipe soudée. Alors lorsque les bourges du lycée privé ont débarqué à Saint-Hilaire après l'incendie de leur bahut, on a fait front. Fallait bien.... Entre l'annonce des plans sociaux qui allaient encore plus plomber notre petite ville, l'arrogance de ces péteux et les beaux yeux de la sublime Camille d'Arincourt, je devais faire quelque chose histoire de leur montrer qu'on n'est pas des bouseux. J'ai lancé un défi sur leur propre terrain, avec leurs propres armes. Mais qu'est-ce qu'il m' a pris ?

"Lucky losers", ça ne s'invente pas, cela veut tout simplement dire les "Perdants chanceux" ou bien les "Perdants heureux". Cette fameuse Team Losers, c'est bien sûr celle que forme Sean avec ses amis Antoine, Kévin et Rémy. Car même s'ils partent perdants dans une bataille où les armes ne sont pas égales, ils sont déjà les plus populaires de cette ville. Eux n'ont rien à perdre contrairement à leurs arrogants rivaux. Sur fond de conflit social, ces garçons au plus au point sympathiques vont donc nous entraîner dans une lutte sans merci contre les nantis de la ville. Parti comme une blague de lycéens, leur défi sportif va très vite symboliser le combat de toute une classe sociale et s'étendre à toute la ville qui s'embrase.

Extrêmement réjouissant et positif malgré un sujet grave, ce roman au style très enlevé nous emporte dans un élan de fraternité et de solidarité autour de tous ceux qui subissent la violence des plans sociaux. Au XXIe siècle, la lutte des classes est plus que jamais présente. Cette histoire, qui se déroule à Douarnenez, pourrait être transposée à n'importe quelle autre petite ville de France où les fermetures d'usines laissent sur le carreau des milliers de familles dans la plus totale indifférence. Mais Laurent Malot, tout en dénonçant cette réalité, choisit un des plus beaux cadres avec cette jolie petite ville bretonne où l'air iodé vient nous chatouiller les narines.

Le défi de Sean illustre également cet adage qui dit que c'est dans les épreuves que l'on reconnaît ses vrais amis. "Lucky losers", c'est avant une ode à l'amitié fraternelle et éternelle qui unit des ados de 17 ans, c'est une histoire d'amour tendre et émouvante entre un père et son fils, c'est la solidarité qui unit les plus démunis face à l'adversité. Et c'est pour Sean et ses amis, le passage à l'âge adulte.

C'est émouvant tout ça et c'est beau. On s'indigne et surtout, on rit. L'auteur a trouvé la bonne recette pour toucher le lecteur au coeur avec un humour qui fait mouche tout en faisant monter l'émotion. On ferme le livre avec un soupir d'aise tellement c'était bien mais aussi le regret de dire adieu à nos Lucky Losers.
A lire sans modération.
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Note 5/5
Une lecture à part car je le fais en LC avec Iris29 dont j'aime voir ses coups de coeur en littérature jeunesse. Et comme ce roman était dans sa PAL en cours et que moi je m'étais fait ce petit plaisir au salon du livre de Paris, une LC s'imposait.
Rien que la couverture et le titre j'étais fan. L'auteur sympathique que je ne connaissais pas. Un parcours atypique (scénariste, un touche à tout). C'est parti pour l'aventure bretonne (région que j'adore).
Verdict : Dévoré en une après-midi et demi. Explosé de rire dans mon salon toute seule. Emballé par le héros et ses acolytes. Agréablement surprise par le double message de l'auteur.
Lucky Losers est classé dans la littérature jeunesse mais pour moi il reste un roman intergénérationnel. Il s'adresse à un public plus large. Et vu la conjoncture actuelle et les élections e cours, il fait un gros match point.
Lucky Losers c'est un message fort sur les différences sociales et la popularité dans les lycées. Pour Sean c'est la team Loser mais je me souviens à mon époque on disait « Cabine ». Si tu n'es pas « in », tu ne portes pas les dernières fringues à la mode, tu ne fréquentes pas les sportifs, tu ne t'exhibes pas à tout bout de champs et en plus le coincé de service (« je m'explique coucher ça fait in »)tu restes le non fréquentable. On te met de côté. Et puis ces jeunes qui vivent en dehors de la réalité et se croient les rois du monde alors qu'ils ne dépassent pas les enceintes du lycée. Un château de carte qui s'effondre dès le bac obtenu car à la fac tu te prends tout en pleine face.
Lucky Losers c'est un message fort sur le marché du travail et l'internationalisation. Les entreprises qui pressent comme un citron. Les Pme dites familiales qui se retrouvent en concurrence avec les grands marchés et doivent faire des choix. le plus souvent à l'insu du salarié fidèle depuis le début. C'est le mouvement de grève montré du doigt mais aussi les syndicats qui se battent ou pas pour les salariés.
Lucky Losers c'est un message sur la tolérance, l'amitié et l'entraide. D'ailleurs je vais tiquer un peu je n'aurais pas dit non pour des pages supplémentaires sur la relation familiale de Sean. D'autres romans en perspective ? J'aimerais vraiment Mr Malot. Antoine, Peter, Sarah et même cette Camille (qui reste une énigme pour moi) m'ont donné envie d'en savoir plus.
De plus, mention spéciale pour Sean qui m'aura donné des fous rires mais aussi rendu jalouse. Un fils comme lui je signe. Un garçon attendrissant qui n'a peur de rien malgré ses maladresses et un franc parlé à vous faire pipi à la culotte. Il me tarde qu'une chose découvrir ce film en préparation si le projet se fait. Choisissez bien vos acteurs Mr Malot. Je rêve d'un Sean genre chanteur d'Oasis avec un look bien british….
Merci pour ce moment livresque. Je me ferais une joie de lire vos romans antérieurs. Merci pour ces crises de rigolades. Votre roman rentre dans la catégorie Roman Doudou comme dit ma copinaute Missnefer mais avec un message très fort. Ah j'ai oublié un coup de coeur bien entendu.
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Ce roman m'a beaucoup plu. Laurent Malot nous présente des personnages crédibles et attachants. Il les entraîne dans des problèmes qui touchent tout le monde: la différence sociale, la manière des uns et des autres de la gérer, la peur du chômage... Il s'attache à montrer que rien n'est simple. Les chefs d'entreprises ne sont pas toujours et uniquement les «méchants». Eux aussi ont des comptes à rendre. Bien sûr, lorsque l'un d'eux explique ses problèmes, et dit qu'il est mortifié de ne pouvoir faire autrement que licencier certains de ses employés, on ne peut s'empêcher de penser, à l'instar de Sean, que ce monsieur semble sincère, mais que son fils va dans un lycée privé et prend des cours de sport. Quand on compare cela avec la vie de Kevin, d'Antoine ou même de Sean, on se dit que certains sont très loin de la réalité. Mais on côtoie également Éléonore d'Arincourt qui, malgré tout son luxe, semble ne pas perdre de vue qu'elle est une privilégiée. Quant à sa fille Camille, elle est un peu ambiguë, mais justement, cela la rend intéressante.
[...]
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Sean, dix-sept ans, voit sa vie bouleverser par le divorce de ses parents. Son père découvre son homosexualité après des années de mariage, sa mère demande le divorce, sa soeur prend le parti de sa mère et part vivre avec elle. Sean lui part vivre avec son père. Toute la famille déménage de Londres pour s'installer en Bretagne.
Le père de Sean n'arrive pas a retrouver du travaille et devient plus un pilier de bar avec ces nouveaux amis. Sean lui intègre le lycée de Saint-Hilaire, et fait la connaissance de Kevin, Antoine et Rémy.
Alors que tout se déroule plus ou moins bien, Saint-Hilaire voit débarquer les lycéens du lycée privé Balzac. C'est alors l'affrontement des classes. C'est le trio Jacques-Étienne, Quentin et Hubert qui met le feu au poudre en provoquant ceux de Saint-Hilaire et en les rabaissant constamment.
Sean ne va pas se laisser faire et les met au défi sur leur terrain sur trois épreuves de sport de riche (équitation, natation, aviron). Sean embarque avec lui ces potes et vont s'entraîner dur pour être à la hauteur du défi et le remporter même s'ils ne se font pas beaucoup d'illusions.
Ce défi va prendre une dimension sociale avec la lutte des classes car le contexte économique est désastreux et les plans de licenciement économique pleuvent dans les industries du coin.
Sean va devenir le porte drapeau de cette lutte des classes et des manifestations qui vont suivre.

Un roman sympathique qui se lit facilement. Sean est plein d'humour et les quatuor d'ados est très attachant. Un bon moment de lecture.
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Quand un défi sportif devient le symbole de la lutte des classes.
Sean, comme ses camarades du lycée Saint-Hilaire, vit dans des conditions familiales délicates : divorce, chômage, logement modeste (voire foyer pour Antoine) et fins de mois difficiles. Tous se passeraient bien des insultes des bourges de l'institut privé Balzac, "fils à papa" possédant les entreprises locales où travaillent leurs parents "prolos". Mais voilà : Sean a le coup de foudre pour Camille, l'héritière des Ateliers d'Arincourt, et dans cette petite ville bretonne, l'amour "d'une princesse et d'un roturier" est inconcevable. Pour autant, pas question de "se coucher devant les bourges" : en lançant un défi à ses détracteurs dans leurs sports de prédilection, Sean devient celui qui relève la tête devant les bourgeois : "On était nuls mais prêts à se battre". Question de dignité.

Or, on annonce des licenciements dans les principales entreprises de la ville... Dès lors, ce qui était une simple provocation prend des proportions insoupçonnées : les ouvriers qui manifestent sont rejoints par des lycéens tout aussi haineux des humiliations subies : "Ce défi est la parabole de ce qu'ils vivent tous les jours, la lutte des faibles contre les puissants". Tandis qu'il voit son père musicien dépérir et qu'il combat son "complexe d'infériorité" en compagnie de Camille, Sean constate que sa popularité ne cesse de grimper, grâce notamment à Sarah, jeune journaliste en herbe. Une solidarité qui l'aide à ne pas se décourager lors des entraînements calamiteux de ses camarades ! En devenant "le grain de sable dans la machine à broyer du salarié", l'adolescent fédère le sentiment d'injustice sociale de sa classe : "L'essentiel était qu'on soit de nouveau unis".

Si l'happy end n'est pas vraiment plausible, le roman apporte des conclusions tout à fait pertinentes. D'une part, "les bourges d'un côté, les prolos de l'autre, la réalité était plus subtile"... Tout n'est pas si tranché comme en témoignent les actes de soutien d'Eléonore d'Arincourt, la mère de Camille. D'autre part, Kévin, Antoine et Rémy ont fait preuve d'un courage admirable lors des épreuves, démontrant "la victoire de l'abnégation et du dépassement de soi". Ainsi les quatre amis ont le sentiment d'avoir vécu ensemble une "grande aventure" et surtout, "malgré les difficultés, on avait su rester une équipe".
Un roman qui sensibilise à une question de société majeure tout en encourageant des valeurs de solidarité et de combativité face à l'adversité !
Lien : https://www.takalirsa.fr/luc..
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Je retrouve avec plaisir Laurent Malot avec Lucky Losers, après l'avoir découvert avec son excellent polar: L'abbaye blanche.

Mais changement de style! Nous ne sommes pas dans un polar mais dans une comédie sociale!

Un incendie dans un lycée huppé va obliger les gamins de la « haute » à côtoyer les élèves de l'école publique, facilement taxés de « prolétaires ».
Choc malheureux des classes et des mentalités inévitable à un âge où on pense que la valeur d'un être se mesure à la grosseur de son portefeuille ou au nombre de ses possessions matérielles, et non pas sur l'intelligence du coeur et les valeurs morales.

Et l'arrogance de ceux qui n'ont rien mais dont les parents semblent tout avoir ne peut que blesser ces jeunes dont les parents galèrent pour assurer une existence correcte et dont l'avenir semble évidemment plus réduit et sombre…

Sean est à moitié anglais et se retrouve échoué en Bretagne après le divorce de ses parents. Il connaît la dégringolade sociale subie par son père et très sensible sur le sujet, lancera un défi sportif à trois bourges suffisants après une provocation de trop… Trois sports sont mis à l'honneur: l'aviron, l'équitation, la natation. Et Sean et ses amis sont loin de partir gagnant, ils n'y connaissent rien!

Et quand un plan social, en entraînant deux autres dans la foulée, pousse plusieurs centaines de familles d'une petite ville vers la précarité, cela n'apaise pas les tensions sociales. Au contraire. le peuple s'enflamme, les passions s'exacerbent… Surtout quand une lycéenne convoitant le métier de journaliste, avec toute son énergie, relaye l'info dans un journal et sur les réseaux sociaux, et de ces licenciements de masse, et de ce défi sportif allant bien au delà de la simple chamaillerie d'ados.

Et le fossé qui sépare les patrons petits bourgeois des ouvriers ne peut que se creuser davantage. le sentiment d'injustice, de mépris et de haine aveugle va se focaliser sur ces jeunes de 18 ans, dans ce défi sportif confrontant ces deux classes.

C'est un combat pour la dignité. C'est un symbole de tous les esclavages modernes dans le monde quand les uns courbent l'échine devant le chantage au travail et à la maigre paye.

J'ai adoré ce roman vivifiant, déjouant toute sinistrose et parce que mon coeur balance invariablement vers les outsiders, pour ceux qui ne baissent pas les bras, qui se battent même et surtout si l'issue de la bataille est incertaine.
Je n'aime pas quand les jeux sont faits.
Parce que l'argent et le pouvoir ne vont pas forcément de pair avec le respect, la noblesse d'esprit, l'honnêteté et les valeurs morales, il est si bon de voir ces personnages imbus d'eux-mêmes reprendre un instant leur vraie place au sein de l'humanité… c'est à dire pas très haut sur l'échelle!

C'est un récit qui aborde des sujets graves comme le divorce, le capitalisme, le chômage et la précarité, mais avec la fougue et l'insolence de la jeunesse, celle qui a encore un idéal et n'a pas été broyée par l'implacable système de la société moderne, plus portée sur les chiffres que sur l'humain.

Ce roman parle aussi de cette adolescence, consciente des difficultés de la vie, qui n'a plus le droit de vivre cette période bénie de la vie avec cette insouciance qui allège le coeur et qui se refuse à la résignation!

Alors? Sean et ses amis ont-ils une chance de briller?
Je ne dis rien…

C'est un conte de fées moderne cataloguée chez Albin Michel Jeunesse mais qui, à mon sens, mérite d'avoir un lectorat bien plus étendu, chez nous, les adultes!

Première lecture de l'année et c'est un gros coup de coeur! Un concentré de positivisme pour se remettre dans le bain du quotidien après la politique de l'autruche de cette trêve de la Noël! La plume de Laurent Malot est fluide, incisive et cynique par moments, d'un humour parfois grinçant, mais impitoyablement addictive!

Pour l'anecdote, j'avais entamé le bouquin pour quelques lignes seulement, après une journée bien chargée et Morphée qui me tendait les bras… Morphée ne m'a pas vue!

Donc, voilà, un coup de coeur que je vous conseille fortement!

Ce sera ma première recommandation de l'année!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Ce livre est absolument génial. C'est nul de commencer une chronique comme ça, mais c'est la vérité. Il est génial parce qu'il aborde toutes sortes de thématiques extrêmement intéressantes pour un ado qui le découvrirait pour la première fois, mais aussi pour l'adulte que je suis, surtout au vu de l'actualité d'aujourd'hui. Et je pense qu'un gamin qui lirait ce livre en ressortirait grandi.

Lucky losers, c'est avant tout une histoire de lutte des classes, d'injustice sociale, de chômage, de courage et d'amitié à toutes épreuves. Au travers de Sean, Antoine, Kevin et Sarah, on y évoque l'adolescence, ses contraintes, ses incertitudes et ses bouffées d'hormones.

Sean subi les conséquences d'un divorce compliqué. Il a dû quitter l'Angleterre avec un père musicien, homo et désabusé et doit se faire sa place dans une bourgade bretonne où il ne connait personne. Quand les circonstances le poussent à s'affirmer, il n'hésite pas et prend part à un défi de taille qui va avoir des conséquences importantes au sein de sa communauté et du milieu industriel.

J'ai beaucoup aimé l'évolution de Sean que j'ai trouvé très bien retranscrite : d'ado ordinaire, il devient jeune adulte conscient de ses responsabilités et des difficultés de la vie. Petit à petit, il ouvre les yeux sur son environnement, réalise le sacrifice des uns, l'égoïsme des autres, le fait que rien ne soit tout blanc ou tout noir dans l'existence et son esprit se remodèle au contact de tout ça. C'est un personnage magnifique, extrêmement attachant, très drôle et surtout très réaliste. Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus et la moralité à la fin du livre est parfaitement cohérente.

Bref, une jolie découverte française à glisser sous le sapin.
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Ce titre, cette couverture ne m'auraient pas du tout attiré, la quatrième de couverture aurait pu faire naître en moi une certaine curiosité mais j'avoue que me lancer dans une telle lecture aurait été exceptionnelle si ce livre n'avait pas atterri dans ma BAL.
Je me suis donc lancé dans les aventures de Sean, ado de 17 ans franco-anglais, venant d'emménager en Bretagne dans une ville d'ouvriers du nom de Douarnenez. Ce déménagement soudain est dû à la séparation de ses parents après que l'homosexualité de son père ai fait surface et fait éclaté la famille, sa soeur et sa mère d'un côté et lui et son père de l'autre. Ce déménagement inclut également un changement de lycée mais se fait rapidement des amis même s'il est difficile après une enfance à Londres de s'adapter aux us et coutumes du coin. Joyeuse bande de copains aussi différents les uns que les autres, lorsque un incendie se déclare au Lycée Balzac école des bourges du coin et que ceux-ci doivent intégrer les locaux du lycée Saint-Hilaire école des "roturiers" les choses de gâtent.
Avoir des vues sur une fille de l'autre clan n'est pas bien accepté, chacun se cherche et se bouscule jusqu'au jour où le raz le bol atteint des sommets et que Sean lancent un défi à trois fils de patron, un défi sportif (natation, aviron et équitation) qui sera le point de départ d'un véritable soulèvement au lycée puis dans la ville tout entière après qu'un plan social ait été annoncé dans l'une des grandes usines.
Sean devient le symbole d'une lutte, le Che du lycée.

Nous suivons donc cette bande de losers dans des entraînements sportifs qui n'augure rien de bon et cette ville qui décide de se soulever face au patronat et à des probables licenciements massifs. Des personnages très attachants, une équipe très soudée devant les obstacles et surtout un récit palpitant qui ne laisse pas place à l'ennui. J'ai surtout apprécié les répliques et l'humour de l'auteur, l'engagement de ce jeune garçon. L'auteur choisi de traiter les conflits riches/pauvres, ouvriers/patrons, la crise financière mais aussi les rapports entre ado, l'amour, l'homosexualité et le rejet, la vie de famille et les liens d'amitié.

J'ai énormément apprécié ce roman, un possible coup de coeur pour ce mois-ci car pour le moment aucun des romans lu n'a pu me transporter ainsi dans l'histoire et les lieux, lutter moi aussi aux côtés de ces losers grands gagnant de l'aventure. Mais surtout je suis plus que ravie d'avoir découvert un auteur dont la plume a su me captiver. Vivement le prochain roman.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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