Mes vieux fantômes faisaient la queue à l’entrée de mon cœur, aiguisant les souvenirs en ombres coupantes.
- Je suis inventeur-dépressif.
- C'est-à-dire ?
- J'invente des trucs, mais s'ils ne fonctionnent pas, j'ai tendance à déprimer. Quand on fait la moyenne, on peut donc dire que je suis inventeur-dépressif.
Pourtant, ce souvenir avait fait pousser une fleur étrange au fond du trou d'obus qui me servait de coeur. Ce n'était qu'une rose à la con, à peine un coquelicot. Mais c'était joli à regarder dans les décombres. Elle me donnait de la force.
J'ai voulu croire que tu n'étais qu'un sparadramour mais lorsque tu as commencé à te décoller de moi, j'ai eu plus mal encore (…).
Je n'y arrive pas avec l'amour. J'aime trop. Je prends tout trop à coeur.
- Est-ce que l'on pourrait quand même se non-revoir au moins une fois ?
- Si vous me promettez de me non-embrasser, pourquoi pas.
J'ai fini par passer à autre chose, mais dès que je tombais amoureuse l'histoire se répétait : je disparaissais. Personne n'avait le temps de m'aimer vraiment. Il arrivait même qu'on m'oublie avant de me quitter ou qu'on oublie de me quitter.
Un monstre de mélancolie qui se fait peur au point d'accepter sa condition de fille invisible…
Il fallait déjà être capable de se sauver soi-même pour prétendre aider les autres.
Les yeux du coeur s'habituent à l'obscurité et même la plus douce des lumières devient aveuglantes. (…) Nos électricités mêlées provoquaient un étrange coeur-circuit.