Citations sur Derrière les lignes ennemies : Entretiens 1973-1993 (3)
Pour Folle à tuer, j'ai travaillé avec Mocky, avant que Boisset soit finalement choisi comme réalisateur. Il n'y a rien à dire, sinon que Mocky est laid, stupide, et devrait utiliser un déodorant corporel, et se faire les ongles. Quant au casting, l'accord de Marlène Jobert a été utile au financement du film. Lonsdale est un plaisir, comme toujours. Le reste est sans intérêt et je m'en fous.
J'aime que mes livres soient distrayants, qu'ils soient lisibles avec plaisir par des fanatiques de James Hadley Chase que je tiens personnellement pour des primates, mais aussi que des lecteurs plus cultivés et plus studieux y prennent davantage d'intérêt, parce qu'ils peuvent découvrir des couches successives de texte et d'images. La fameuse structure en oignon des ouvrages, dont il faut peler toutes les couches successives pour tout découvrir, j'essaie qu'elle soit totale, au point que, dans certains de mes romans, je crois qu'il n'y a que moi qui puisse peler totalement l'ouvrage.
Je suis aussi inconsolable d'avoir raté Robert Bresson. J'ai évité un piéton qui traversait le boulevard Henri-IV avec une baguette sous le bras, j'ai donné un coup de frein, j'ai crié "hé, pauv' con". Il m'a jeté un coup d'œil, et c'était Bresson. Je ne l'ai pas tué parce que je ne l'avais pas reconnu. On me doit les six derniers films de Bresson.