Il n'y a rien de tel qu'un enfant pour remettre de la vie dans un esprit morne.
Elle voit une famille comme il y en a sans doute beaucoup. Une famille heureuse, au moins en apparence. Une famille où rien ne dépasse, mais où rien ne vibre non plus. Une famille qui brille en surface, mais qui grise en dessous.
(Pages 90-91)
Quand on a la tête dans le guidon sur la route de la vie à deux, on pédale et on avance. Et ça permet de ne pas tomber. Le couple, quand on s'entend bien, est un refuge, un cocon sécurisant. L'autre est là, nous soutient. C'est à la fois confortable et réconfortant. Rassurant. Sécurisant. Comme si rien ne pouvait arriver.
Elle sent, de plus en plus, qu’il lui manque quelque chose. Ou que quelque chose cloche. Elle éprouve un besoin de changement. Oh, elle ne souhaite pas changer de vie, balancer son métier, tout envoyer valser, non. Elle aime bien trop sa vie. Mais elle prend conscience, petit à petit, qu’il faut lui apporter un peu de neuf. Elle ne sait ni par où ni comment ni par quoi commencer.
Victor ne sera jamais un grand frère. Elle ne saura jamais quel genre de grand frère il aurait été. Elle l'imagine, parfois. Il aurait sans doute été attentionné et précautionneux. Protecteur, un jour. Un grand frère comme était sa grande sœur à elle. Avec les chicaneries habituelles.
(Page 75)
Quand tu y repenses, le mot masse a tout l’air d’un petit mot passe-partout. Une lourdeur inoffensive. Un euphémisme qui fait bien moins peur que tumeur.
Tumeur… Tu meurs. C’est tout de suite beaucoup plus flippant.
(Page 74)
Lire quand elle était seule, ou tricoter quand elle était accompagnée.
Voilà pourquoi il est si important d'être solitaire et attentif, lorsqu'on est triste ; car l'instant où, apparemment, rien n'arrive ni ne bouge, est celui où notre avenir entre en nous.
de R.M. Rilke, Lettres à un jeune poète.
Et lui revient alors cette phrase de Nietzsche : "Deviens qui tu es".
Tumeur...Tu meurs. C'est tout de suite beaucoup plus flippant.