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sur 354 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rentrée littéraire 2021 # 11

Sylvain a un nez exceptionnel, capable de cerner la psychologie d'une personne rien qu'à son odeur. Forcément, on pense au Parfum de Patrick Süskind. Mais Sylvain n'est pas un psychopathe mais thanatopracteur et ce sont les morts qu'ils hument afin de les embaumer au mieux de ce qu'ils ont été. Forcément, on pense à l'univers de Six feet under tellement il est rare qu'un roman s'intéresse à ce métier-là. Mais il y a aussi quelque chose d'Anna Gavalda dans la manière de conduire ses personnages vers une dénouement bienveillant apportant la douceur de la résilience.

Au-delà de ces références, le Parfum des cendres est surtout un premier roman original qui chante sa propre musique avec une qualité d'écriture qui relève haut la main le défi de mettre en mots des sensations liés à l'odorat. Certaines descriptions du parfum des morts relèvent de la magie et emportent le lecteur dans un foisonnement sensoriels très évocateurs. En fait, c'est tous les sens qui sont convoqués pour parler de la mort avec une douceur rarement lue.

Voici le portrait de Giselle : « parfum chaleureux et végétal, la lourde et capiteuse puissance du patchouli sur ces bras massifs, plutôt flasques, bardés d'hématomes, des bras faits pour serrer – éventuellement pour étouffer – et pour s'agiter avec expressivité ... Une drama queen à l'orientale, le patchouli, fragrance liquoreuse, séductrice et entière, qu'on aime ou qu'on déteste, une note de fond, facilement entêtante, avec une tendance notoire à s'incruster. Et puis aussi, en humant bien, quelque chose d'autre .. quelque chose de plus tendre et léger, une note de tête, aérienne, fragile : le lilas. Et ce n'était pas un mélange parfaitement harmonieux, non, le lilas et le patchouli, l'accord était risqué et parfois dissonant, comme une guerre que l'un et l'autre se menaient au coeur de Giselle. Souvent à l'avantage du patchouli, qui écrasait tout, mais le lilas résistait, il surgissait brièvement puis se faisait de nouveau engloutir, et l'ensemble formait malgré tout un semblant de cohérence, une odeur poudrée, vibrante, très effective, nimbée de naïve coquetterie. »

Alors que Bernadette n'est que groseille : « Cette fragrance piquante et fruitée. Une bille écarlate qui éclate en jus acide, très acide sous es dehors pimpants, pas du genre à enrober le palais de douceur sucrée, la groseille, plutôt du genre à le picoter délicieusement – avec, de temps à autre, l'éclair d'amertume des minuscules grands qui cèdent sous la dent. »

Si la prose est parfois inégale, ou du moins plus ordinaire lorsqu'on sort du monde des morts, le personnage de Sylvain est parfaitement caractérisé, bourru et silencieux, semblant préférer la compagnie des morts à celle des vivants. Empli d'un mystère triste, il vit dans une prison de verre comme un mort sans rémission et ne peut que regarder le monde à travers une baie vitrée. Par contre je n'ai pas accroché avec celui d'Alice, jeune femme pleine de vie qui débarque dans sa vie pour rédiger sa thèse sur les thanatopracteurs. Leurs confrontations et interactions sont très prévisibles voire convenues, même si jamais l'auteure ne tombe dans le piège de la niaiserie potentielle.

Peu importe cette dernière réserve, lorsque le terrible secret de Sylvain est révélé, je me suis laissée attendrir, heureuse de l'accompagner dans son retour à la vie.
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Même s'il utilise fard et pinceaux, Sylvain exerce un métier qui manque un peu de glamour, et s'il colore avec soin lèvres et pommettes, ce ne sont pas ses patients qui l'en remercieront. Il est thanatopracteur, et permet ainsi aux familles endeuillées de garder le souvenir d'un visage apaisé pour leur proche qui a rejoint une autre rive.

La jeune femme qui lui a demandé de pouvoir observer sa pratique de l'embaumement est un thésarde, éternelle étudiante. Elle a déjà fréquenté plusieurs collègues de Sylvain, mais quelque chose l'intrigue cette fois, dans la manière d'examiner les sujets et de leur attribuer une palette d'odeurs personnelles qui le guide pour choisir ce qu'il va utiliser.

C'est un véritable ours, un taiseux, à la limite du malpoli et Alice devra prolonger son stage pour tenter de comprendre le fonctionnement de ce drôle de paroissien….

Il est évoqué à plusieurs reprises, et on pense bien sur à Jean-Baptiste Grenouille, héros du roman de Patrick Süskind, en raison des multiples allusions au parfum. Et pourtant rien de commun entre ces deux personnages.

L'histoire évoluera, on s'en doute vers quelque chose d'intime entre les deux protagonistes, tout le suspens réside dans la façon dont Alice brisera ou pas la carapace de Sylvain et comment elle découvrira son secret.

Le roman est plaisant par le caractère atypique des personnages, par le paysage sensoriel qui revient en boucle, évoqué avec beaucoup de finesse. Malgré la présence constante des cadavres, on ne ressent pas de malaise, peut-être grâce au traitement que leur applique le thanatopracteur et toute l'attention qu'il y consacre.

Un joli roman, dont le sujet risqué est traité avec délicatesse et originalité.

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Sylvain Bragonard est thanatopracteur. Il s'occupe de donner l'illusion de la vie à des corps tout juste morts. L'embaumeur, celui qui masquait l'odeur de putréfaction du cadavre grâce à d'agréables fragrances…

Et bien avec ce texte, Marie Mangez nous propose justement un voyage au coeur des odeurs par le biais de ce personnage timide et bourru qui décrypte le monde et les gens grâce à son nez d'une finesse inouïe. Il perçoit toutes les senteurs et il arrive à percer à jour la personnalité des corps dont ils s'occupent rien qu'en les humant et à leur redonner un visage, un souffle, le temps de la crémation. Bragonard… à une lettre près, ça donne le nom du célèbre parfumeur Fragonard !

Sa solitude est vite bousculée lorsqu'arrive Alice, jeune thésarde qui dédie ses travaux au métier de thanatopracteur, aux pratiques mortuaires et plus largement à la mort. Mais Alice a tout d'une vivante et va tirer Sylvain du monde des morts grâce à sa joie de vivre mais aussi grâce à sa passion pour la musique qu'elle va lui insuffler. Car après tout, l'odorat et l'ouïe parlent un peu la même langue, la langue des sens et son pouvoir de réminiscence.

La rencontre de ses deux êtres solitaires est plutôt crédible et les personnages ont une belle profondeur. Bien sûr, la vie n'a pas épargné Sylvain et, petit à petit, on comprend ce qui est arrivé à sa pote Ju et pourquoi il est aujourd'hui si mutique et si triste.

J'ai eu peur de me retrouver face à une pâle copie du très bon roman de Süskind, le parfum, qui m'avait fascinée étant ado. Mais pas du tout, je n'ai pas été déçue. L'auteure fait d'ailleurs un joli clin d'oeil au personnage de Jean-Baptiste Grenouille.

Son écriture est un régal, si je peux ajouter le goût à ce joli mélange des sens. Elle excelle dans la description des parfums et des bouquets avec un vocabulaire riche et évocateur, nous offrant une palette olfactive colorée.

Le thème de la mort est abordé avec beaucoup de pudeur et dans ces multiples aspects : la mort qui surgit dans la vie, la mort synonyme de dépouille, la mort comme sujet d'étude...

Une lecteur que je conseille. Malgré un sujet de prime abord austère et sombre, un premier roman lumineux et plein d'espoir qui ravit les sens et le coeur !

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Sylvain Bragonard est thanatopracteur, Alice écrit une thèse sur la thanatopraxie, il était donc logique qu'ils se rencontrent... Au fil des jours que passe Alice à observer Sylvain travailler, alors qu'il n'est pas très loquace, ni très ouvert à la discussion, et qu'elle, au contraire, est d'une grande curiosité, se tisse une certaine relation, qui laissera les secrets de chacun s'instiller dans les conversations, au gré des parfums que Sylvain a l'extrême capacité de discerner sur les êtres qui l'entourent, morts y compris.

Attirée en premier lieu par cette thématique peu commune en littérature de la thanatopraxie, j'ai très vite été, finalement, refroidie... En effet, derrière celle-ci, l'intrigue est plus que cousue de fil blanc, les personnages tout autant. Forcément, cette rencontre entre deux solitaires cabossés, aux secrets plus ou moins bien gardés, ne pouvait amener qu'à ce dénouement. Quant à la plume, je ne l'ai pas trouvée plus originale, bien que certains passages, qui s'intéressent aux sensations olfactives de Sylvain, ou encore aux intermèdes musicaux permis par Alice, ne soient pas désagréables à lire pour autant.

Cependant, même si je n'ai pas du tout apprécié le roman, question de goût, j'ai été séduite par la lecture qu'en propose Sophie Frison, très vivante, rythmée, mettant bien en évidence, notamment dans les conversations, les différentes modulations de voix des personnages, ponctuant, avec justesse également, les passages plus légers, comme les passages plus graves. Sans cette lecture, je ne sais pas si je serais allée au bout...

Je remercie les éditions Audiolib et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman, qui à défaut de m'avoir littérairement convaincue, m'a beaucoup plu auditivement parlant.
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Voici un roman dont je n'avais jamais entendu parler avant de le recevoir, et je le regrette car, de par l'originalité de ses thématiques et du milieu professionnel dans lequel il nous plonge, il mérite qu'on s'y attarde…

Nous découvrons ici deux personnages aux antipodes l'un de l'autre, Alice, thésarde pétillante et pleine de vie et Sylvain, thanatopracteur taiseux et bourru. La première s'intéresse au métier du second, le second supporte la présence de cette femme bon gré mal gré, cette dernière ayant une légère tendance à l'assaillir de questions et à troubler ses tête-à-tête avec les morts.

Au fil des pages, on comprend néanmoins que Sylvain n'est pas cet être replié sur lui-même, morne et morbide dont il peut donner l'image. Dans la tête de ce conteur des odeurs, c'est une explosion des sens, c'est tout un monde en dégradé de fragrances qui se déploie en lui, et qui lui permet de rendre un ultime hommage aux défunts. Un hommage unique tout en subtilité, en douceur, en odeurs et en senteurs… J'ai été, dans un premier temps, surprise et déstabilisée par son habitude de humer les défunts pour en dresser le portrait, avant de trouver une certaine poésie à cette étrange démarche.

Dynamique, d'une spontanéité parfois déroutante, curieuse et quelque peu intrusive, Alice est, quant à elle, un petit ouragan qui va, petit à petit, dénouer le mystère Sylvain. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui apporte un contraste saisissant avec Sylvain ! le feu et la glace, le silence opposé à un flux ininterrompu de paroles… Malgré l'opposition de leur caractère et la mise à distance de Sylvain, le duo fonctionne bien et nous offre de sympathiques moments durant lesquels on sent se développer une certaine compréhension et forme de tendresse. Il y a aussi beaucoup de sourires dans ce roman puisqu'il est juste impossible de ne pas se laisser emporter par la bonne humeur d'Alice.

Une bonne humeur dont Sylvain n'arrivera jamais à bout même quand il s'enfermera dans sa carapace. Secret, alambiqué et complexe, ce personnage m'a néanmoins touchée, d'autant qu'au fil du roman, il se dévoile à nous. Nous découvrons ses failles, ses faiblesses, et les deuils de différentes natures qui ont fini par remodeler son caractère, au grand dam d'une soeur qui n'a jamais accepté que son frère différent, mais attachant et passionnant, soit devenu cet adulte taciturne et détaché des vivants. Au fil des années, s'est développé entre les deux un fossé de froideur et d'incompréhension qui va rendre la soeur de Sylvain cassante et quelque peu antipathique, même si progressivement, mon regard sur cette dernière s'est adouci. Proche de mon frère, je suis arrivée à comprendre sa difficulté à faire le deuil de ce frère avec lequel elle avait sa propre manière de communiquer. J'ai néanmoins eu beaucoup de mal avec le compagnon d'Aude, méchant par bêtise et moqueur par faiblesse.

Les personnages sont intéressants, forts et atypiques pour certains, mais j'ai ressenti un petit manque au niveau de l'intrigue. Quelques chapitres de plus auraient pu apporter cette profondeur faisant passer un roman d'agréable à remarquable, et m'auraient permis de me préparer à une fin qui m'a semblé trop abrupte. Je n'étais pas prête à quitter le cocon étrange et protecteur dans lequel Marie Mangez m'avait placée et la voix de la narratrice, confinée. Je n'étais pas prête à ce que la graine du changement éclose pour l'un et disparaisse dans le mouvement pour l'autre. J'aurais aimé une autre fin, j'aurais aimé ressentir le dénouement avec intensité, comme j'ai ressenti tout le reste de l'histoire au plus profond de moi-même. Pour autant, la fin porte en son sein un doux mais réaliste message d'espoir, et symbolise toute la beauté et la grâce de l'éphémère.

Délicate, poétique et d'une grande humanité, la plume de l'autrice est une douceur qui s'installe confortablement dans les coeurs pour y diffuser toute sa chaleur. Elle permet ainsi de ressentir et de vivre avec intensité une histoire dans laquelle les odeurs prennent vie dans toute leur complexité et pluralité, parfois sensualité. Les sens sont sollicités sans répit et la vie et la mort célébrées dans une belle uniformité. Après tout, l'une n'existe pas sans l'autre ! À cet égard, Sylvain représente un pont solide entre les deux, au même titre qu'Alice qui aime tellement la vie qu'elle ne peut ignorer la mort.

Quant à la voix de Sophie Frison, subtile et tout en nuances, elle arrive à capter l'essence du roman et à lui apporter des effets de texture intéressants. Plus qu'une lecture, un travail d'interprétation grâce auquel les descriptions prennent vie, et les personnages se détachent du texte pour venir nous parler à l'oreille avec exaltation pour Alice, un brin de provocation qui se pare parfois d'une vulgarité soignée et étudiée pour Ju, et avec réserve et pudeur, parfois colère pour Sylvain…

En bref, le parfum des cendres, c'est l'histoire d'une rencontre, de deuils à surmonter, d'un ouragan qui apporte le changement mais qui l'aime tellement qu'il oublie que changer ne veut pas dire jamais s'attacher, de thématiques importantes et pour certaines inattendues, mais c'est aussi un bel appel à la vie et une ode aux sens. L'odorat, le goût, le toucher, l'ouïe et même la vue sont tous sollicités dans cette histoire où la poésie de la plume de Marie Mangez se dispute à son talent pour célébrer la vie, rendre hommage à la mort, et offrir aux lecteurs une tendre, douce, subtile et émouvante histoire de renaissance. Touchant, étrange et poétique, un roman aux allures de conte sur la puissance des rencontres et du changement.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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un doux roman où la vie s'emmêle avec la mort. Alice, pour sa thèse, suit des thanatopracteurs dans leur journée de travail.
Elle y rencontre Sylvain, exerçant ce métier mais tout de suite Alice sent bien qu'il est différent : silencieux, il préfère travailler sur les corps grâce à l'odorat et les parfums qu'il ressent.
Alice va lui insuffler de la vie et va le bousculer. Sylvain va être obligé d'affronter son passé.
Un roman qui m'a rappelé un peu "le mec de la tombe d'à côté".
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Nous y voilà : la rentrée. Si elle est incontestablement liée à l'école, elle annonce aussi de nombreuses parutions littéraires. Alors que cette rentrée littéraire bat son plein, je peux enfin vous parler de quatre premiers romans que j'ai pu lire cet été en avant-première. J'ai l'immense honneur d'avoir été retenue pour faire partie de cette belle aventure des Explorateurs 2021 – proposée par Lecteurs.com ! J'ai choisi de vous présenter les livres dans le sens dans lequel je les ai lus, après avoir ouvert ce colis – un cadeau de Noël reçu en plein été. Bien sûr, je vous invite dès maintenant à suivre cette rentrée littéraire sur Lecteurs.com, où vous retrouvez dès maintenant les chroniques de mes 49 collègues Explorateurs. Pour l'occasion, notre plume a pris des tournures plus journalistiques… Voici donc ma chronique, que vous pouvez consulter aussi ici : https://www.lecteurs.com/livre/le-parfum-des-cendres/5630699

Pour son premier roman, Marie Mangez ose un sujet glauque et funeste. Doctorante en anthropologie, elle pose son regard d'universitaire sur l'Humain grâce à Alice, son personnage principal.

Un roman court mais percutant où il est question de vie et de mort. Alice, doctorante autour des soins mortuaires, mène ses recherches auprès de différents thanatopracteurs. Ses recherches prennent un tournant radical avec Sylvain, ce curieux embaumeur. Cet homme taciturne ne trouve sa place qu'auprès des morts, qu'il renifle à pleins poumons. Son attitude singulière et dégoutante interpelle Alice. Les échanges entre les deux personnages sont concis, malgré les relances d'Alice. Tout les oppose. Alors qu'Alice doit découvrir le monde des morts, Sylvain doit réapprendre à vivre avec les vivants.

Sylvain porte un lourd secret. Alors qu'il était destiné à un destin de parfumeur, un accident de moto l'a rendu anosmique. Depuis, il trouve son équilibre auprès des morts. Pour lui, chaque personnalité a un parfum. Même un cadavre. Alice, avec son énergie débordante, perce à jour Sylvain. Ensemble, ils mènent un travail sur eux. Les deux personnages trouvent leur équilibre en apprenant l'un de l'autre.

Une entrée fracassante donne le ton de ce roman : le travail au corps d'un cadavre, avec tous ses détails morbides. La cause de la mort, le corps malmené, écrasé, sont explicités avec finesse. La recherche documentée sur la thanatopraxie apporte à ce roman une assise indispensable. Une méconnaissance mène à un fort rejet de ce métier. Mais la description rebutante est contre balancée par un humour essentiel à la conduite de ce roman. Une certaine légèreté s'échappe alors de cette morgue.

Le parfum des cendres déroute. On lit avec appréhension, et un certain écoeurement les premières pages. Un sentiment qui s'estompe au fil de la lecture, où on est conquis par une curiosité qui prend tout son sens.
Lien : https://hipelos.home.blog/20..
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J'ai tout de suite été accroché par ce livre, qui débute par une séance de thanatopraxie. Mais algré ce thème original, très présent dans l'ouvrage, le récit s'imprègne peu à peu d'une certaine mièvrerie. Il y a peu de suspense sur la manière dont la relation entre Alice et Sylvain pourrait évoluer. L'ambiance m'a fait penser à celle de 'Ensemble, c'est tout' de Anna Gavalda, un roman que j'avais beaucoup apprécié.
Peut-être Marie Mangez a-t-elle trop cherché à atténuer la brutalité d'un propos dont la toile de fond est la mort dans son aspect le plus terre à terre : la décrépitude à venir du corps ? Dans quelques passages, l'auteure m'a paru en faire trop : descriptions de parfums exagérément longues...
L'histoire de Sylvain nous réserve quelques surprises.

Marie Mangez a incontestablement du talent, mais quelques surdosages dans sa 'composition' ont gâté mon plaisir à lire ce premier roman.
Cette auteure reste à suivre.
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Alice veut faire une thèse sur les thanatopracteurs. Pour cela, elle suit chaque jour un certain nombre d'entre-eux. Jusqu'au moment où elle l'assiste Sylvain dans son quotidien d'embaumeur.

Mais Sylvain est un taiseux, un solitaire, une énigme. C'est aussi un virtuose de ce métier qu'il pratique comme un artiste. Humant, sentant, décryptant les corps dont il s'occupe pour leur donner un semblant de vie au moment du dernier voyage. Et surtout, en dressant un portrait inédit de chacun d'eux à base de tonalité olfactives douces ou fortes, d'essences, de senteurs, de fragrances, et de parfums jusqu'à l'overdose.

Ce comportement pour le moins singulier intrigue Alice et pique sa curiosité. Elle n'a qu'une envie, comprendre qui est réellement Sylvain et pourquoi il agit ainsi.
.............
Voilà un premier roman qui ne laisse pas indifférent. L'idée centrale est cependant à certains moments tellement répétitive qu'elle en viendrait presque à nous mettre mal à l'aise. L'écriture est maîtrisée, contemporaine, à la fois dense et souple, au vocabulaire riche et expressif. La lecture en est agréable malgré quelques longs moments de trop plein, au risque de saturer le lecteur par certains effets de style trop appuyés.

J'ai particulièrement apprécié la voix de Sophie Frison qui donne chair aux personnages. Il y a dans cette voix à la fois de la gaîté, des sourires, un brin de désespoir, de grandes interrogations, et cette vie qui se sent aussi bien que si nous étions réellement en contact avec Alice et Sylvain.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/03/11/le-parfum-des-cendres-marie-mangez/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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version audio, bien interprétée par Sophie Frison.
Ce roman m'a déconcertée: je ne connais le métier que par ses résultats qui rendent plus faciles le dernier regard sur un proche.
Les secrets, les parfums m'ont plus mais ce n'est pas vraiment un coup de coeur: j'ai écouté deux fois pour comprendre pourquoi je décrochais parfois.
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