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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ian Manook revient sur l'enfance de sa grand-mère Araxie et de sa petite soeur Haïganouch. Les deux fillettes arméniennes ont survécu au génocide arménien perpétré en 1915 par les turcs et les kurdes. Avec quelques bribes de l'histoire de ses grands-parents mêlés à la fiction, l'auteur a tissé une grande saga romanesque et historique.
Bien sûr, on ne peut parler du génocide arménien, jamais reconnu par la Turquie, sans évoquer ces massacres en masse, ce peuple affamé, violé, battu et, pour ceux qui ont survécu à toutes ces horreurs, déportés vers le désert syrien de Deir-ez-Zor.

« J'ai vu la mort, Nazli, la mort et son cortège. Depuis les terrasses de Mardin on domine la plaine sur plus de vingt kilomètres et je les ai vus. Ils étaient des milliers. Dix mille peut-être. … Mon dieu, Nazli, ce que j'ai vu ! Ils étaient là comme un troupeau errant, avec pour vacher des gendarmes qui les battaient. Que des femmes et des enfants, et quelques vieillards. J'ai vu des gendarmes tuer des retardataires à coup de sabre. Tu te rends compte, Nazli ? Mais que sommes-nous devenus ? »

Araxie et Haïganouch auront la vie sauve grâce à un médecin turc humaniste. Il les achète pour en faire les esclaves de sa fille qui va se marier.
Les évènements vont se précipiter pour les deux soeurs qui finiront par être séparées. Au cours de leurs tribulations, elles trouveront de l'aide et du réconfort mais aussi la haine.
A travers le destin d'Agop et Haïgaz, jeunes fédaï qui résistent, on découvre la volonté d'un peuple qui ne veut pas se soumettre. Leur chemin va croiser celui des deux soeurs ainsi que de beaucoup d'autres.
D'autres personnages viennent étoffer cette fresque historique.
Ces péripéties, long parcours aventureux et romanesque, permet à Ian Manook de plonger son lecteur dans les méandres de cette époque de l'après-guerre.
Avec cette tuerie monstrueuse de toute une population, on assiste au déclin de l'Empire ottoman qui suscite de nombrées convoitises.
Avec le consul allemand en Turquie, on approche un Hitler encore inconnu et on assiste aux bouleversements d'une Europe divisée.
Il y aura aussi l'incendie de la ville de Smyrne où se sont réfugiés de nombreux arméniens, les purges staliniennes en Russie et la montée du front populaire en France.

Pour tisser sa saga historique, Ian Manook multiplie les personnages de tout bord et les fait se rencontrer dans des situations rocambolesques où ils rebondissent sans cesse et cette surabondance de rebondissements finit par lasser.
Je n'ai pas retrouvé le souffle épique qui traversait son roman d'aventure « Ravage ». L'écriture, malgré ses accents lyriques, ne m'a pas séduite. Si le roman est magistralement documenté et son intrigue bien construite, le récit est trop souvent cousu de fil blanc.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce long roman, c'est cette traversée de l'histoire du début du XXe siècle et la découverte de ces évènements que je connaissais mal.
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Cet oiseau bleu me faisait signe depuis quelque temps, les critiques des Babeliots et ma bibliothécaire m'ont décidée à le suivre.
En 1915, en Turquie, commence le génocide arménien.
"...il n'y a sur les routes de la déportation, que des cadavres de femmes, d'enfants et de vieillards."
-"Les aléas d'un déplacement de masse en temps de guerre, monsieur l'ambassadeur...Et aucune preuve n'est jamais remontée jusqu'au gouvernement de ce que vous prétendez"
Deux façons d'apprécier la situation.
Ataxie et Haïganouche deux petites filles de 10 et 6 ans perdent très vite leur mère et leur soeur. Elles sont recueillies par une grand mère qui va les protéger, les nourrir (avec des graines trouvées dans le crottin).
Les Arméniens sont soit directement exécutés, soit emmenés aux portes du désert.
C'est un véritable massacre. Les Arméniens sont torturés, affamés, volés et violés, terrorisés, humiliés.
Les scènes décrites sont insoutenables mais bien réelles.
Dans cette période troublée aucun pays ne bouge le petit doigt pour arrêter le massacre.
Ataxie et Haïganouche vont être vendues comme esclaves à un médecin, c'est ce qui va les sauver d'une mort certaine.
Elles sont données à Assina , la fille du médecin, qui devient, encore adolescente, la deuxième femme de Soleiman.
Le mariage de cette très jeune fille nous emmène dans une société polygame où la femme ne sert que de"ventre". Sa vie n'y est que solitude, violence et humiliation.
Les deux soeurs sont séparées.
Assina et Ataxie vont fuire et commencer le long trajet qui les conduit en France où une nouvelle vie les attend.
Commence une deuxième partie que j'ai eu du mal à lire. Non pas qu'elle soit dépourvue d'intérêt, mais la première partie est si forte, douloureuse, inimaginable que mon attention s'est relâchée.
Il y a aussi beaucoup trop de personnages et pas mal d' invraisemblances dans leurs relations.
L'auteur s'est inspiré de la vie de sa grand-mère et tout est malheureusement vrai.
J'ai beaucoup appris sur ce génocide et la naissance de l'Arménie.
Je pense relire la deuxième partie un peu plus tard.
Les 3 étoiles ( seulement) sont dues à mon "décrochage".
Un livre qui marque.

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On ne se lance pas dans L'oiseau bleu d'Erzeroum en toute légèreté. Les premières pages nous plongent au coeur d'un chaos sanglant. le ton est donné, c'est dur, douloureux, insupportable mais il le faut, pour tout ceux qui se sont battus les armes à la mains et ceux qui l'ont fait le couteau sous la gorge.

L'auteur nous montre le monde dans toute sa complexité. Il fait des liens, bâtit des ponts entre tous ces conflits mondiaux. C'est une histoire très dense qui embrasse bien plus que le génocide arménien. Peut-être parfois un peu trop et je m'y suis perdue. Divers points de vue s'entrecroisent mais aucun n'a surpassé celui d'Araxie et d'Haiganouch. Et un peu plus tard, d'Assina. Ce sont elles qui ont su me conter au mieux leur Histoire.

Oui, je me suis parfois sentie submergée par la foule d'informations données par l'auteur. Oui, j'ai parfois eu des passages à vide dans cette histoire mais malgré tout je l'ai appréciée, preuve en est, j'y repense encore souvent aujourd'hui. Ces petites failles ont surtout révélé les miennes, immenses, béantes, face à ma méconnaissance du sujet.

Je vous le répète souvent, pour moi la littérature c'est s'ouvrir, s'enrichir, apprendre encore et toujours plus. Je peux le dire, grâce à ce livre j'ai appris. Mais j'ai surtout appris toute l'étendue de mon ignorance sur ce génocide et ce conflit. Aussi douloureux que ce soit, je veux encore lire sur ce sujet et continuer à aiguiser mes connaissances. Ne cessez jamais d'apprendre, de vous informer, c'est la meilleure arme qu'on ne pourra jamais vous donner. ✊

Si je devais vous donner un conseil, ne commencez peut-être pas par ce livre si vous ne connaissez pas ou très peu cette période historique.
Lien : https://livriotte.wordpress...
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Je referme "L'oiseau bleu d'Erzerum" en étant déçu .
En voyant la note qui lui est attribuée , je m'attendais à être emporté par une saga historique palpitante mais à partir de la moitié du livre , je me suis ennuyé .
Ça commençait pourtant bien : une intrigue intéressante sur fond historique ,
le massacre des Arméniens par les Turcs et les Kurdes , des héroïnes attachantes ,
mais par la suite , le fond historique l'emportant sur la fiction , l'intérêt est retombé .
La construction du récit m' a rappelé un peu "Le siècle" de Ken Follett
mais elle n'en a pas le souffle et ne m'a pas accroché .
Je ne lirai donc pas la suite .
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Je ne m'attendais pas à cette saga familiale déconnectée des codes "yéruldelggeriens".
Séduite dans un premier temps, je me suis laissée emporter par ce roman historico-familial à la limite du documentaire (j'ai beaucoup appris sur le génocide arménien) mais la lassitude m'a gagnée : les rencontres improbables et le ton doucereux des histoires d'amour m'ont déçue.
Je ne lirai pas les 2 prochains tomes.
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Vu les tres belles évaluations pour ce roman, j'ai commencé ma lecture dans de très bonnes dispositions. le style m'a plu, c'était plutôt bien parti, j'ai appris des choses sur le drame des Armeniens, puis cela s'est gâté… le sentiment que l'auteur veut “raconter” trop de choses, qu'il veut récapituler tout l'Histoire de l'Europe, des États Unis de la Turquie et de la Russie en créant une série de situations au cours desquelles les personnages croisent la route des grands de ce monde… trop, c'est trop j'ai décroché…. Je me suis sentie flouée d'avoir été embarquée dans cette supercherie!
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Ce livre démontre parfaitement le mécanisme du génocide arménien par un pouvoir turc désireux de s'emparer de tous les biens afin de pouvoir s'enrichir.
Les chrétiens arméniens sont impitoyablement massacrés. Ceux qui survivent sont marqués à jamais. Mais l'auteur use et abuse souvent de grandes envolées lyriques, ce qui diminue la vraisemblance.
Mais c'est un très bon livre.
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Cette saga familiale et historique présentée comme une « odyssée tragique et sublime de deux petites filles rescapées du génocide arménien » avait a priori tout pour me plaire. Malheureusement, j'en garderai une impression quelque peu mitigée.

Le journaliste, éditeur et romancier français Ian Manook (1949), de son vrai nom Patrick Manoukian, s'est inspiré de la vie de ses grands-parents pour raconter l'innommable barbarie subie par les Chrétiens d'Orient à partir de 1915. Avec L'oiseau bleu d'Erzeroum (2021), il rend un bel hommage à toutes les victimes des massacres perpétrés au nom d'une idéologie supérieure qui ne tolérait aucune différence.

A travers le destin tragique de deux soeurs de dix et six ans, il évoque un quart de siècle d'Histoire, depuis l'extermination programmée des Arméniens par les Turcs en 1915 jusqu'au déclenchement de la seconde Guerre mondiale en 1939. de l'Arménie ottomane à l'URSS en passant par le Liban, la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, il raconte le génocide arménien, la déportation, l'esclavage et les difficiles tentatives de reconstruction après avoir subi l'indicible.

Une fois les premières pages dépassées -des pages glaçantes et très difficiles à lire-, j'ai été happée par l'intrigue et très touchée par le destin tragique d'Araxie et de sa petite soeur Haïganouch, ces deux jeunes orphelines recueillies temporairement sur le chemin de l'exil par une vieille femme seule prête à tout pour leur venir en aide et les préserver de la violence ambiante. Une main tendue, un bout de pain, quelques fruits ou encore un bout de savon, autant de petits gestes en apparence insignifiants mais qui témoignent d'une profonde humanité viennent brièvement éclairer la noirceur des pages en démontrant qu'au coeur de la folie et la cruauté humaines subsiste encore une petite lueur d'espoir.

Malgré des passages d'une part très poignants et d'autre part fort intéressants du point de vue historique, L'oiseau bleu d'Erzeroum ne m'a pas entièrement convaincue, la raison principale étant que je n'ai pas su adhérer à la trame narrative, entachée selon moi par beaucoup trop de hasards et de ressorts narratifs trop visibles. Je me suis par ailleurs parfois un peu perdue avec les personnages. Enfin, les références aux génocidaires -tantôt turcs, tantôt kurdes- m'ont semblé parfois un peu confuses et auraient peut-être mérité un traitement un peu plus nuancé.

(A lire également sur le blog).

Lien : https://livrescapades.com/20..
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Un saga intéressante entre 1915 et 1939, entre Arménie, Turquie, France, URSS. On suit le destin de quelques Arméniens. J'ai cependant eu du mal à m'attacher aux personnages du roman malgré la longueur et la durée, malgré les dialogues et le récit bien mené. C'est cependant bien écrit.
Commenter  J’apprécie          20
Saga familiale et historique autour de l'enfance romancée de la grand-mère de l'auteur
Roman très dur et choquant au départ puis qui fait davantage dans la romance ensuite
J'ai tout d'abord bien adhéré puis des longueurs en milieu de livre .. un peu trop rocambolesque à mon goût
J'avais vraiment hâte d'arriver à la fin, je pense que je ne lirai pas les 2 autres tomes 🤔
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