Le lâche meurt de mille morts. Le brave ne meurt qu'une fois.
"Les gens qu'on aime ne nous appartiennent pas ... Aimer, c'est laisser choisir." (p. 238)
- On dit qu'il était le fils du vrai Dieu, insista Farah en embrochant la viande.
- Tu as déjà vu un fils de Dieu se laisser crucifier, toi ?
La jeune Égyptienne perçut une sorte de violence contenue dans cette réplique, comme si le fils en voulait au père de s'être laissé mourir sans rien faire.
"Ce ne sont pas nos défunts qui nous quittent, c'est nous qui les quittons en cessant de croire à leur existence. Pourtant, il suffit de fermer les yeux pour les voir." (p. 237)
Après la tempête de la nuit, le vent sucré de l'aube palestinienne soufflait comme une récompense sur la vallée de la Géhenne. Juché sur son chameau, David gravissait la route qui menait à la Ville sainte. Il contemplait ses fortifications ténébreuses, ses farouches remparts couleur fauve, ses murailles majestueuses coiffées de parapets crénelés et ses tours imprenables. À cet instant précis, peu lui importait la punition que sa mère ne manquerait pas de lui infliger pour avoir fugué. L'émotion ressentie devant ces cent mille pèlerins qui affluaient comme lui vers Jérusalem suffisait à le combler de bonheur.
"Les gens qu'on aime ne nous appartiennent pas, David. Aimer c'est laisser choisir." (p. 126)
Ce ne sont pas nos défunts qui nous quittent, c’est nous qui les quittons en cessant de croire à leur existence. Pourtant, il suffit de fermer les yeux pour les voir.
— Putain de religion ! soupira-t-elle.
(...)
— Tu n’es pas croyante, Farah ? poursuivit le vétéran.
— Croyante, oui. Dupe, non.
— Tu veux dire quoi ?
— À qui profitent nos croyances et leurs interdits, d’après toi, si ce n’est au pouvoir en place ? Tu crois vraiment que la religion a été inventée pour notre bien ? Ce ne serait pas plutôt pour nous culpabiliser afin de pouvoir nous contrôler ? Il ne faut pas avoir peur de la vérité, Romain. Seule la vérité peut nous libérer.
Le meilleur n’existe pas sans le pire.
Ta mère était un ouragan que personne ne pouvait dompter. Elle a toujours mené sa vie comme elle le désirait. Ton père l'admirait pour cela. Ils se sont aimés comme peu de couples s'aiment. L'un pour l'autre et l'autre pour l'un. Sans entrave, ni serment, avec pour seul but de rendre l'autre heureux. Et ils y sont parvenus.