En commençant ce roman, je ne savais pas réellement à quoi m'attendre. Je savais que ce ne serait pas le genre de livres que je lis d'habitude, mais que ce serait un livre plus calme, plus intellectuel dans un certain sens.
On rencontre Diane alors qu'elle se rend à une manifestation avec son meilleur ami, Léo. Ce récit prend place dans quelques années. le réchauffement climatique a empiré et de nombreuses catastrophes naturelles ont eu lieu dans le monde, dont une nucléaire en France, à cause de laquelle Clara, la soeur jumelle de Diane, est décédée à l'âge de quatorze ans. C'est pour cette raison que Diane, d'ordinaire peu activiste, accepte de défiler dans les rues de Paris pour demander une Terre plus belle, avec des énergies plus vertes, un monde meilleur, pour Clara. Par un coup de hasard, son histoire passe à la télé et elle devient un symbole, notamment lorsqu'elle prend une balle anti émeute et plonge dans un profond coma. Elle se réveille une décennie plus tard, dans un monde bien différent.
Au départ, je n'ai pas très bien accroché, notamment à cause du point de vue à la troisième personne qui me gêne dans mes lectures. Je m'y suis pourtant vite habituée, et après un deuxième chapitre qui m'avait paru long et sans but, je me suis plongée dans cette histoire. On apprend à connaître Diane et son ami, et on la voit faire ses premiers pas dans ce nouveau pays où tout fonctionne à l'énergie verte, où des potagers se trouvent sur les toits, où il n'y a plus de voitures dans les rues, mais surtout où elle est devenue un symbole.
J'ai beaucoup apprécié le fait de découvrir cet étrange monde avec elle, non pas à travers ses yeux, mais plutôt comme un autre spectateur, comme si j'étais moi-même présente et que j'observais à mon tour les rues. Je trouve que le fait que Diane ait été dans le coma et qu'elle se réveille dans cet univers apporte beaucoup au roman. C'est comme si elle aussi ouvrait le livre et tombait dans cet endroit surréaliste.
J'ai été d'autant plus touchée par l'histoire qu'elle se déroule en France et que sont citées des noms de villes, dont l'une où j'habite, et c'était un peu stressant car j'avais l'impression que ça se déroulait en bas de chez moi, ça me rapprochait encore plus de l'histoire et on se sent plus concerné parce que cela reste notre pays.
J'ai trouvé l'écriture douce, et poignante à la fois, tout ressemble à une mélodie simple et harmonieuse mais qui nous touche et nous marque, une mélodie forte qui s'inscrit peu à peu en nous. Ce que j'aime, dans les dystopies, c'est ces utopies qui partent toutes d'un bon sentiment mais qui ont toujours des torts, des points faibles, souvent encore plus importants que dans notre société actuelle. Un monde parfait est sûrement impossible, et il faut trouver le juste milieu sans tomber dans l'extrême.
En effet, ce livre parle du réchauffement climatique et de la nécessité de trouver un accord avec la nature, d'apprendre à lui rendre ce qu'elle nous donne, d'apprendre à la traiter avec soin pour nos générations futures, mais par de nombreux dialogues qui tournent en débats, il est montré qu'il ne faut pas sauver la nature au péril de nos libertés et de l'humanité. Cela m'a fait pensé à une secte, je ne sais plus laquelle, qui adore la nature et qui prône le suicide. D'autre part, ce livre parle aussi des dictatures, en montrant qu'on a beau affirmer qu'après toutes les horreurs qu'on apprend en cours d'histoire on ne retombera pas là-dedans, il est toutefois facile d'avoir peur et de chercher une solution de facilité.
Même si, au départ, la lecture ne m'emballait pas plus que ça, je me suis laissée entrainée au fil des pages par les paroles de l'auteur et je me suis surprise à ne plus vouloir lâcher le livre, à souhaiter en savoir plus, connaitre le fin mot de l'histoire. Je ne m'y attendais pas du tout. de plus, j'ai adoré voir l'évolution du personnage de Diane, qui apprend à connaître ce nouveau monde, d'abord méfiante, surprise, incrédule, puis subjuguée par la beauté de ce monde ; on la voit ensuite ouvrir les yeux peu à peu, grandir, apprendre à se battre, à ne plus laisser la peur la posséder.
Ce livre est vraiment une pépite. Je ne pensais pas dire ça, je ne m'y attendais pas du tout. Ce n'est pas « une bombe », mais c'est un petit quelque chose, poignant, touchant, alarmant, qui nous fait réfléchir et qui le temps de quelques centaines de pages, nous possède.
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Diane a perdu sa soeur jumelle suite aux conséquences d'un Fukushima à la française et à l'inconséquence du gouvernement. Poussée par son ami Léo elle participe à une manifestation qui tourne à l'émeute. Grièvement blessée elle sombre dans un long coma. Dix ans plus tard, à son réveil, le monde a changé. Finies la croissance à outrance, la pollution galopante, maintenant le développement se fait en accord avec la nature. Mais sous ce monde vert et bio se cache une réalité bien moins luxuriante.
Et si on arrêtait tout volontairement, si vraiment on stoppait nos usines, nos forages de pétrole, nos centrales nucléaires, nos plats préparés surgelés et nos pharmacopées chimiques, que deviendrait notre monde ? Comment s'en sortirait-on ? tous ? ou juste quelques uns ? En voilà un sujet passionnant pour une dystopie. On croirait même que c'est une Utopie, non ?
Voilà donc le nouveau monde que découvre Diane à son réveil. L'idée comme quoi elle en est devenue l'icône est d'ailleurs mon avis l'une des meilleures du roman. Un bon gros buzz, comme notre société sait en créer avec la voix suave de la journaliste, les images larmoyantes, l'héroïne parfaite. Mais ce buzz-là dure jusqu'à ce que Diane devienne une nouvelle Jeanne d'Arc du bio.
Le personnage de Léo, sorte de géant endoctriné sous carapace, est aussi bien campé même si ses relations genre je t'aime moi non plus avec Diane sont vues et revues mille fois.
A la suite de l'héroïne, un peu déstabilisé par les retours en arrière au plus-que-parfait ( il faut maîtriser la concordance des temps ! ) et par les interventions un peu agaçantes de la soeur jumelle, on découvre ce monde bio qui pose d'emblée pas mal de questions. On aurait d'ailleurs aimé découvrir la vie quotidienne des gens des villes. Puis le récit s'envole quand il s'intéresse à ceux qui n'ont pas droit au monde bio. Là l'auteur prend le temps de décrire leur univers violent plongé dans un hiver enneigé en proie à l'obscurité, voire à l'obscurantisme. On se demande alors ce qu'on est prêt à abandonner pour ce monde tout vert auquel on rêve, et s'il est à la portée de tous. On remet en question nos craintes actuelles comme notre défiance assumée envers la médecine et sa chimie médicamenteuse.
Une bonne dystopie, vraiment dans l'air du temps, se rapportant à des évènements récents et posant de vraies bonnes questions.
Pour tous dès la 3e
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Ce livre donne à réfléchir sur la survie de notre planète et sur les moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Il permet de s'interroger sur une éventuelle "radicalisation" de l'écologie et pointe du doigt le fanatisme, sous toutes les formes qu'il peut prendre (ici écologique).
Malheureusement, j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire. Malgré de bonnes idées, trop de longueurs ont rendu ma lecture laborieuse et je n'ai éprouvé aucune empathie pour les personnages, que j'ai trouvé très stéréotypés.
Le récit est souvent dérangeant, l'homme étant représenté comme le pire nuisible pour sa propre espèce (et s'il est dérangeant c'est justement parce qu'on y ressent un fond de vérité !). L'atmosphère du livre est pesante, certaines scènes sont violentes. Et dire que ce roman est classé dans la catégorie des livres pour adolescents ! Ce n'est à mon avis pas un livre à mettre entre les mains de tous les ados.
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Tchernobyl, Fukushima, Gravelines... Dix ans après qu'un nouvel incident nucléaire ait secoué la France, les gens manifestent, toujours plus nombreux contre ces modes de vie qui empoisonnent la Terre.
Ils rêvent de créer une société qui se passerait de toutes ces énergies qui ne font qu'encourager le dépérissement de la nature.
A quoi ressemblerait cette société ? Les hommes sont-ils capable de vivre sans détruire ce qui les entoure ?
Ce roman amène à la réflexion. Est-il possible de vivre en total harmonie avec la nature N Jusqu'où serions-nous prêt pour protéger l'environnement que nous avons pourtant commencé à détruire depuis plusieurs générations ? Ou s'agit-il encore d'une énième utopie ?
Mais c'est avant un roman d'aventure et d'amour riche en rebondissements !
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