Les voleurs d’art ne se compromettaient pas en traînant sur les lieux de leur méfait pour tuer et violer des otages comme s’ils avaient tout leur temps. Ils se contentaient de prendre ce qu’ils voulaient le plus rapidement possible et décampaient en toute discrétion.
Les médias aimaient les slogans marquants, et celui qu’ils avaient choisi pour lui n’était autre que « l’eroe della galleria ». Le héros du musée.
Il revit l’expression de soulagement et de joie sur le visage de la jeune mère lorsqu’il lui avait ramené son fils. Elle était si chaleureuse, si vive. L’enfant, si curieux, si intelligent. Il avait la vie devant lui.
À présent, ils gisaient tous les deux sur des tables d’autopsie quelque part dans l’hôpital même où il se trouvait. Et cela aurait pu être empêché.
Les gens ont tendance à revenir à leur langue maternelle dans les moments de surprise.
Souriez ! Vous êtes filmé. Un système dernier cri, apparemment. Il n’est guère étonnant que les musées aient insisté là-dessus, car les œuvres suspendues à ces murs valent des millions et des millions d’euros.
Vous serez sans doute heureux d’apprendre qu’il n’y a rien de tel ici. Pas de gadgets, pas de trucs publicitaires ou d’arnaques. Juste de l’art. Les propriétaires ont rassemblé une magnifique collection d’œuvres à travers les siècles, prêtées par des musées du monde entier.
D’accord, son vieux allait certainement être furieux et lui reprocher d’avoir changé un ou deux détails, mais tant qu’il obtenait ce qu’il voulait, ça n’avait pas vraiment d’importance.
La fin ne justifiait-elle pas les moyens ?
Les hommes comme nous ne sont pas des bons partis pour les femmes. Nous sommes des loups solitaires. Nous voulons les aimer, mais nous ne faisons que les blesser. Et elles finissent par s’en aller…
C’étaient des souvenirs comme celui-ci qu’ils chérissaient. Ils n’aimaient pas repenser aux épisodes plus sombres, aux amis morts au combat, aux zones de conflit dévastées, à l’horreur et à la futilité de la guerre. Personne ne se plaisait à évoquer ce genre d’histoires.
On ne deviendra jamais millionnaires, mais regarde cet endroit. C’est le paradis !